Le président Abdelmadjid Tebboune a indirectement critiqué la France lors de la rencontre périodique avec la presse nationale diffusée vendredi 24 février au soir par les chaînes de télévision.
Le consolidation des relations entre l’Algérie et l’Italie ne plaît pas à d’autres pays européens, selon le président Abdelmadjid Tebboune. “Les deux tiers des usines agroalimentaires en Algérie sont d’origine italienne. Ce n’est pas d’aujourd’hui. Cela n’est pas du goût d’autres pays européens. Certains pays européens continuent de croire naïvement que l’Algérie est une chasse gardée. L’Algérie est un pays libre dans ce qu’elle entreprend, dans ses rapports avec les autres pays et dans ses relations économiques”, a-t-il déclaré.
Et d’ajouter : “je ne fais pas exprès de vous affronter pour réduire votre influence mais mon intérêt passe avant le vôtre. Je n’attaque pas votre intérêt, mais je défends le mien. Et mon intérêt aujourd’hui est avec l’Italie”.
Il a rappelé que les relations avec l’Italie sont anciennes et remontent à l’indépendance de l’Algérie en 1962. Comme, il a évoqué le soutien par l’industriel italien Enrico Mattei pour l’indépendance de l’Algérie et la préparation de la nationalisation des hydrocarbures.
“Nous n’avons trouvé que l’Italie”
Le chef de l’Etat est revenu sur la visite en Algérie, les 22 et 23 janvier 2023, de la présidente du Conseil des ministres italien, Giorgia Meloni. “Mme Meloni domine ses sujets économiques et autres. Les relations entre nos deux pays se renforcent notamment sur le plan économique. Nous n’avons vu que du bien de l’Italie. Nous avons des accords de bon voisinage et de partenariat stratégique”, a-t-il dit.
Tebboune est remonté à la période des années 1990. “A l’époque, tout le monde était contre nous y compris certains pays frères. Des terroristes de quinze nationalités étaient en Algérie. Tous faisaient leur jihad contre les algériens pour que l’Algérie qui les a complexés par son histoire et son militantisme disparaisse. L’œil de Caïn ! Nous n’avons trouvé que l’Italie. L’Europe, sur instigation du président Mitterrand (président français entre 1981 et 1995), nous a imposé un embargo aérien. Aucun avion européen ne se posait en Algérie à l’exception d’Alitalia. Ils ont essayé de faire pression sur elle, mais la compagnie a refusé”, a rappelé le chef de l’Etat. Il a également évoqué l’assassinat, en juillet 1994, de sept marins italiens qui étaient membres de l’équipage d’un semoulier, le Lucina, au port de Djendjen, près de Jijel.
“Nous avons gelé les accords de bon voisinage avec les Espagne sans les annuler”
“Ils les ont tués pour faire fuir l’Italie de l’Algérie. Et bien, l’Italie a enterré ses marins et est restée fidèle à l’Algérie. Pendant une année et demie, le FMI nous a malmené avec ses conditionnalités. Sa mission était de jeter l’huile sur le feu en supprimant tout ce qui est social pour compliquer davantage les choses. L’Italie nous a accordé 13 milliards de dollars en ligne de crédit”, a-t-il encore rappelé.
Tebboune a regretté la détérioration des relations avec l’Espagne depuis presque une année en raison du changement brusque de Madrid de sa position diplomatique par rapport au dossier du Sahara Occidental.
“Ils ont fait un faux pas. Le peuple espagnol n’a rien à avoir là-dedans. Je l’ai dit à maintes reprises que nos relations avec le peuple espagnol sont très bonnes. Nous devons du respect au roi d’Espagne. Et, il le sait. Nous avons gelé les accords de bon voisinage avec les Espagne sans les annuler. Ils sont gelés pour répondre à un acte inamical ( de Madrid)”, a-t-il expliqué.
“Malgré les allégations des porte-voix corrompus ici et ailleurs qui évoquent l’Algérie et ses relations avec l’Iran, nous devons rappeler que toutes les démocraties de l’Europe sont nées en Algérie. La révolution des Républicains portugais a été préparée ici. Marios Soares (ancien président socialiste du Portugal de 1986 à 1996) était ici aussi. Idem pour les révolutions grecque et espagnole. L’Algérie est un État qui a de l’influence dans les régions méditerranéenne et européenne. Et certains veulent nous présenter comme un Etat totalitaire”, a-t-il dit.
“L’Algérie est visée de toutes parts car c’est un pays qui n’accepte pas la soumission”
Ces dernières semaines le discours médiatique au Maroc et en Israël insiste sur les relations qu’a l’Algérie avec des pays comme l’Iran. “L’Algérie est visée de toutes parts car c’est un pays qui n’accepte pas la soumission et le citoyen algérien est fier de son État qui avance la tête haute parmi les nations. Cela n’arrange pas certaines parties”, a-t-il dit.
Selon lui, ces parties agissent sous couvert d’ONG, Organisations non gouvernementales, “dont certaines sont affiliées aux services de renseignement de leurs pays”.
“Intéressez vous aux violations commises en Palestine qui font des dizaines de morts, chaque jour, au lieu d’interférer en faveur d’espions travaillant contre leur pays. Nous ne nous soumettrons pas à ce type de pressions. L’Algérie fait face à des tentatives de déstabilisation tous les cinq ou dix ans environ, mais elle y fait front grâce à ses institutions et à la maturité politique de ses citoyens, qui évitent de tomber dans ces pièges. Rappelez vous, un président européen a laissé entendre qu’après avoir en fini avec la Syrie, ils passeraient à l’Algérie “, a déclaré le chef de l’Etat.
Il a parlé aussi d’un ministère des Affaires étrangères d’un pays européen qui avait évoqué la nécessité pour l’Algérie d’aller “vers une période de transition” à la veille des élections présidentielles de décembre 2019.
