Assises du cinéma: les professionnels appellent à revoir les mécanismes de financement et de production

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Assises du cinéma. Les professionnels appellent à revoir les mécanismes de financement et de production
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Plusieurs propositions sur le financement et la production des films ont été retenues à la fin des Assises nationales du cinéma, qui se sont déroulées les 29 et 30 avril 2023, au Centre international des Conférences (CIC), Abdellatif Rahal, à Club des Pins, à l’ouest d’Alger.
Les débats ont été organisés lors de cinq ateliers dont ceux sur le financement du cinéma et sur l’investissement dans ce secteur dans la perspective d’enrichir l’avant-projet de loi sur l’industrie cinématographique. La réflexion a été notamment engagée sur le diversification des sources du financement du cinéma et sur les mesures fiscales à prendre pour booster la production.


“Il existe un consensus sur l’idée que le taux de l’impôt imposé aux subventions financières accordées par le ministère de la Culture est élevé, estimé à 30 % du montant de l’aide. Il est demandé une exemption totale ou partielle d’impôt pour une durée de 10 à 15 % en faveur des entreprises de production cinématographique jusqu’à l’installation d’un marché du cinéma (salles, plateformes numériques)”, est-il noté dans le rapport final, lu par l’universitaire Fayçal Sahbi, dimanche 30 avril au soir, avant la clôture des Assises.

“Encourager les chaînes de télévision à s’inscrire dans le préachat de films”

Les professionnels proposent une exonération fiscale pour le matériel audiovisuel importé et des encouragement fiscaux spéciaux pour les producteurs et distributeurs privés de films avec limitation d’un plafond pour les droits de sponsoring. Le sponsoring est perçu comme une forme de soutien à la production de films.


Le rôle des chaînes de télévision dans la production, la promotion et la diffusion de films a été souligné. “Il s’agit d’encourager les chaînes de télévision à s’inscrire dans le préachat de films. La télévision peut être un soutien fort des travaux cinématographiques. Il est question aussi de faciliter la création d’une plateforme numérique pour la vente de films algériens à l’étranger et de la création d’un fonds d’aide au cinéma au niveau régional alimenté par les wilayas qui sont capables de contribuer à la production de films”, est-il encore noté.


Soutenir les courts métrages

Les participants aux Assises ont appelé à créer un fonds spécial pour financer les projets des jeunes réalisateurs et producteurs de courts métrages et de documentaires. “Il est important de soutenir d’une manière continue les courts métrages parce qu’ils constituent une rampe de lancement pour les nouvelles vocations et contribuent à la diversification et au développement de l’industrie cinématographique et des arts en général”, est-il relevé.


Appel a été lancé aussi pour créer “un guichet unique” pour “toutes les procédures administratives” permettant l’accès aux financements de projets cinématographiques. “Il est nécessaire de trouver une formule juridique permettant la coordination entre les ministères et les structures locales pour avoir les autorisations de tournage”, est-il noté.


Les intervenants lors des ateliers ont critiqué les blocages lors des tournages à Alger et dans les autres wilayas et ont évoqué la difficulté de tourner en extérieur notamment en milieu urbain. “A chaque fois, des autorisations nous sont demandées. Et parfois l’autorisation accordée par le ministère de la Culture, qui est une institution de l’Etat, n’est même pas reconnue au niveau local, par les services de sécurité notamment”, a déclaré un cinéaste.


“Simplifier les procédures administratives…”

Les professionnels ont souhaité la création d’une plateforme réunissant tous les secteurs gouvernementaux ayant un lien avec l’investissement à l’image de  l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI, ex-ANDI) et une plus grande coordination entre les ministères concernés (Culture, Industrie, Tourisme, Défense, Intérieur, Affaires étrangères, Finances et Formation professionnelle).
“Il est important de simplifier et faciliter les procédures administratives relatives aux traitement des dossiers d’investisseurs dans le cinéma. Il est nécessaire aussi d’accélérer les opérations de distribution des assiettes foncières destinées aux investisseurs dans le domaine de l’industrie cinématographique”, est-il proposé.


“Suite à un conseil interministériel, qui s’est tenu le 10 juin 2021, le ministère de l’Intérieur a instruit les walis pour consacrer des assiettes foncières à l’industrie cinématographique. Un dossier a été envoyé au Premier ministre et au ministère de la Culture. 103 terrains d’une superficie totale de plus de 4500 hectares répartis sur 30 wilayas  ont été dégagés pour l’investissement cinématographique. Des fiches techniques sur l’organisation et la viabilisation de ces terrains sont en préparation”, a indiqué un représentant du ministère de l’Intérieur lors de l’atelier sur l’investissement dans le secteur du cinéma, présidé par le producteur Boualem Ziani.


Il a précisé que la future Agence nationale chargée du foncier aura, selon lui, à distribuer ces terrains, une fois toutes les lois entrées en vigueur. A propos de l’investissement étranger, les participants aux Assises ont plaidé pour créer des conditions d’attraction, des incitations fiscales, douanières et administratives et un allègement des procédures de transport et d’obtention de visas. A ce propos, un appel a été lancé au ministère des Affaires étrangères pour faciliter concrètement la libre circulation des professionnels du cinéma venant en Algérie pour produire et réaliser des films documentaires ou de fiction. 

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