Instabilité à la tête d’Air Algérie: six PDG en vingt ans

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Air Algérie: plus de 38.000 Algériens rapatriés de 30 pays depuis mars 2020
Air Algérie: plus de 38.000 Algériens rapatriés de 30 pays depuis mars 2020
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Air Algérie est de nouveau dirigée par un PDG intérimaire, nommé ce lundi 11 janvier 2021. La compagnie nationale a connu six PDG en vingt ans.

Amine Debaghine Mesraoua remplace Bakhouche Allache au poste de PDG à titre d’intérimaire. Il a été nommé par Farouk Chiali, lui-même ministre des Transports intérimaire. Chiali a été désigné pour diriger le ministère après le limogeage de Lazhar Hani. Lazhar Hani n’est resté que six mois à la tête du ministère des Transports, nommé en juin 2020 pour remplacer…Farouk Chiali.

L’instabilité des dirigeants dans le secteur des transports est chronique.

Économie de la devise

Une instabilité qui touche également les entreprises du secteur comme la CNAN et Air Algérie. Depuis 2001, six PDG sont passés à Air Algérie. Il s’agit de Mohamed Tayeb Benouis, Abdelwahid Bouabdallah, Mohamed Salah Boultif, Mohamed Abdou Bouderbala et Bakhouche Allache.

Avant sa désignation en 2017, Bakhouche Allache est resté plusieurs mois PDG par intérim d’Air Algérie. La plupart des dirigeants ont été limogés sans explication de la part du gouvernement, mais cela intervenait souvent après des critiques sur la gestion du groupe et de ses filiales (Catering, frêt). Par exemple, Bakhouche Allache a été démis de ses fonctions, avec le directeur de la filiale catering, après l’importation de de fournitures sans respecter les instructions du gouvernement relatives à l’économie de la devise en raison de la chute des recettes pétrolières.

Rendre la compagnie « plus compétitive à l’international »

Le 4 octobre 2020, l’ex-ministre des Transports a présenté un plan d’action en Conseil des ministres sur la révision du mode de gestion d’Air Algérie. Il s’agit notamment de rendre la compagnie nationale publique « plus compétitive à l’international » et réduire le nombre de ses agences commerciales à l’étranger. Il n’y a encore aucune indication sur la mise en application de ce plan. 

Air Algérie a subi de plein fouet la crise sanitaire liée à Covid-19. Les pertes de la compagnie pour 2020 sont estimées à près de 40 milliards de dinars. Les vols commerciaux internationaux sont suspendus depuis mars 2020 et les vols domestiques n’ont repris que début décembre 2020. Actuellement, la compagnie assure des vols de rapatriement d’algériens bloqués à l’étranger. 

Le niveau actuel de la trésorerie de la compagnie est 70 milliards de dinars

En raison des pertes financières, Air Algérie n’est plus en mesure de renouveler sa flotte. En décembre 2020, l’ex-PDG a annoncé devant la Commission des transports de l’APN la suspension du programme de renouvellement de la flotte, adopté par le gouvernement en 2018, malgré son importance puisque les coûts de maintenance d’un avion  «âgé » sont élevés.

La moyenne d’âge de la flotte d’Air Algérie est de 12 ans.

Sureffectif «hérité» à l’administration

Un projet de création d’une filiale maintenance à Air Algérie a été également reporté à plus tard. Malgré la crise financière, Air Algérie a maintenu les postes d’emplois. La compagnie compte 8872 salariés.

« Dans les métiers aéronautiques, il n’y a pas de sureffectif. Nous avons ce qu’il faut à Air Algérie dans les métiers liés à l’avion. Il y a un sureffectif au niveau de l’administration dont nous avons hérité. Air Algérie compte 570 navigants, 1130 PNC (personnel navigant commercial).

La totalité des activités sont assurées par Air Algérie, à l’inverse des autres compagnies qui font dans la sous-traitance », a expliqué, lors d’une interview à la radio, Mohamed Charef, conseiller de l’ex-PDG d’Air Algérie.

La compagnie a, selon lui, suspendu le recrutement depuis 2017 pour « les métiers non essentiels ».

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