A Oran, le théâtre s’exprime en plein rue

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A Oran, le théâtre s'exprime en plein rue
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Les spectacles des premières Journées du théâtre de rue se poursuivent à Oran dans les espaces publics ouverts.
Dimanche 26 juin au soir, le public est venu nombreux au Jardin Méditerranéen assister à un spectacle. Durant la même journée, neuf spectacles ont été donnés dans des espaces ouverts dont la place du 1er novembre, le quartier Derb, le jardin de la rue Khemisti et le jardin de Sidi M’Hamed.
Dans ce dernier jardin, situé au centre ville, des familles étaient nombreuses aussi à assister à un spectacle du clown Pitchou et ses compagnons.
“Nous sommes très satisfaits de l’adhésion du public à ses spectacles”, souligne Mourad Senouci, directeur du Théâtre régional Abdelkader Alloula d’Oran (TRO) qui organise les premières Journées du théâtre de rue.


Du théâtre circulaire

La coopérative Masrah Dik de Sidi Bel Abbes, menée par Kada Benchemissa, a présenté une pièce intitulée “El Gafla” (la caravane) en s’appuyant sur la technique du théâtre circulaire.Les sept comédiens ont réussi à capter l’attention du public, lequel a vité oublié les bruits de la ville.
“Nous avons vécu des moments difficiles durant la période de la pandémie de Covid 19 avec des espaces fermés et des rues vides. Je faisais des randonnées avec sept jeunes âgés de 20 à 25 ans. Ils sont les futurs comédiens. Nous nous sommes alors inspirés de cette aventure pour monter un spectacle. Le sac à dos du jeune homme peut symboliser la loge de l’artiste. Au niveau du lac Sidi Ali Benyoub, à Sidi Bel Abbes, nous avons fait des répétitions”, a expliqué Hocine Benchemissa, concepteur du spectacle.
Il s’est appuyé de la pièce “Le Roi nu” du russe Evgueni Schwartz (inspirée des contes “Les Habits neufs de l’empereur” du danois Hans Christian Andersen).


 “Le thème central du spectacle est l’orgueil. L’orgueil d’un empereur qui brassait du vent. El gafla est le premier exercice de cette troupe. L’expérience de théâtre de rue est nouvelle aussi pour les jeunes comédiens”, a précisé Hocine Benchemissa.


Le rôle du meddah mis en avant

Les comédiens se sont retrouvés au niveau du musée privée Ghandja consacrée à la marionnette et situé à Sidi Bel Abbes. Ce musée est une initiative de Kada Benchemissa.
“Nous avons installé un atelier d’écriture au niveau de Gandja. Kada Benchemissa a fait des recherches sur les costumes comme scénographe. J’ai puisé dans notre patrimoine en mettant en avant le personnage du berrah. Au musée Ghandja, nous célébrons le vivre ensemble, le partage”, a souligné le comédien et metteur en scène Hocine Benchemissa.
Selon lui, seize spectacles d’El Galfa ont été présentés ces dernières semaines.


 “Nous avons fait une tournée à Tizi Ouzou dans les villages après les incendies de l’été 2021. Nous avons eu des échos favorables auprès du public. Un public réceptif et réactif puisque habitué à l’expérience du festival Raconte-Arts (qui se déroule d’une manière tournante dans les villages de kabylie).  Va falloir souligner que le théâtre de rue existe en Algérie malgré le peu de troupes qui s’y intéressent. Il faut s’appuyer sur l’expérience de nos aînés. Le plus difficile dans le théâtre de rue est d’attirer les spectateurs. Dans El Gafla, nous avons travaillé sur les costumes et les accessoires “, a-t-il noté.


“Le théâtre de rue existe en Afrique depuis des siècles”

Kada Benchemissa, connu par la conception et l’animation de marionnettes dans des spectacles pour enfants, a souligné, de son côté, que les Algériens connaissent le théâtre de rue depuis longtemps.
“Nous avons le meddah et le goual. Le théâtre de rue existe en Afrique depuis des siècles. Aujourd’hui, à Oran, le public a été à la hauteur. J’ai vu des femmes, des enfants, des jeunes, des personnes âgées venir suivre la pièce jouée sous le soleil. Les spectateurs n’ont pas bougé, sont restés jusqu’à la fin du spectacle”, a-t-il noté.


D’après lui, le théâtre algérien a perdu beaucoup de son public lors de “la décennie noire”. “Il faut aujourd’hui reconquérir le public. Dans nos déplacements, la réaction du public par rapport aux spectacles est différente d’une ville à une autre. Le comédien a besoin d’une grande expérience pour capter l’attention les spectateurs. Il faut faire preuve de génie”, a relevé Kada Benchemissa qui a animé un spectacle de marionnettes au niveau des escaliers du du quartier Derb.


Un spectacle pédagogique qui apprend aux enfants les différentes danses populaires et les différents habits  en Algérie, le tout accompagné d’une musique algérienne variée et d’une musique vivante assurée par Hocine Benchemissa, musicien aussi.

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