Crise migratoire : l’effet papillon

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Crise migratoire : l’effet papillon
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Ainsi il fallait que le virus s’attaque au Secrétaire Général du Polisario, Brahim Ghali, pour que des milliers de migrants subsahariens et marocains puissent risquer la noyade plutôt que la coupure des rasoirs disposés au fait des clôtures de Ceuta et Melilla. Depuis longtemps le roi du Maroc utilise ce chantage que l’Europe, en éxternalisant ses frontières, lui permet.

Les complices, en exposant leurs différents sur la place publique, peinent à cacher leur déshonorant marché  de traite humaine. Un autre sous traitant des flux migratoires, Erdogan a depuis copié Mohamed VI comme passeur et maître-chanteur occasionnel.

Les enclaves de Ceuta et Melilla que le royaume chérifien pourrait légitimement revendiquer comme faisant partie de son territoire lui sont bien plus utiles et lucratives lorsqu’il s’agit de marchander des vies contre l’expression d’un pouvoir expansionniste illégal. Se servir d’un territoire légitime mais dont on accepte de se priver-les enclaves- pour réclamer un territoire illégitime, le Sahara Occidental, toujours en attente d’un référendum d’autodétermination, voici où mène le troc international plutôt que l’application des règles de droit !

Crise migratoire, crise humanitaire

Ainsi il fallait que pour un homme transporté en Espagne pour raisons humanitaires, la monnaie d’échange soit la mise en danger de toutes ces vies. Un souverain se proclamant d’essence prophétique ne devrait-il pas pousser au respect de toute vie ? Il est vrai que le Makhzen, dans son arrière boutique, est prêt à toute les alliances et à toutes les trahisons, depuis la guerre des six jours jusqu’aux dernières trumpisteries pour arriver à ses fins.

Ainsi il fallait donc libérer au vu des médias des hommes que l’article 13 de la Déclaration Universelle des Droits Humains autorise à circuler librement pour continuer d’emprisonner et de torturer en toute discrétion les défenseurs de la cause sahraouie à l’issue de procès grotesquement truqués ou de disparitions forcées. Il fallait qu’une « vague » migratoire « menace » l’Europe pour qu’enfin on prononce le nom du Polisario et du peuple Sahraoui dont on tait le combat depuis plus de quarante années.

Pour avoir côtoyé les réfugiés sahraouis des camps de Tindouf et les migrants subsahariens de Tamanrasset à Oujda, pour avoir mesuré l’espoir qui leur permet de supporter l’indicible condition d’être les otages de gouvernements préférant la géopolitique du troc humain et du pillage des ressources à l’application du droit international et des droits humains, je souhaite qu’enfin, en ce XXI ème siècle, d’autres battements d’aile de papillon permettent à cette fragile espérance de renverser cette politique d’un autre âge qui  n’en finit pas de considérer les êtres humains comme de simples variables d’ajustement.

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