À la Casbah d’Alger, quelques fontaines étanchent encore les soifs et témoignent du passé

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À la Casbah d’Alger, quelques fontaines étanchent encore les soifs et témoignent du passé
les fontaine de la Casbah
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Gravir les petites ruelles escarpées de la Casbah d’Alger n’est pas sans donner des petites soifs que le promeneur peut, avec de la chance, épancher à l’une de ses vielles fontaines. Combien sont-elles ces fontaines et quels rôles avaient-elles dans la vieille médina?

La Casbah, affirme-t-on, avait autrefois plus de deux cents fontaines. Elles constituaient pour les anciens habitants l’unique source d’eau douce. Aujourd’hui il n’en reste plus que cinq. Disséminées entre le haut et la basse Casbah, ces fontaines continuent encore de désaltérer les passants.

À longueur de journée, les gens de la Casbah et autres visiteurs marquent des petites haltes à proximité des fontaines. Certains boivent de leurs filets d’eau fraîche, d’autres font leurs ablutions alors que les enfants s’amusent à s’asperger.

Les habitants de la vieille citadelle vous diront qu’autrefois le rôle de la fontaine à la Casbah n’étaient pas que décoratif. Les habitants s’approvisionnaient en eau dans ces fontaines, d’où leur nombre important. Et il fallait utiliser cette eau à bon escient.Les fontaines étaient également une source de travail. Le métier de porteurs d’eau était pratiqué par des hommes venus de la ville de Biskra. Sur les anciennes photos de la Casbah on les voit portant des cruches en cuivre.

Les deux principales fontaines qui alimentent les fontaines de la haute et basse Casbah sont Aïn Bir Djebah, “بئرجباح” et Aïn Bir Chebana” بئر شبانة”.

La fontaine Bir Djebah revêt une importance particulière pour les habitants. En plus de son rôle et son emplacement au cœur de la Casbah, elle est un mémorial à l’effigie de valeureux martyres de ce quartier. El Hadj M’hamed El-Anka, le cardinal du chaabi, l’évoque dans la chanson écrite par Mustapha Toumi: “Soubhan Allah Yaltif, Bi Bir Djebah Nahlef”. ولد باب جديد بالوكيد * ببير جباح نحلف *

Elle est surmontée d’une plaque commémorative, où l’on peut y lire les noms de ces Moudjahidines et ceux de leurs enfants. En gras la date de décès du martyr Rahal Boualem, un mineur guillotiné par l’armée française.

La fontaine deBir Djebah tient son nom des métiers exercés dans cette rue autrefois. “جباح”, signifie le rayon de miel en référence au vendeur de miel dans cette rue.

Deux fontaines dépendent d’elle aujourd’hui, la fontaine «مزوقة» et la fontaine de la mosquée Sidi Mohamed Cherif.

Plus bas, dans la basse Casbah, se trouve la fontaine Aïn Bir Chebana ” بئرشبانة “, à proximité de la fontaine Sidi Ramdane tout aussi importante. Elle porte le nom du premier muezzin à avoir lancé l’appel à la prière dans cette mosquée.

Malgré leurs mines défraîchies et grâce aux habitants de la vieille citée, ces fontaines continuent d’exister et de rafraîchir les badauds et les propres habitants de la vieille ville. Ne dit-on pas que la première charité d’un village est sa fontaine ? Alors si vous rencontrez une de ces fontaines centenaires, ne passez pas sans vous y abreuver.

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