Smail Belgacem, architecte: “Ceux qui enfreignent la loi sur l’accessibilité doivent être sanctionnés”

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Fouzia
Fouzia
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Les personnes à mobilité réduite continuent de rencontrer des difficultés dans l’espace public. Selon l’architecte Smail Belgacem, il s’agit d’un constat évident. Ni rampe, ni pente, ni ascenseur, ni trottoir adéquat, et bien d’autres obstacles, mettent en danger l’intégrité physique des personnes. Pourtant la loi fixe les modalités d’accessibilité en Algérie, mais que vaut une loi sans sanction? Pour Smail Belgacem, cela conduit à de lourdes conséquences.

Dans un article publié la semaine dernière, nous avons abordé le problème de l’accessibilité urbaine avec Fouzia, qui, sur son fauteuil roulant, se déplace dans une insécurité totale. Si pour cette jeune femme, l’inaccessibilité urbaine, est une discrimination envers les personnes à mobilité réduite, pour l’architecte Smail Belgacem (directeur du bureau Seeta de Batna), il s’agit d’un grave manquement à la loi au prix de la vie du citoyen.

«En 2002 une loi prônant la protection et la promotion des handicapés consacre le droit à l’accessibilité dans son article 31. Ledit article a fait l’objet d’un décret exécutif n° 06-455 correspondant au 11 décembre 2006 qui fixe les modalités d’accessibilité des personnes handicapées à l’environnement physique, social, économique et culturel. Les architectes et maîtres d’ouvrage sont donc obligatoire tenus d’appliquer ces modalités dans chaque projet, afin d’obtenir le permis de construire » affirme l’architecte.

Cependant il y a plusieurs problèmes qui entraînent une non-application de cette loi. D’une part il y a le caractère évasif de la loi elle-même, qui évoque l’accessibilité de manière générale. Et il y a d’autre part le manque d’information et de formation dans le domaine.

«Ce décret nous donne des généralités, il est destiné à un juriste et non pas à un technicien. Pour un travail d’architecte, la loi doit être concise. Elle doit préciser par exemple, que la rampe ne doit pas excéder les 4%. La porte d’accès des sanitaires pour une personne handicapé doit mesurer un 1.05 M de largeur, et bien d’autres détails qui doivent être mentionnés dans la loi et enseignés à l’université».

Malgré le manque d’informations dans la loi algérienne, Smail Gacem note que les modalités d’applications sont détaillées dans dans la loi française. Certes, cela n’est pas un aspect contraignant puisque ne relevant pas de la loi algérienne, mais beaucoup d’architectes s’en inspirent.

«Quand l’architecte termine le dossier du projet de construction, il est censé être contrôlé et vérifié par le maître d’ouvrage et la direction d’urbanisme. Si tout est conforme, cette dernière établit le permis de construire. Mais la réalité est toute autre. Le permis peut être délivré même si le projet ne prend pas en charge les besoins des personnes à mobilité réduite, comme ils peuvent ne pas être appliqués par le maître d’ouvrage. La responsabilité est donc à tous les niveaux».

Smail Belgacem, appelle avec insistance à la mise en place d’une instance qui veille à l’application de ces mesures. Ceux ne respectent pas la loi sur l’accessibilité doivent être sanctionnés. Il est également urgent de former les futurs architectes à cette question essentielle de l’accessibilité.

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