L’OPEP a 60 ans et n’est presque plus qu’un “machin” de l’Arabie saoudite

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Les cours du brut algérien, le Sahara Blend, ont progressé de près de trois dollars en mars dernier, s'établissant à 65,76 dollars le baril, grâce notamment à la hausse de la demande sur les marchés internationaux
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L’organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a 60 ans ce 14 septembre, elle est pratiquement à l’image de ce qu’est la Ligue des Etats arabes: une organisation totalement sous la coupe de l’Arabie saoudite et de ses alliés du Golfe. 

Créée à Baghdad le 14 septembre 1960 par l’Arabie saoudite, Iran, Irak, Koweït et Venezuela, l’OPEP a oeuvré à contrer   le pouvoir absolu des compagnies pétrolières américaines et britanniques, les fameuses “7 soeurs” ( Exxon, Mobil, Socal, Texaco, Gulf, BP, Shell).  l

Longtemps vilipendée par les américains qui dénonçait le “cartel”, l’OPEP est sous influence de son principal producteur, l’Arabie saoudite, lui-même sous influence américaine. Si l’OPEP a pu permettre de rehausser les prix du pétrole et permettre aux Etats de reprendre plus ou moins la main sur leurs ressources, elle n’est plus aujourd’hui, du fait de l’évolution du marché pétrolier, un acteur déterminant. 

C’est tout simplement, une organisation où les saoudiens décident seuls, au gré de leur politique, souvent incohérente allant tantôt vers une guerre des prix pour gagner la bataille des parts de marché à celle de l’obéissance aux injonctions américaines qui veulent un prix du baril suffisamment élevé pour préserver la rentabilité de leur industrie pétrolière. 

Cette domination saoudienne est l’effet de l’éviction des deux grands producteurs – et fondateurs de l’OPEP – que sont l’Iran et le Venezuela. La part de l’Iran dans la production de l’OPEP a été réduite de moitié depuis 2010, elle n’est plus que de 7,5%. La part du Venezuela qui  était de 10% a chuté à  2,3%. A l’opposé la part de l’Arabie saoudite a augmenté de 7% pour s’établir à 35%. 

La donne a complètement changé.   “Once an American foe, now a friend: OPEC turns 60”. “Autrefois ennemi des américains, aujourd’hui ami”, l’agence reuters a résumé de manière lapidaire l’évolution d’une organisation dont le pivot, l’Arabie saoudite, “préfère apaiser Washington plutôt que de perdre le soutien américain”. 

LA CAPITULATION

Et le bilan “des trois dernières années a été en grande partie celui de la capitulation” rapporte Reuters en citant des responsables actuels et anciens de l’OPEP.  Parmi les “anciens” de l’OPEP cités, figure Chakib Khelil, ancien ministre de l’énergie en fuite et sous l’objet d’un mandat international, qui déclare: “”Trump commande à l’Arabie saoudite ce dont il a besoin pour le prix du pétrole – et il est servi”.

L’organisation sous domination saoudienne a effet “obéit” quand Trump demandait que l’on pompe plus de pétrole et elle a obéit aussi pour réduire la production quand les prix devenaient trop bas pour les sociétés de forages américaines. 

Comme le notait, l’ancien et très respecté ancien ministre algérien de l’énergie, Sadek Boussena, l’OPEP est hors du coup. La sortie de la guerre des prix, enclenchée par l’Arabie saoudite, a été négocié par cette dernière directement avec les Etats-Unis et la Russie. C’est le “big oil deal” du 12 avril 2020 où un  “triumvirat pétrolier informel” impulsé par les Etats-Unis, avec l’Arabie Saoudite et la Russie, a abouti à la réduction de la  production de 9,7 millions de barils. Les autres pays membres de l’OPEP, étranglé par la chute de prix, ont avalisé mais ils n’ont même pas été consultés. C’est l’Arabie saoudite qui a décidé, après . une menace de Trump: si vous ne réduisez pas la production, les troupes américaines seront retirées d’Arabie saoudite.

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