La pénurie de médicaments constatée ces derniers mois en Algérie va faire l’objet d’une enquête officielle.
“Je suis en plein enquête. Et l’Inspection générale de la Présidence de la République est en train d’enquêter sur le pourquoi de ces pénuries. Des pénuries qui ne devraient pas exister. Nous avons de l’argent pour acheter ces médicaments”, a déclaré le président Abdelmadjid Tebboune, lors d’une rencontre avec la presse nationale, diffusée lors de la soirée du samedi 23 avril par l’ENTV et les chaînes privées.
Selon lui, la pénurie n’est pas dûe à une mauvaise coordination entre les structures publiques chargées de l’achat, de la production et de la distribution des produits pharmaceutiques.
Il a rappelé que la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) dépend du ministère de la Santé, pas du ministère de l’Industrie pharmaceutique. “Elle ne produit pas, elle achète. Les usines et unités de production relèvent, eux, du ministère de l’Industrie pharmaceutique. L’Agence nationale des médicaments est chargée d’agréer ou pas un médicament. Elle n’a donc pas de rapport avec l’importation et la production. Donc le problème n’est pas là”, a détaillé le chef de l’Etat.
Il a promis de rendre public la conclusion de l’enquête dès qu’elle sera achevée. “Nous avons créé l’Inspection générale à la Présidence pour cela sans léser personne. Trente sept inspecteurs de la présidence vont s’occuper de cette enquête”, a-t-il dit.
Tebboune pointe les “lobbys”
Tebboune a évoqué l’existence de plusieurs “lobbys”. “Il y a des lobbys pour les haricots blancs, l’électricité, les médicaments, tout…Certains n’ont pas honte. Les lobbys du médicaments veulent importer. Je n’ai pas assez de données à l’heure actuelle. Il y a un manque de médicaments sur le marché. J’ai donné des instructions pour importer ce qui manque sur ce marché. Je veux savoir pourquoi rien n’a été fait pour faire face à la pénurie avant l’intervention du président”, a souligné le chef de l’Etat.
Mercredi 13 avril 2022, Ali Aoun, directeur général de la PCH, a annoncé avoir installé un système de numérisation dans le but de bien gérer les stocks et “faire face aux ruptures de médicaments au niveau des hôpitaux.”
“Les perturbations dans l’approvisionnement des hôpitaux en médicaments sont causées par la pandémie de Covid-19 qui a impacté tous les pays, en plus des problèmes liés au transport et à l’approvisionnement des producteurs mondiaux en matières premières”, a expliqué Ali Aoun, dans une déclaration à l’APS, à propos des ruptures de stock , notamment pour les médicaments anti-cancer.
