Kaci Story – Ah! Si le Sphinx savait …

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Kaci Story - Ah! Si le Sphinx savait ...
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Le Sphinx de Guizeh est cet animal fabuleux à tête de femme et au corps de lion par lequel l’Egypte pharaonique représentait le soleil. Les Grecs, fascinés par cet animal, lui accordèrent un visa du cœur en bonne et due forme et le transférèrent dans leur mythologie pour en faire un monstre auréolé de mystère. Ils en retouchèrent les contours et le représentèrent désormais sous la forme d’un être hybride ayant une tête et un buste de jeune fille, un corps de lion et des ailes d’aigle. Ils lui assignèrent la mission de terroriser les environs de l’opulente ville de Thèbes qui entretenait, avec Athènes, à peu près la même rivalité que l’on peut constater de nos jours entre Oran et Alger.

Voici donc notre Sphinx devenu une espèce de poseur de faux barrages dans la banlieue de Thèbes et proposant des énigmes aux passants leur laissant, chrono en main, une minute pour obtenir la bonne réponse faute de quoi – tout simplement – il les dévorait. Créon, souverain de Thèbes, recourut à tous les moyens, conformément à la loi, pour venir à bout de ce fléau. Il faut croire qu’il n’obtint aucun résultat notable puisqu’il finit, en dernière instance, par proposer son trône et la main de Jocaste, veuve de son prédécesseur, à celui qui viendrait à bout du monstre.

Un sujet de Sa Majesté, Œdipe, accepta le défi et s’en alla affronter le Sphinx qui lui posa la fameuse question de savoir qui, des êtres vivants, marchait sur quatre pieds le matin, sur deux à midi et sur trois le soir. On raconte que lorsque Œdipe eut répondu sans hésiter qu’il s’agissait de l’Homme, le Sphinx devint si furieux qu’il se précipita dans la mer Égée. A vrai dire, le monstre se serait sans doute évité une fin aussi tragique si l’histoire s’était déroulée à notre époque où la réponse d’Œdipe ne mérite pas vingt sur vingt.

Comme vous pouvez le constater tous les jours sur vos lieux de travail ou ailleurs, il existe une catégorie d’hommes – la honte de notre espèce – qui passent tout le cycle de leur existence à ramper. Sans malformation physique apparente, sans anomalie génétique prouvée, sans traumatisme psychique avéré, ces individus ont la phobie de la station debout. Les tenants de cette perversion préjudiciable à l’ordre naturel des Terriens portent, sur le revers de leur veston, ce signe passe-partout des courtisans, une sorte de badge polyvalent qui leur permet de s’introduire où bon leur semble et de réussir cet exploit – extraordinaire pour un être humain – de grimper, en rampant, l’échelle de la hiérarchie sociale, d’y atteindre des échelons très élevés. Leurs degrés de nuisance sont insoupçonnables.

Cette engeance , à laquelle font en général appel les têtes couronnées, les constructeurs ou destructeurs d’empires, enfin tous ceux qui, chaque matin, veulent s’assurer qu’ils sont toujours au sommet, ont besoin pour ce faire, d’un étalon de la bassesse. Cette abominable engeance n’a évidemment aucune chance d’exister chez nous. Elle n’a en tout cas rien à voir – vous pensez bien ! – avec cette faune d’individus incrustés comme des puces sur la peau de leurs maîtres.

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