Sombres présages en Tunisie: le chômage pourrait dépasser 21% fin 2020

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Sombres présages en Tunisie: le chômage pourrait dépasser 21% fin 2020
L"avenue Habib Bourguiba à Tunis/ Wikipedia
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Le marché de l’emploi en Tunisie risque d’être lourdement affecté par l’épidémie du Covid-19. Le chômage pourrait dépasser la barre des 21% à la fin de l’année 2020 contre 15 % avant la crise sanitaire et un demi-million de tunisiens basculeront sous le seuil de la pauvreté, selon une étude relative à l’impact économique de la pandémie du Covid-19 sur l’économie tunisienne pour l’année 2020.

Lors de l’annonce des résultats de l’étude, le ministre tunisien du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, Slim Azzebi, avait révélé que 274 000 nouveaux chômeurs potentiels sont sur le point d’arriver sur le marché.

L’épidémie du Covid 19 a impacté lourdement la situation économique, a indiqué le responsable. Le taux de pauvreté qui avoisinait les 19% risque de s’aggraver davantage. C’est un recul de 15 ans en arrière, a estimé le ministre, précisant que ce sont 470.000 personnes de plus qui tombent sous le seuil de pauvreté.

L’étude souligne que la perte de revenu aura un impact aussi sur les conditions et le niveau de vie des ménages en matière de dépenses d’alimentation, de santé et d’éducation. L’indice de la pauvreté multidimensionnelle passerait de 13,2% actuellement à 15,6%. Selon les simulations réalisées par l’étude, le choc du Covid-19 accentuerait la fragilité financière des secteurs des industries non manufacturières (-29%), du tourisme (-23%), du transport (-19,6%) et du textile (-17,7%).

Voyants au rouge

Les tunisiens s’attendent à un taux de croissance négatif estimé à -4,4 %. « Le gouvernement va prévoir une croissance économique négative de 6% ou de 7% dans la loi de finances complémentaire de l’année 2020, contre une croissance positive de 2,7% prévue initialement dans la loi de finances de 2020 », a indiqué M. Azzebi.

L’objectif de l’étude est d’arriver à élaborer un programme de relance économique visant à borner au mieux les impacts de la pandémie sur le double plan économique et social, en plus de la préparation à un plan de développement couvrant la période 2021-2025.

L’étude prévoit une baisse de 4,9 % de l’investissement global en Tunisie et de 8% de la consommation des ménages. De même, les exportations seraient en recul à hauteur de 8% et les importations à hauteur de 9,6 %. En outre, l’étude a souligné que les micros et très petites entreprises (MTPE) sont plus vulnérables avec de fortes disparités régionales et par secteur d’activité.

Les perspectives sont sombres, la plupart des voyants sont au rouge. Il s’agit, à court terme, d’atténuer les impacts sociaux et de soulager les populations et les entreprises par les transferts de revenu, tel qu’il a été réalisé par le gouvernement.

A long terme, indique-t-on, “le gouvernement doit réfléchir en termes de résilience c’est-à-dire, préparer l’économie pour mieux résister aux chocs, en renforçant les capacités de résistance de la population à travers l’intégration des aspects de l’économie sociale et solidaire, l’inclusion financière et la digitalisation.”

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