Un “clin d’oeil” qui tombe à plat: Sanchez aimerait “aller” en Algérie

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Un “clin d’oeil” qui tombe à plat: Sanchez aimerait “aller” en Algérie
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Le président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, a déclaré mardi, à Berlin, en présence du chancelier allemand, Olaf Scholz, qu’il “aimerait être celui qui ira en Algérie”. Le dirigeant espagnol répondait à la question de savoir si lui, ou le chancelier allemand, prévoyaient de se rendre à Alger. La déclaration est à mettre dans le contexte des tentatives de relancer le projet de pipeline Midcat qui ferait de l’Espagne un pays de transit du gaz d’Afrique du nord, et notamment algérien, vers l’Europe du nord.

 Si l’Allemagne y est favorable, la France, pays par lequel transiterait le pipeline, est très réticente. La déclaration du chef du gouvernement espagnol intervient dans un contexte de crise diplomatique sans précédent entre Alger et Madrid, à la suite du virage, toujours inexpliqué – et sans doute motivé par un chantage personnel exercé sur le chef de gouvernement espagnol par Rabat – sur la question du Sahara Occidental. La question d’un substitut à la Russie en matière d’approvisionnement du gaz a rehaussé l’intérêt de l’Europe pour le potentiel gazier algérien. Le chef du gouvernement italien, Mario Draghi, a visité l’Algérie où des accords importants ont été conclus. 

Sans contacts avec Alger

La question du gaz a été également évoquée lors de la récente visite du président français Emmanuel Macron en Algérie. L’Espagne, longtemps partenaire important dans le domaine gazier, n’a quasiment plus de contacts avec l’Algérie depuis le virage du couple Sanchez-Albares sur la question du Sahara Occidental. 

Un virage qui, comme le soulignent de nombreux commentateurs et responsables politiques espagnols, est intervenu dans un contexte de “stress” gazier important. Alger a rappelé son ambassadeur à Madrid – le titulaire du poste a été nommé à Paris – et a suspendu le traité d’amitié avec l’Espagne et décourage, de facto, les échanges commerciaux avec l’Espagne. 

Si les engagements contractuels en matière de livraison de gaz sont respectés par Alger – des négociations sur une réévaluation du prix sont en cours -, les possibilités d’un développement futur des échanges dans le domaine de l’énergie sont plombés par la crise diplomatique. Dans la concurrence de fait qui existe entre l’Espagne et Rome pour devenir le “hub” par lequel transite le gaz, Alger a clairement montré sa préférence pour l’Italie. Rien dans le contexte actuel ne permet de dire que le “clin d’oeil” envoyé à Alger par Sanchez – selon la formule d’un média espagnol – sera payé de retour.  Il sera probablement ignoré, à moins d’un improbable retournement de situation.

Des informations publiées récemment ont fait état de la venue en Algérie, dans un avion Falcon du gouvernement espagnol , d’un comité technique espagnol sur les questions énergétiques. Certains de ces médias évoquent la possible extension du gazoduc Medgaz. Mais pour l’instant, les discussions devraient se limiter à la couverture des contrats signés et à la révision des prix du gaz, prévue dans ces mêmes contrats. Alger ne semble pas intéressé pour aller plus loin avec Madrid. Les contrats politiques sont rompus. Tout le contraire avec Rome et d’autres pays européens.

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