Alger attend “la réponse” de Bamako et de la Cédéao à propos d’une offre de dialogue

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L’Algérie propose une période de transition courte  aux autorités maliennes, attend une réponse de Bamako et de la Cedéao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest).
“Nous avons fait cette proposition publiquement, adoptée par le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA). Le Conseil a indiqué que tant que les efforts algériens seraient en cours, il y aurait une sorte d’effet suspensif de l’application  des sanctions (de la Cédéao contre le Mali)”, a déclaré, ce vendredi 4 février, Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, dans une interview accordée, à Addis Abeba, à France 24 et Radio France Internationale (RFI).


Et d’ajouter :
“Depuis que l’Algérie a fait cette proposition, entérinée par le CPS de l’UA, nous attendons toujours que le gouvernement malien et les instances compétentes dirigeantes de la Cedéao nous disent leur disponibilité à participer à un dialogue fraternel que l’Algérie est disposée à organiser”.


Les sanctions de la Cédéao “impopulaires”

Le 9 janvier 2022, la Cédéao, qui regroupe 15 Etats de l’Afrique de l’Ouest, a décidé, de plusieurs sanctions contre le Mali après la décision des autorités de transition de ne pas organiser les élections générales, à la date prévue, le 27 février 2022, et de prolonger la transition de 4 à 5 ans.
Pour le colonel Assimi Goïta, président de la transition depuis le coup d’Etat militaire d’août 2020, l’insécurité au Mali rend impossible l’organisation de ces élections. Les groupes armés seraient présents dans 80 % du territoire (20 % en 2014, lors du début de l’opération militaire française Barkhane au Mali).
La Cédéao a décidé de la fermeture des frontières entre le Mali et ses États membres, le gel des avoirs maliens au sein de la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et la suspension du Mali de toute aide financière des institutions financières relevant de la Cédéao.


Des sanctions qualifiées de “lourdes, d’impopulaires et d’injustes” par Bamako, critiquées également au Burkina Faso et au Niger. Elles ont provoqué des manifestations à Bamako et à Ouagadougou.


Alger souhaite une  transition plus courte au Mali

Le 11 janvier 2022, l’Algérie a exprimé sa “pleine disponibilité” à accompagner activement le Mali et la Cédéao “dans la voie salutaire” de la compréhension mutuelle “autour d’une vision solidaire qui sauvegarde les intérêts supérieurs du peuple malien”, selon un communiqué de la Présidence de la République.


“En sa double qualité de chef de file de la Médiation internationale et président du Comité de suivi de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger(de 2015), et à titre également de pays voisin partageant une longue frontière terrestre ainsi qu’une longue histoire de bon voisinage et fraternité avec le Mali, tout en mettant en garde contre les conséquences politiques, sécuritaires et économiques que peut avoir toute transition longue telle que celle envisagée par la partie malienne, l’Algérie a plaidé pour un dialogue serein et réaliste avec la Cédéao en vue de parvenir à un plan de sortie de crise qui tienne compte des exigences internationales et des aspirations légitimes du peuple malien”, est-il précisé.
Alger a qualifié de “raisonnable et justifiable” une période de transition d’une durée ferme de douze à seize mois au Mali.

“Apporter des solutions africaines aux problèmes de l’Afrique”

Questionné sur l’éventualité d’un retrait des soldats français et européen des opérations Barkhane et Takuba du Sahel, Ramtane Lamamra a eu cette réponse : “nous sommes très attentifs à tout ce qui se passe dans la région. Nous considérons que l’Union africaine devrait pouvoir disposer des moyens et faire preuve de la volonté politique nécessaire pour apporter des solutions africaines aux problèmes de l’Afrique”.

“A défaut, il est naturel que les solutions alternatives, comme celles qui ont prévalu jusqu’à présent, puissent avoir lieu de sorte que les groupes terroristes ne fassent pas qu’une bouchée de ce grand pays (Mali). Un pays si névralgique et si important pour la paix et la sécurité de toute la région”.


“J’espère qu’il y a encore de l’espace pour la raison et pour des démarches respectueuses pour la souveraineté nationale du Mali comme il se doit et, également, qui laissent place à la communauté internationale pour qu’elle assume ses responsabilités sur la base de mandats du Conseil de sécurité de l’ONU et du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine. Il y a des solutions autres que les faits accomplis”, a ajouté le chef de la diplomatie algérienne.  

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