24H Algérie, 2 ans, encore là!

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24H Algérie, 2 ans, encore là!
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2 ans! Et pour paraphraser Paul Nizan, on ne laissera personne dire que c’était la plus belle période de notre média. Mais nous sommes toujours là, on survit, on essaie de bien faire en espérant des jours meilleurs. 

Nous savions en lançant 24H Algérie qu’on allait à contre-courant dans un pays où l’exercice du métier de journaliste devient difficile voire impossible et où des médias qui semblaient bien “assis” ont tendance à disparaître. 

Notre petite expérience n’a fait que confirmer ce que nous savions déjà.  Le journalisme indépendant est devenu une activité rare en Algérie. Les journalistes indépendants une espèce qui disparaît, sans bruit, et sans doute à la satisfaction de quelques détenteurs d’autorité qui continuent de ne pas voir que la presse sous contrôle est de zéro impact.

Nous continuerons à le dire simplement, des médias contrôlés, c’est juste de l’argent perdu et probablement des compétences qui s’étouffent. 

L’indépendance, nous le disons aussi sans aucune gloriole car c’est tout simplement  la condition même d’un journalisme digne, sérieux et socialement utile, reste notre crédo. 

Cela peut sembler idéaliste – et on nous le fait remarquer – mais nous avons la faiblesse de croire que la presse algérienne et son bilan, aujourd’hui médiocre pour ne pas dire sinistre, apporte la démonstration de son inutilité en raison du défaut d’indépendance. 

Les meilleurs moments de la presse algérienne se trouvent dans l’intermède entre octobre 1988 et Janvier 1992, avant la plongée dans la décennie noire. Cet intermède est celui de l’émergence d’un journalisme libre et aussi d’un questionnement, hélas vite oublié, sur la mission de service public que doit assumer la presse et de manière plus précise la presse publique. 

Toutes ces possibilités – l’indépendance et le service public – vont peu à peu être balayées en raison d’un contexte politique anxiogène. 

L’histoire de la presse algérienne au cours des trois dernières décennies est celle d’une perte graduelle des avancées enregistrées après octobre 1988. 

Aujourd’hui, le paysage est triste. La qualité fait défaut, la diversité et le pluralisme absents, des fortunes se sont faites, mais l’Algérie est sans voix. Même l’avènement – tardif et encore relativement poussif – de l’internet n’a pas permis l’éclosion des médias algériens. La cause est connue: législation contraignante et utilisation politique de la “manne publicitaire”. 

Tout cela ne fait pas une presse digne de ce nom. Nous ne sommes pas sortis dans cette logique. 

Pourquoi dès lors continuer à vouloir faire du journalisme “contre vents et marées” alors que tout semble l’empêcher? On s’en est déjà expliqué. Mais avouons qu’il existe une dimension un peu irrationnelle à vouloir continuer à se battre pour faire ce métier. 

Après tout aimer son métier et son pays n’a pas besoin d’être expliqué rationnellement. 

A plus forte raison, quand on a la conviction que faire bien son travail, selon des règles claires et dans un esprit indépendant et constructif, est utile à nos compatriotes et à notre pays. 

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2 Commentaires

  1. Bonjour à toute l’équipe,
    Je vous lis depuis le début et, grosso modo, j’ai plaisir à vous surfer sur votre site.
    Votre indépendance et votre professionnalisme sont les deux raisons qui font que je sois un fidèle lecteur.
    En Algérie, le manque de professionnalisme et d’indépendance ne sont pas les seules tares. Il y en a une autre : les putaclics. C’est du racolage sans nom.
    Merci de rester sur cette ligne directrice, tout en cherchant la perfection, car mieux vaut viser le maximum qui tire vers le haut.
    Joyeux anniversaire à toute l’équipe et bonne continuation.

  2. Bonjour à toute l’équipe,
    Je vous lis depuis le début et, grosso modo, j’ai plaisir à surfer sur votre site.
    Votre indépendance et votre professionnalisme sont les raisons qui font que je sois un fidèle lecteur.
    En Algérie, le manque d’indépendance / professionnalisme ne sont pas la seule tare. Il y en a une autre qui tire le journalisme vers le bas : le putaclic.
    Merci de rester sur cette voie, tout en continuant à tendre vers la perfection, car c’est en visant le maximum qu’on tire les esprits vers le haut.
    Joyeux anniversaire à toute l’équipe.

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