Alger considère la stabilité et la sécurité de la Libye comme
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L’Algérie est prête à accueillir des rencontres de toutes les parties de la crise libyenne pour un dialogue politique global sous l’égide de l’ONU « dans le respect de la volonté politique du peuple libyen ». Le 11 juillet 2020, Sabri Boukadoum, ministre des Affaires étrangères a déclaré, lors d’une conférence-débat au siège du quotidien Echaab à Alger, que l’Algérie entend à cet effet travailler avec toutes les parties, y compris les pays du voisinage, pour trouver une issue à la crise en Libye dans les plus brefs délais, assurant la restauration de la paix et de la stabilité dans ce pays. I

Il a rappelé la réunion du 23 janvier 2020 tenue à Alger entre pays du grand voisinage libyen. « L’Algérie, qui est attachée à l’unité et à la souveraineté de la Libye, appelle toutes les parties libyennes pour revenir au processus de paix aux fins de trouver une solution politique à la crise. L’Algérie considère que la sécurité et la stabilité de la Libye, dans son environnement géographique, sont une priorité absolue pour la sécurité nationale de l’Algérie. Toute menace extérieure pour ce pays frère vise au premier degré la sécurité de l’Algérie. L’approche adoptée par l’Algérie vise à mettre un terme à toute forme d’escalade et de réunir les frères libyens autour d’une même table de dialogue loin de toute ingérence étrangère.

Ce processus commence par le cessez le feu avec l’abandon des règlements de comptes conjoncturels pour recouvrer la confiance entre les parties libyennes et engager un dialogue avec toutes les composantes du peuple libyen », a soutenu le chef de la diplomatie algérienne. L’Algérie est, selon lui, à équidistance de toutes les parties en conflit en Libye. Elle les exhortent à s’intégrer dans le processus de règlement politique plébiscité par le peuple libyen « à travers une large concertation soutenue par les pays du voisinage sous l’égide de l’ONU ». Il a rappelé que l’Algérie refuse toute intervention étrangère politique ou militaire en Libye et exige que le respect de l’embargo sur les armes imposé par les Nations Unies.

« L’Algérie est le seul pays qui n’a envoyé ni armes ni mercenaires en Libye » 

« Notre crainte est que la Libye soit devenue un territoire de guerre par procuration, les civils libyens en sont les principales victimes. Nous craignons aussi que la situation en Libye va ressembler à cette de la Syrie ou de la Somalie(…) Toutes les parties libyennes veulent une implication de l’Algérie en reprenant ses efforts (diplomatiques). L’Algérie n’a pas de couteau caché derrière le dos ou des intérêts par rapport au pétrole ou au gaz. Notre intérêt est la stabilité et l’unité de la Libye L’Algérie est le seul pays qui n’a envoyé ni armes ni mercenaires en Libye », a précisé Sabri Boukadoum parlant d’un travail diplomatique quotidien qui se poursuit dans les coulisses sans tapage médiatique.

Le rôle de l’Algérie, selon lui, n’est pas sollicité uniquement par Tripoli ou Benghazi, principales parties en conflit, mais par toutes les parties, y compris les tribus du sud libyen. Il a ajouté que la voix de l’Algérie est respectée et écoutée aussi par les Etats Unis, l’OTAN, la Turquie, les Emirats arabes unis, l’Egypte et la Tunisie.

Il a souligné que la non désignation encore d’un envoyé spécial de l’ONU en Libye (après le refus de l’algérien Ramtane Lamamra par Washington) a eu des répercussions sur l’action onusienne dans ce pays. « N’oubliez pas que nous avons 982 km de frontières terrestres avec la Libye. Nous ne pouvons pas séparer l’avenir de la Libye de celui de l’Algérie. Nous avons tout à gagner avec la stabilité de la Libye. D’où notre intérêt aussi pour ce qui se passe au Mali et dans le Sahel », a-t-il appuyé

 «L’Algérie maintient des contacts permanents avec le Mali »

Il a annoncé que l’Algérie continue ses efforts pour l’application l’Accord d’Alger sur la paix au Mali et encourage toutes les parties à exécuter les clauses de l’Accord « pour que l’Etat malien garde sa souveraineté et son unité et rétablir la sécurité et la stabilité ». « L’Algérie maintient des contacts permanents avec le Mali, pas uniquement avec le gouvernement. Nous aidons ce pays à surmonter ses problèmes. Nous ne pouvons pas être insensibles aux problèmes de nos voisins », a-t-il dit. Selon lui, l’Algérie donne de l’importance au développement économique des pays du Sahel et plaide pour la solidarité entre les Etats de la région pour renforcer leurs capacités dans tous les domaines. Il a rappelé l’existence de réseaux de contrebande et de terrorisme dans la région du Sahel.

Avec la France, les dossiers des archives et des explosions nucléaires toujours ouverts

Les relations algéro-françaises ont été également abordé par le ministre des Affaires étrangères. Des relations qui ont, d’après Boukadoum, un caractère particulier compte tenu de l’Histoire et de la présence d’une forte communauté algérienne en France. « A ce jour, l’Histoire a un poids dans les relations avec la France. Des relations bâties sur le respect mutuel et le respect de la souveraineté des deux pays. La mémoire ce n’est pas uniquement la récupération des restes mortuaires », a-t-il soutenu.

Il a rappelé qu’en plus de récupération de tous les restes mortuaires de résistants algériens, il existe deux autres dossiers en discussion relatifs à la mémoire: les archives et les explosions nucléaires du sud algérien. La pandémie de la Covid 19 a, selon lui, perturbé l’agenda des discussions entre les deux pays sur ces dossiers. « Il semble qu’il existe une volonté positive de la part du président français. Cette bonne intention sera mise à l’épreuve du temps », a-t-il souligné. Sabri Boukadoum a évoqué aussi la nécessité d réformer l’ONU et le Conseil de sécurité pour que toutes les régions du monde soient équitablement représentées à commencer par l’Afrique.

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