Si El Hachemi Assad, secrétaire général du Haut commissariat à l’amazighité (HCA), a critiqué le peu d’engouement montré dans l’enseignement de tamazight à l’école.
Il a rappelé que l’une des missions du HCA, institution placée sous la tutelle de la Présidence de la République, est d’introduire tamazight à l’école en partenariat avec le ministère de l’Education nationale.
“La commission mixte est une passerelle nécessaire entre le HCA et le ministère. Cette commission a fonctionné pendant des années avant d’être gelée sans aucun retour du secteur concerné. Le dossier de l’enseignement de tamazight évolue grâce aux efforts du HCA. Nous sommes sur le terrain, nous faisons des visites de travail et de prospection en concertation avec les walis concernés”, a déclaré Si El Hachemi Assad, ce dimanche 2 janvier 2022, lors d’une conférence de presse au siège de l’ENTV.
“Le problème de l’enseignement de tamazight est d’ordre juridique”
Il a annoncé qu’il existe actuellement 3750 enseignants en tamazight. “Ils ont besoin d’un accompagnement et d’un soutien du HCA. Ils sont sous tutelle de l’Education nationale. Le problème de l’enseignement de tamazight est d’ordre juridique, liés aux statuts et à la loi de 2008. Notre plaidoyer est clair : revoir la loi d’orientation de l’éducation nationale du 23 janvier 2008. Cette loi n’est pas en adéquation avec la Constitution. Elle est en déphasage”, a-t-il précisé.
Et de poursuivre : “Nous avons fait des propositions au ministère de l’Education nationale. Il est nécessaire de relancer la commission mixte et de planifier l’action en commun pour organiser des assises avec les 58 directeurs de l’éducation nationale que compte le pays. Sur le terrain, il y a des problèmes d’ordre pédagogique aussi. L’enseignement de tamazight à l’école est toujours facultatif. On continue de tolérer l’inscription puis le retrait d’un élève des cours de tamazight en raison de ce caractère facultatif”.
“Nous avons besoin de recruter davantage d’enseignants de tamazight”
Le HCA, selon lui, plaide également pour la révision des circulaires du ministère de l’éducation nationale. “La circulaire qui réglemente l’enseignement de tamazight n’est pas actualisée. Nous avons besoin de recruter davantage d’enseignants de tamazight. Il y a beaucoup de diplômés, licence-master-magister, qui sont en attente, sortis de l’Ecole supérieure de Bouzaréah. Il faut généraliser l’enseignement de tamazight d’une manière graduelle et par pallier. Actuellement, il n’existe pas de plans allant dans ce sens. Cela relève de la responsabilité du ministère de l’Éducation nationale”, a insisté le SG du HCA.
