Une stèle de Maurice Audin, militant anticolonialiste français, a été inaugurée dimanche 5 juin à la place portant son nom à Alger, en présence des membres de sa famille.
L’évènement a été organisé à la veille de la commémoration du 65ème anniversaire de la mort de Maurice Audin et de la célébration du 60ème anniversaire du recouvrement de la souveraineté nationale.
Pierre Mansat, président de l’Association Josette et Maurice Audine, Pierre Audin, fils du militant disparu, et Ahmed Maabed, wali d’Alger, ont assisté à la cérémonie, marquée par la venue de dizaines de citoyens, présents pour rendre hommage à un homme qui a défendu l’indépendance de l’Algérie en sacrifiant sa vie.
De couleur or, le buste de Maurice Audin est installé à côté du tunnel des Facultés, au centre d’Alger, au dessus d’une plaque commémorative rappelant le parcours du militant communiste.
Le corps de Maurice Audin n’a jamais été retrouvé
Enlevé le 11 juin 1957 par les parachutistes français, Maurice Audin, assistant à l’université d’Alger à l’époque, est mort sous la torture. Il a été déclaré mort le 21 juin 1957. Son corps n’a jamais été retrouvé. Il fait partie des milliers de militants et de citoyens disparus durant la guerre de libération nationale. L’Algérie réclame officiellement l’ouverture du dossier de ces disparus, victimes d’exécutions extrajudiciaires, et dont le nombre reste toujours inconnu.
Le président français Emmanuel Macron a, en septembre 2018, reconnu la responsabilité de l’Etat français dans la mort de Maurice Audin.
Pierre Audin, qui vient d’obtenir la nationalité algérienne, a promis de continuer d’exiger toute la vérité sur la mort de son père et de retrouver son cadavre.
Pierre-Vidal Naquet est parmi les rares historiens français à avoir remis en cause “la thèse” officielle sur la mort de Maurice Audin, le combat judiciaire de Josette Audin, épouse du militant, n’a jamais abouti. Laïd Rebigua, ministre des Moudjahidine et des Ayants-droit, a rendu hommage, dimanche 5 juin, au combat de Maurice Audin et de tous les disparus de la guerre de libération nationale.
Un nom qui restera “gravé dans la mémoire” des Algériens
Il a qualifié Maurice Audin de “héros, de grand homme et d’un des symboles de la glorieuse guerre de libération”. “L’Histoire préservera son courage, son engagement et sa détermination. Son nom restera à jamais gravé dans la mémoire du peuple algérien. Maurice Audin était un militant honnête et anticolonialiste qui a eu foi en l’Algérie et au droit de l’être humain à la liberté”, a-t-il déclaré, repris par l’agence APS, lors d’une conférence Maurice Audin, organisée par le Musée national du moudjahid, à Alger.
Et d’ajouter :”Le ministère des Moudjahidine continuera à exploiter les recherches, les travaux scientifiques et les témoignages vivants pour déterminer l’emplacement des restes mortuaires du militant Maurice Audin et de tous les disparus de la guerre de libération nationale. Les crimes odieux de l’occupant français ne seront pas oubliés et sont imprescriptibles”, a déclaré Laïd Rebigua.
Il a appelé à traiter le dossier de la mémoire et de l’histoire avec responsabilité “dans un climat empreint de franchise et de confiance”.
L’Etat algérien continuera, selon lui, toutes les démarches pour récupérer les archives, “clarifier le sort des disparus de la glorieuse guerre de libération, et indemniser les victimes des essais nucléaires et autres questions liées à ce dossier”.
Laïd Rebigue a appelé les enseignants, les chercheurs et les historiens à intensifier les efforts pour approfondir les études et les recherches sur la biographie et le parcours militant du symbole Maurice Audin, “notamment en ce qui concerne les conditions de sa disparition”.
