Le Mali entend réviser “les accords de défense” avec la France

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Le Mali entend réviser
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Assimi Goïta, le chef de la transition au Mali, a laissé entendre que Bamako envisage de revoir “les accords de Défense” avec la France.
La crise diplomatique entre le Mali et la France, ancienne puissance coloniale, se poursuit et se complique. Dimanche 19 janvier, Abdoulaye Diop, ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, a annoncé sur la chaîne France 24, que le Mali envisage de revoir les accords de défense avec Paris.


Cette demande a été introduite fin décembre 2021 sans obtenir de réponse des autorités françaises.
Selon France 24, Bamako entend remettre en cause le survol du Mali par les appareils militaires français “entrant ou sortant de son espace aérien (en provenance des États ouest-africains ou s’y rendant)”. Les vols de la Minusma (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali)  seraient également concernés depuis vendredi 14 janvier 2022.  


Mali :revoir la “coopération sécuritaire”

En 2013, Paris et Bamako avaient signé “des accords de défense” à la suite du déclenchement de l’opération militaire française “Serval”. Selon les autorités français, l’intervention militaire directe au Mali avait été décidée à la demande de Bamako en raison de “l’avancée de groupes terroristes” du nord du pays vers la capitale du Mali. A l’époque, 4 000 soldats français avaient été déployés rapidement sur le terrain.


L’accord de 2013 avait été entériné en juillet 2014 à Bamako, par l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta et le ministre de la Défense français, Jean-Yves Le Drian.


“Calqué sur le modèle de traités déjà conclus entre le Mali et plusieurs de ses partenaires africains (Cameroun, Togo, République centrafricaine, Gabon ou Sénégal), cet accord vise à établir une coopération sécuritaire renforcée sur le long terme”, précise France 24.  D’une durée de cinq ans, l’accord est reconduit de manière tacite depuis 2018.


Un accord dit de coopération technique, signé en 1985 entre Paris et Bamako, prévoyait déjà l’envoi de troupes françaises dans le cadre de “formations militaires” ou d’opérations “encadrées par les FAMA (Forcées armée du Mali)”.


“Un Etat qui ne peut même pas survoler son territoire”

« Par une analyse objective du contexte actuel et en tenant compte des intérêts vitaux de notre pays, nous avons demandé la relecture de certains accords de coopération militaire. Dans le même temps, de nouveaux accords ont été signés, toujours avec comme objectif essentiel, la sécurisation des Maliens et de leurs biens», a déclaré le colonel Assimi Goïta, chef de la transition malienne, lors de la célébration du 61ème anniversaire de la fête de l’armée malienne, jeudi 20 janvier 2022.


De son côté, Choguel Kokalla Maïga, Premier ministre, a, dans une interview accordée à la chaîne malienne ORTM 1, soutenu que les autorités ont voulu relire la lettre écrite par l’ancien président Dioncounda Traoré et adressée aux autorités française le 10 janvier 2013.


Cette lettre a été présentée comme “une base légale” à l’intervention militaire française au Mali. En août 2012, le président français François Hollande avait soutenu que la France ne participerait “à des opérations de maintien de la paix ou de protection des populations qu’en vertu d’un mandat et donc d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU”.

“Nous n’avons pas trouvé la lettre écrite par le président malien à l’Etat français pour demander son intervention. Il n’existe aucune copie ni à la Présidence ni au ministère des Affaires étrangères. L’originale est en France. Nous l’avons trouvé sur le site du Sénat français. Nous voulons relire les accords déséquilibrés qui font de nous un Etat qui ne peut même pas survoler son territoire sans autorisation de la France”, a détaillé Choguel Kokalla Maïga.


“Mettre fin à certains privilèges…

Et d’ajouter : ” Nous allons relire ces accords. Dans la lettre envoyée en 2013, il était question d’appui aérien et de renseignement. Elle ne portait nullement sur la présence de militaires français sur notre terre. Ils ont ramené 4000 soldats français avec un budget d’un milliard de Franc CFA par jour et ont interdit à l’armée malienne d’accéder à son territoire au nord Mali”.
“Le Mali voudrait aussi mettre fin à certains privilèges de la France sur son sol comme les exemptions de visas accordés aux militaires français et imposer plus de contrôle concernant l’importation de matériel militaire”, souligne APA (Agence de presse africaine).  


Selon Jean-Luc Mélenchon, chef de la France Insoumise (gauche, opposition), le coût de l’intervention militaire française au Mali, au Sahel par extension, serait de 5 milliards d’euros, dépensés en huit ans. “Deux millions de personnes ont été déplacées et 50 soldats français sont morts. Nous sommes en guerre ? Quels sont les objectifs ? Qui est notre ennemi au Mali ? Il ne suffit pas de dire les Djihadistes. Qui paye ces gens-là ?”, s’est-il interrogé lors d’une intervention au Parlement en mars 2021.  

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