Incendies de forêt dans l’Est algérien: 24.000 hectares brûlés en deux jours

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Incendies de forêt dans l'Est algérien: 24.000 hectares brûlés en deux jours
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Djamel Touahria, directeur général des forêts, a annoncé le bilan des feux qui avaient ravagé les forêts dans l’est algérien en août dernier.
“Plus de 60 % de la surface incendiée était dans les wilayas d’El Tarf, Souk Ahras et Guelma. Durant les journées du 17 et 18 août 2022, 24.074 hectares de forêts ont été brûlés. Plus de 8900 hectares à El Tarf et plus de 3000 hectares à Souk Ahras. Il y aussi les autres wilayas comme Skikda, Béjaïa, Tipaza. En tout, 8 wilayas représentent 90 % des incendies de forêts durant la saison”, a-t-il déclaré à la chaîne 3 de la radio nationale, ce dimanche 11 septembre.


Il a rappelé qu’en 2021, 96.000 hectares de forêts et de massifs forestiers ont été brûlés durant la période estivale. La nouvelle stratégie mise en place par l’Etat a permis, selon lui,  de limiter les dégâts cette année. “Il y a eu utilisation des moyens de l’ANP et de la gendarmerie nationale. La stratégie est basée sur notamment la sensibilisation des populations riveraines sur le risque des feux et sur la manière de se comporter en cas d’incendies avec le nettoyage et le désherbage à côté des habitations.  Plus de 3000 de points d’eau ont été installés à l’intérieur des forêts. Il y a  aussi création de 401 postes de surveillance. Des brigades d’intervention sont postées dans les zones les plus sensibles. Une fois l’alerte donnée, l’intervention se fait rapidement. Nous avons 512 brigades mobiles avec 7000 agents et des camions ravitailleurs “, a-t-il détaillé.


“Difficile d’ouvrir des pistes partout en raison des reliefs accidentés”

Djamel Touahria a évoqué les travaux de prévention menés par la DGF : aménagement et ouverture de pistes et de tranchées pare feu et suivi des actions menées par les autres secteurs comme les communes, les travaux publics, la SNTF et la Sonelgaz. “Il est parfois difficile d’ouvrir des pistes partout en raison des reliefs accidentés et rocheux de nos montagnes et forêts. C’est pour cela que les moyens aériens ont été utilisés cette année”, a-t-il noté.  
Il est revenu sur l’opération d’indemnisation menée par l’Etat après les incendies d’août dernier :  “Nous avons enregistré 393 sinistrés à El Tarf, 155 à Souk Ahras et 98 à Guelma. Au niveau de Souk Ahras et Guelma, l’opération d’indemnisation est achevée, reste les opérations biologiques comme la distribution des ruches d’abeilles pleines. A partir d’octobre,  les plantations seront lancées. Il y a aussi des travaux de réfection des établissements d’élevage qui sont en cours. Cela concerne également la wilaya d’El Tard où le nombre des sinistrés est plus important”.


“Limiter l’accès aux forêts”

Il a fait un plaidoyer pour que les agriculteurs et les éleveurs, qui vivent à proximité des forêts, assurent leurs activités contre les calamités naturelles. “L’Etat intervient directement pour indemniser pour que l’activité agricole ne cesse pas. L’activité dans les zones rurales peut couvrir jusqu’à 20 % de la production agricole. On ne peut pas abandonner ces agriculteurs. Cela n’empêche pas que l’assurance reste un facteur important pour que ces indemnisations ne soient plus à la charge de l’Etat. Les petits agriculteurs restent réticents à l’idée de s’assurer. Les assureurs doivent faire un travail de sensibilisation à leur égard”, a-t-il dit.


Soulignant que feux de forêts sont inscrits comme un risque majeur, il a estimé important de limiter l’accès de la population dans les espaces forestiers durant l’été. “Ce n’est pas pour punir les gens mais pour leur sécurité. Durant l’Aïd El Adha, nous avons par exemple suspendu l’utilisation des barbecues et limité l’accès aux endroits boisés”, a-t-il souligné.


Et d’ajouter : “La forêt algérienne est fragile. Le réchauffement climatique influe sur le patrimoine forestier. L’Algérie est concernée par la séquestration de carbone. Nous avons beaucoup de secteurs polluants, comme la Sonatrach, qui participent à des opérations de plantation d’arbres. Plus de 400 associations  sont impliquées dans ces opérations. Sur deux à trois ans, nous envisageons de planter 60 millions de plants. Une manière de célébrer le 60ème anniversaire du recouvrement de la souveraineté nationale”.


La DGF a, selon lui, introduit une demande auprès du ministère des Finances pour créer de nouveaux postes aux fins de renforcer les équipes actuelles. Et, il a estimé nécessaire de redonner les armes aux agents forestiers puisque la réglementation algérienne le permet. 

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1 commentaire

  1. C’est l’absence des services des forêts qui engendre ce genre d’accidents, car si le corps des gardes champêtres existait encore , il aurait éviter toutes des incendies de forêts.
    A yakouren , un groupe de jeunes ont voulu se porter volontaires afin d’aider les campeurs ( citoyens en familke) en les aidant à s’installer et puis ramasser toutes les ordures laissées sur place pour la modique somme de 100 DA par famille , mais le service communal de yakouren est venu intervenir pour “chasser ” ces jeunes et laisser ainsi le terrain forestier à l’abandon. Plus aucun entretien ne se fait et pire puisque les ordures ( sachets, bouteilles en plastique et autres restes des repas ) jonchent le parterre pour rendre les lieux hideux . Au lieu d’organiser ces jeunes et les orienter , les pouvoirs publics interdisent toute bonne action, sans en assurer l’entretien.

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