Ecoles d’arts: A Oran, la qualité de la formation suscite le débat

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Ecoles d'arts: A Oran, la qualité de la formation suscite le débat
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Le 8ème festival culturel national des élèves des écoles d’arts et des jeunes talents se déroule à Oran jusqu’au 9 novembre 2022. Une centaine de jeunes participent à cette manifestation qui marque son retour après sept ans d’arrêt.
Le festival a débuté, dimanche 6 novembre au soir, au Théâtre régional Abdelkader Alloula d’Oran (TRO). Amrani Nabil, directeur de l’Ecole supérieure des beaux arts d’Alger (ESBA), a, lors d’une brève allocution faite au nom de la ministre de la Culture et des Arts, Soraya Mouloudji, rappelé la décision de revoir les programmes d’enseignement artistique dans les écoles de formation musicale, picturale, visuelle et dramatique.

A ce propos, une table-ronde a été organisée au TRO. Noureddine Belhachemi, enseignant à l’Ecole des beaux-arts d’Oran, a expliqué la nécessité et l’urgence d’une “réforme” de la formation artistique en Algérie.  “Parce que la transformation du monde de l’art a tellement évolué avec l’imagination et les technologies modernes, parce que les formations artistiques réclament plus de compétences et d’espaces dans les structures d’accueil et enfin parce que la réalité économique est tellement appropriée au besoin socio-culturel qu’il semble convenable de réclamer plus de “l’intelligentsia” dans l’élaboration des programmes”, a-t-il souligné.


Et de poursuivre :”Les questions du quoi et du comment faire pour la formation artistique n’interpellent-t-elles pas la problématique d’équilibre entre les arts conservateurs traditionnels et les compréhensions de dépendances de la production artistique vis-à-vis des arts appliqués et visuels à travers le monde. Actuellement, au niveau des écoles d’arts, le système et les contenus des formations artistiques sont devenus obsolètes tant au niveau de production que de diffusion”.


600 étudiants dans les écoles artistiques

Selon Noureddine Belhachemi, les étudiants ne sont plus attirés par les écoles de formation artistique en Algérie. “Les élèves des 12 écoles régionales d’art n’arrivent pas à dépasser 600 apprenants. Les concours d’entrée n’intéressent plus et les débouchés post-formation n’existent pas sur le marché de l’emploi sauf pour les maisons de culture”, a-t-il noté.


Larbi Maradji, directeur de l’Ecole des beaux arts de Mostaganem, a, pour sa part, annoncé que le ministère de la Culture et des Arts a chargé récemment les écoles des beaux arts d’Oran et de Batna de préparer des propositions pour “améliorer le niveau d’enseignement artistique”. “Nous avons eu une réunion au ministère et abordé tous les problèmes liés notamment aux diplômes et à la durée de formation”, a-t-il précisé.


Abdallah Mebrak, directeur du Théâtre régional de Mostaganem a, de son côté, proposé de repenser la formation artistique en Algérie.”Pourquoi forme-t-on ? Si les jeunes sont formés c’est pour qu’ils puissent créer et intégrer le monde du travail. Il faut leur préparer le terrain. Les lois doivent être adaptées pour cela, permettre par exemple que des étudiants stagiaires des beaux arts ou des arts dramatiques soient pris dans les théâtres régionaux à titre de pré emploi pour les préparer à des carrières artistiques professionnelles”, a-t-il proposé.


“Les étudiants ne pensent qu’aux modules ou aux notes”

Il a reproché à certains étudiants dans les filières artistiques de ne chercher qu’à avoir des diplômes “au lieu d’avoir du savoir”. “Je suis enseignant à l’université et je sais de quoi je parle. Les étudiants ne pensent qu’aux modules ou aux notes. Jamais un étudiant n’est venu me parler du contenu des cours, critiquer ma méthode d’enseignement. Avec cette mentalité, l’étudiant algérien ne peut pas aller vers la création”, a-t-il regretté.


Maredj Omar, enseignant universitaire, a, de son côté, évoqué l’effort fourni par l’Etat en matière culturelle depuis l’indépendance du pays.  “Plus de 150 établissements sont sous la tutelle du ministère de la Culture et des Arts. Ils emploient près de 15.000 salariés. Il y a 56 directions de la culture et 50 maisons de la culture au niveau national. A cela s’ajoutent, une vingtaine de théâtres régionaux, de nombreux musées, des parcs nationaux, deux centres de recherche, 1600 bibliothèques publiques, l’Orchestre symphonique national, l’Office Riadh El Feth, l’ONCI, l’AARC et d’autres établissement”, a-t-il détaillé.

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