L’Algérie “est aujourd’hui dans un état pitoyable”, le constat est de Mohcine Belabbas, président du RCD, lors de l’ouverture, vendredi, du conseil national de son parti. La réunion s’est tenue au siège du parti, la Wilaya d’Alger, ayant refusé la demande d’autorisation de la tenue de la réunion dans un hôtel algérois en invoquant le risque sanitaire lié au Covid-19.
Un souci qui, rappellent des internautes et des militants du parti, n’a pas existé pour des rencontres similaires organisées par les partis du pouvoir, le FLN et le RND. Dans la foulée de cette interdiction, “une première depuis la création du parti” assure le RCD, le ministère de la justice a demandé l’activation de la levée de l’immunité parlementaire de Mohcine Belabbas pour une affaire liée au décès accidentel d’un travailleur marocain.
“Ils ont attendu la veille de la réunion du conseil national pour tenter de l’influencer. Vous avez tous suivi comment ils ont sorti, durant les mois précédents, d’autres affaires, dont celles des psychotropes et de la location du siège national. Mais à chaque fois, ils reculent. Il semble qu’ils veulent nous dire qu’il faut arrêter nos déclarations pour arrêter les attaques contre le RCD.” Et à Mohcine Belabbas, de lancer : “Nous sommes, en tout cas, prêts à tout.”
Mohcine Belabbas, reste en tout cas sans concession dans son analyse de la situation du pays, avec un “crise de légitimité” qui perdure depuis l’indépendance et qui provoque du désespoir et une “aversion” générale pour les affaires politiques.
Risques “de dérapages violents”
Pour le président du RCD, la volonté du pouvoir de “normaliser” la situation de manière autoritaire sans tenir compte des exigences de la société exprimée avec force depuis février 2019 comporte des risques de “ dérapages violents”. Mohcine Bellabas a dénoncé les “ campagnes de division et de stigmatisation” pour faire échouer “toute transition en dehors du parrainage du pouvoir et des clientèles”.
“Ce qui sont en charge du pays le gèrent au jour le jour, ils ne planifient pas pour demain. Rien de surprenant, car comme chacun le sait, ils construisent l’avenir de leurs enfants à l’étranger. C’est ce qu’ils font également pour préparer leur propre retraite alors que les défis aujourd’hui sont immenses et la situation d’urgence est dans tous les secteurs: urgence sanitaire, urgence dans le secteur de l’éducation, urgence économique et sociale, urgence dans les entreprises, urgence de redynamiser la diplomatie au plan régional et international qui veille aux intérêts du pays avant celle du pouvoir”.
La pandémie du Covid-19 a confirmé, selon lui, la “faillite du système de santé national” et la dégradation avancée des structures publiques, qui sont la conséquence des politiques suivies. Que faire? s’est demandé Mohcine Bellabas après avoir dressé un tableau particulièrement sombre de la situation.
“Nous ne devons pas renoncer à ce que nous considérons comme essentiel” a déclaré le président du RCD en soulignant que l’objectif est de contribuer à “créer un rapport de forces qui permet au peuple algérien d’exercer pleinement sa souveraineté dans le cadre protecteur des droits des citoyens et garantissant l’alternance par des voies démocratiques”. .
