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Les plages de Mostaganem sont prises d’assaut par les estivants qui profitent d’un été particulièrement long. Ils viennent de Tiaret, d’Oran, de Relizane, de Blida, d’Alger, de Tipaza, de Tlemcen, de Béchar et même de la lointaine Ouargla. Aux Sablettes, célèbre plage de l’ouest de Mostaganem, les baigneurs sont nombreux, samedi 15 août, premier jour de l’ouverture des plages et des espaces de loisirs avec la levée partielle du confinement sanitaire imposé dans le pays en raison de la pandémie de Covid 19 depuis mars 2020.

« Ouf, on respire », lance une mère de famille, venue avec un couffin débordant de victuailles pour passer la journée en bord de mer. Ahmed s’est déplacé de Relizane avec ses enfants. « A Relizane, c’est la canicule. Nous allons rester ici à Mostaganem pour quelques jours. Les enfants ne veulent pas sortir de l’eau », dit-il. Habitant au centre-ville de Mostaganem, Farida est ravie de retrouver la baignade avec ses voisines, mais elle est inquiète. « Regardez autour de vous, les gens ne respectent pas la distanciation physique, sont trop collés les uns aux autres. Et vous constatez, qu’aucune organisation n’a été faite au niveau de la plage pour imposer le respect des mesures préventives… », s’alarme-t-elle.

Dans l’air estival léger de Mostaganem, il y a comme un désir de dolce vita. Pandémie de Covid 19 ? Aucune inquiétude apparente dans les plages. Les vacanciers donnent l’impression d’avoir été soulagés d’un fardeau…

Une forêt de parasols à Sidi Mejdoub

A la plage familiale Sidi Mejdoub, à la sortie Est de Mostaganem, il n’y a pratiquement pas d’espace entre un parasol et un autre. Difficile de se frayer un chemin vers la mer calme sous le soleil d’Août. La forêt de parasols et de chaises de toutes couleurs empêche même la vue de la Grande bleue. Des jeunes proposent, l’air aimable, la location des parasols, des tables et des chaises.

« Pour la première ligne, la location est de 1200 dinars pour la journée, la deuxième à 800 dinars et la troisième à 700 dinars », explique Kamel, « gérant » des lieux. Les familles, qui ne veulent pas louer, peuvent planter leurs parasols sans doute pour « éviter »les problèmes. Des familles des quartiers voisins de Tigdit, Kadous ou Souiqa arrivent parfois à la tombée de la nuit pour dîner sur place, une partie de la plage est éclairée le soir.

Perché en haut d’une colline, le Mausolée de Sidi Abderrahmane El Mejdoub, poète populaire du XVI ème siècle, semble « veiller » sur les lieux. Il serait le saint protecteur des nouveaux mariés. A côté, une petite cabane a été installée pour la confection des M’hajeb à la sauce piquante. La plage, située à trois kilomètres du port de Mostaganem, est divisée en deux après des travaux d’aménagement. Cela a crée deux croissants géants qui s’étendent sur 1200 mètres.

En 2017, une promenade a été construite mais qui est encore dépourvue de toute prestation de service, seuls une buvette, un poste de police et une station de la protection civile y sont installés. Les escaliers menant à la plage sur deux niveaux semblent avoir été construits à la hâte, sans respect des normes. Les membres de l’Association Sidi Mejdoub ont accusé l’entrepreneur en charge des travaux d’avoir porté atteinte à l’environnement en utilisant le sable de la plage. Ils ont diffusé une vidéo sur la page Facebook de l’Association.

Vert et azur à Ain Brahim

A l’est de Mostaganem, Ain Brahim, qui est située à soixantaine de kilomètres de la ville, sur la route de Ténès, à quelques encablures de la localité de Sidi Lakhdar, attire les vacanciers aussi. Ici, le vert de la forêt et l’azur de la plage se mélangent poétiquement comme dans une toile d’un peintre expressionniste. L’orange brûlant du soleil et le brun clair du sable complètent l’oeuvre. A part un ou deux centres de vacances, dont celui des travailleur du secteur des forêts; il n’y pratiquement pas d’espaces commerciaux, pas de restaurants ni cafétérias aux normes touristiques.

La région semble avoir besoin d’un vrai aménagement pour devenir un pôle touristique dans le futur surtout que la plage du Petit port, située juste à côté, est très réputée aussi. Autant que les micro-plages, lieux de rencontre des amoureux du clame et des eaux limpides, que le visteur découvre au fur et à mesure à l’est d’Ain Brahim.

La beauté sauvage d’Ain Brahim ne peut pas être ignorée. A la plage, des gendarmes font la tournée pour vérifier le respect de certaines mesures. Ils saisissent systématiquement les chicha. Sous les parasols, le tuyau du narguilé passe d’une bouche à l’autre. Dans le cas de contamination de l’un des fumeurs par la Covid 19, il devient un formidable « instrument » de transmission du virus !

La fraîcheur légendaire de la Salamandre

« Salmandre ou berd el hal » (La Salmandre et la fraicheur) est une chanson célèbre de Rmitti qui loue la brise marine estivale de ce quartier côtier bien aéré de l’ouest de Mostagnam. Durant la colonisation française, ce quartier était habité par les Européens. Aujourd’hui, La Salamandre débute avec un port de pêche où l’on vend parfois tôt le matin du poisson, surtout la sardine. Les restaurants de la pêcherie, situés juste à côté, sont très convoités juste avec le coucher du soleil. Idem pour les pizzerias, les snacks, les crèmeries et les cafétérias de la promenade de la Salamandre.

Les mesures sanitaires de prévention sont plus au moins respectées dans ces lieux, même si la restauration ne se fait pas nécessairement en terrasse comme cela est exigé.

Les amateurs du thé parfumé à la menthe de Timimoun accompagné d’amandes grillés sont bien servis autant que les adeptes des sandwich Kebab ou les Tacos. Des petites boutiques servent une clientèle, nombreuse le soir, avant que des agents de police ne viennent demander aux promeneurs de rentrer chez eux. Les soirées estivales de Mostaganem se terminent à 23 h, heure du début du couvre-feu imposé jusqu’à la fin du mois en cours. Les jeunes continuent les soirées, parfumées à la chicha, sous la faible lumière des cités, des quartiers populaires et des rochers de la Salamandre, loin des regards…

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