Grands projets culturels en Algérie : la contrainte budgétaire freine les ambitions

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Grands projets culturels en Algérie : la contrainte budgétaire freine les ambitions
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« Aucun projet n’est à l’arrêt définitif », rassure un responsable à l’Agence nationale de gestion des réalisations des grands projets de Culture (ARPC). L’Agence, qui existe depuis 2007 et qui relève du ministère de la Culture, connaît des difficultés budgétaires depuis cinq ans. Le syndicat a décidé d’organiser une grève de deux jours, les 15 et 16 juillet 2020, pour protester contre le non versement des salaires et « la mauvaise gestion ».

Le gouvernement, par mesure d’austérité, a décidé de suspendre les projets confiés à cette agence. « La part de travail qui est la nôtre et qui est la maîtrise d’ouvrages et l’assistance à maitrise d’ouvrages a vu ses rémunérations baissé pour passer de 8 % en 2015 à moins de 2 % aujourd’hui. Nous avions une capacité de 200 millions de dinars par an, tous budgets confondus. Aujourd’hui, nous sommes à moins de 50 millions de dinars », précise-t-on. L’alerte a été donnée en janvier 2020 sur la mauvaise situation financière de l’Agence. Des démarches sont engagées pour régulariser les finances de l’ARPC.

Le projet de la bibliothèque arabo-sud américaine gelé

Le phase préparatoire du projet de la Bibliothèque arabo-sud américaine (BASA), confié à l’ARPC, est terminée avec l’achèvement des études et l’obtention du permis de construire. Faute de budget, les travaux n’ont pas démarré. La BASA, idée née lors du sommet arabo-sud américain de Brasilia de 2005, n’a bénéficié d’aucun financement étranger.

L’Algérie a supporté seule les études, qualifiées d’onéreuses, faite par le célèbre architecte brésilien Oscar Niemeyer. « Ni la partie arabe ni la partie sud américaine ne s’est engagée à apporter un soutien financier au projet malgré plusieurs réunions dont une tenue à Riyad. Lors de cette réunion, l’Algérie a fait une présentation. La reprise du projet relève donc d’une décision des hautes autorités de l’Etat», indique-t-on. Autre projet confié à l’ARPC : Le Grand Musée de l’Afrique. Projet réévalué après le changement du site. Initialement, le Musée devait être installé aux Sablettes. En 2015, le gouvernement a décidé de retirer le budget de ce projet y compris les fonds destinés aux études.

L’Union africaine soutient le Musée d’Alger

Des responsables de l’ARPC se sont déplacés en 2016 à Addis Abeba en Ethiopie pour négocier une inscription du projet dans l’Agenda 2063 de l’Union africaine(UA), un plan directeur visant à « transformer l’Afrique en puissance mondiale ». L’UA, qui a accepté la proposition algérienne, a dégagé des budgets pour le Musée qui est d’abord un projet africain. « Au départ, 200.000 dollars ont été mobilisés pour financer les réunion du comité technique du projet. Cette année, 500.000 dollars ont été dégagés pour faire « avancer » le projet. L’UA est donc engagé à nos côtés », souligne-t-on à l’ARPC.

Le projet a été déplacé vers un autre site à Alger parce que le terrain des Sablettes était inconstructible. 150 milliards de centimes ont été mobilisés pour financer le renforcement du sol après des études faites par un laboratoire français. « Il fallait reculer de 50 mètres en raison du passage de conduites du gaz, de 50 mètres du littoral et de 20 mètres de l’oued. Donc, il restait une petite parcelle pour un projet énorme. Après l’élaboration d’une estimation technico-économique, il a été décidé de déplacer le projet», indique-t-on encore.

Restauration du Fort espagnol d’Oran

Le Musée va être construit sur le terrain qui devait abriter le nouveau siège du ministère de la Culture et une bibliothèque nationale. L’ARPC travaille actuellement sur la restauration du Fort espagnol de Mers El Kebir à l’ouest d’Oran (construit au XVI ème siècle par les espagnols). Cette opération, qui se déroule sur 5 hectares, est considérée comme la plus grande restauration jamais entamée en Algérie. Une entreprise y effectue actuellement des travaux d’urgence. Idem pour la Villa Sésini à Alger où l’ARPC mène une opération de restauration aussi. Depuis 2016, la Villa Sésini est classée dans la liste des biens culturels protégés en Algérie. Enfin, l’ARPC est sollicitée pour la réhabilitation des Maisons des Bouhired et de Bachtarzi à la Casbah d’Alger ainsi que le Palais Hassan Pacha. 

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