Accusations d’abus sexuels sur un mineur: la Sureté d’Alger ouvre une enquête

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La Direction de la Sûreté d'Alger a réagi ce dimanche 04 avril 2021 aux accusations d'une
La Direction de la Sûreté d'Alger a réagi ce dimanche 04 avril 2021 aux accusations d'une "agression" ou "d'abus" sexuels contre un mineur,
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La Direction de la Sûreté d’Alger a réagi ce dimanche 04 avril 2021 aux accusations d’une “agression” ou “d’abus” sexuels contre un mineur, interpellé samedi 03 avril 2021 à Alger, lors de la marche appelée “de l’escalade” par les militants du Hirak. Dans un communiqué de presse, la police annonce l’ouverture d’une enquête par le Procureur de la république “pour enquêter sur la véracité des déclarations contenues dans des vidéos relayées sur les réseaux sociaux”.

La Sûreté d’Alger poursuit “que le mineur et son tuteur légal ont été convoqués ce dimanche 04 avril 2021” pour le début de cette enquête.

Le même communiqué poursuit que “le mineur a été entendu en présence de sa mère, au niveau de la division centre de la police judiciaire et non à la Sûreté de la daïra de Sidi M’Hamed comme cela été relayé, pour une affaire d’attroupement”.

La même source affirme que “le mineur est passé chez un médecin légiste avant sa remise en liberté”.

La Sûreté d’Alger conclut que les résultats de l’enquête seront “dévoilés à l’opinion publique via ses services ou l’institution légalement autorisée”.

Des ONG, associations des droits de l’Homme et avocats demandaient, aux côtés de plusieurs citoyens, l’ouverture d’une enquête suite aux allégations d’une “agression” ou “d’abus” sexuels contre un mineur, interpellé samedi 03 avril 2021 à Alger.

La toile était en ébullition depuis samedi soir, après la diffusion d’une vidéo de cet adolescent, âgé de 15 ans, à sa sortie du commissariat du 11e (dit Cavaignac). L’adolescent, pleurant à chaudes larmes, est accueilli à sa sortie par deux activistes du Hirak, Mohamed Tadjadit et Soheib Debaghi. Il déclare aux personnes qui l’attendaient à la sortie du commissariat que les policiers ont tenu des propos insultants à son égard et à l’égard de sa mère.

Sur les réseaux sociaux, plusieurs associations, avocats et internautes ont évoqué, dès samedi soir, des “agressions sexuelles” ou encore un “viol” perpétré contre le mineur “durant la garde à vue”. Des accusations attribuées parfois à des déclarations de cet adolescent dans les vidéos diffusées en direct à sa sortie du commissariat.

Les mêmes activistes expliquent avoir conduit le mineur à l’hôpital de Bab El Oued pour une expertise médicale. Demande rejeté par un médecin légiste, selon eux, exigeant l’autorisation des forces de l’ordre.

Le vice-président de la Ligue algérienne des droits de l’Homme (LADDH), Said Salhi, écrit, tout de go, “j’ai honte pour mon pays. Où va l’Algérie ? Grave et inquiétant. Les révélations des hirakistes pour actes de tortures et de viol lors de la garde à vue se poursuivent”, poursuit-il, sur son compte Facebook.

Il appelle, ensuite, le parquet à “s’auto-saisir et ouvrir une enquête”. “L’auto-saisine et l’ouverture d’une enquête et d’une information judiciaire dès qu’il y a allégations de tortures, est une obligation du parquet”, écrit-il encore.

“Attouchements”, “tentative de viol”

Ce dimanche, la victime s’est de nouveau exprimée, filmée par des militants lors d’un rassemblement de soutien aux personnes interpellées samedi et vendredi à Alger. Interrogée sur les circonstances de son interpellation et son transfert au commissariat, elle affirme avoir subi des attouchements avant son embarcation à bord du fourgon cellulaire.

Après avoir décrit un comportement “agressif”, “raciste” et “irrespectueux” à l’égard des personnes interpellées et embarquées, il rajoute, non sans hésitation, “qu’on a essayé de (le) violer avant de (le) faire embarquer”, sous l’insistance des activistes qui l’encouragent “à parler” puis “à répéter”.

Une autre ONG, Amnesty International Algérie, a appelé dans la matinée de ce dimanche, à l’ouverture d’une enquête, “impartiale et indépendante sur les allégations de violence sexuelle dont aurait été victime le mineur (…) dans un commissariat de police à Alger, le 3 avril 2021, suite à son arrestation après une manifestation pacifique”.

“Les conclusions de cette enquête doivent être rendues publiques dans les plus brefs délais et les responsables présumés traduits en justice dans le cadre d’un procès équitable”, poursuit cette ONG, qui explique que “l’Algérie a ratifié la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants et l’article 39 de la Constitution stipule que “la torture, les traitements cruels, inhumains ou dégradants ainsi que la traite des personnes sont réprimés par la loi””.

Solidarité avec le mineur

Les vidéos de cet adolescent ont suscité une vague d’indignation. Sur les réseaux sociaux, beaucoup disaient être “choqués” par la version selon laquelle le mineur a été victime de viol. “Inadmissible”, “choquant”, “grave”, “inquiétant” … écrivent plusieurs internautes.

D’autres, en attendant que les allégations faisant état d’agression sexuelle soient confirmées, s’indignaient aussi au traitement réservé à ce mineur et à son interpellation.

Sur les réseaux sociaux, un hashtag a son hommage a été lancé. Des sit-ins sont également tenus en guise de solidarité, en Algérie mais également en France et en Allemagne.

Ces allégations d’attouchements sexuels contre ce mineur interviennent après les révélations de plusieurs militants, sur des agressions physiques, sexuelles et des actes de tortures perpétrées à leur encontre durant des gardes à vues.

Début mars, Sami Dernouni a affirmé durant son procès avoir été victime de torture lors de sa garde à vue dans les locaux des services de sécurité. Il a affirmé avoir été « déshabillé, battu, torturé au pistolet électrique ».

En février, c’est Walid Nekkiche, étudiant, avait révélé devant le juge lors de son procès au tribunal de Sidi M’hamed (Alger), avoir été victime d’agressions physiques et sexuelles. Une plainte a été déposée avant que le parquet n’annonce l’ouverture d’une enquête. Le ministère de la Défense avait annoncé que l’enquête a été transférée à ses services.

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