Dans le kiosque de Zinedine Zebar plus que des images, la vie qui les anime

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Zinedine Zebar
Zinedine Zebar
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Cet article a été publié initialement dans le HuffPost Algérie le 13 septembre 2017. Zinou nous a quitté, jeudi 12 novembre 2020, emporté par le Covid-19.

À cette époque Zinou venait d’ouvrir son échoppe. Il disait qu’il était heureux d’avoir ce pied-à-terre pour être près des gens. Blagueur et toujours de bonne humeur, les gens allaient vers lui sans difficultés. Il abordait gentiment les passants et les invitait à visiter son petit kiosque.

Ce projet lui tenait à cœur. Il voulait montrer aux gens la beauté de l’Algérie à travers ses photos.

Il offrait plus de photos qu’il n’en vendait. Il demandait souvent aux gens leur ville d’origine et il avait toujours une aventure à raconter. Il tissait des liens sans difficultés avec les gens et ils le lui rendaient bien.
Zinou n’est plus, paix à son âme.

Si votre balade à Alger-Centre se prolonge jusqu’à la rue pasteur, n’hésitez pas à vous arrêter dans la petite échoppe qui fait l’angle du boulevard Khemissti. Là-bas, Zinedine Zebar, photographe reporter, a élu domicile, et partage sa passion avec les passants.

Il s’agit d’une petite galerie baptisée « ZZ art et image ». Malgré ses 4 mètres carrés d’espace, le lieu est bien achalandé. On y trouve principalement des photos réalisées par l’artiste, des livres d’art sur la photographie, de vieux magazines, des cartes postales.

Zinedine Zebar raconte que la boutique existe depuis l’époque coloniale et était fermée depuis une trentaine d’années. Son emplacement idéal, dans cette rue passante, le conforte dans son choix, celui d’une boutique dédiée aux images et aux beaux livres d’Algérie.

« Ce sont là des images réalisées pendant des années de pérégrinations à travers l’Algérie. Je retrace à la fois mon parcours de journaliste-photographe et je célèbre également la beauté de notre pays qui se déploie dans son architecture, ses paysages, ses édifices et bien d’autres », confie Zinedine.

La galerie de Zinedine ne laisse pas les promeneurs indifférents. Si parfois ils s’arrêtent pour demander un renseignement, ils prennent également le temps de jeter un coup d’œil à l’intérieur. D’autres plus conquis reviennent, achètent des photos et en commandent d’autres.

Accrochées à des cimaises, les photos encadrées de Zinedine racontent l’Algérie dans sa diversité. Les beaux paysages de la Kabylie, les phares des villes côtières, les portes de la Casbah, les balcons des vieux immeubles de la capitale, témoignent également des années consacrées à sa passion, son métier.

Zinedine pratique la photographie depuis les années 80. Il a réalisé tout au long de sa carrière de nombreux reportages pour des médias algériens et étrangers, notamment pour Le Monde.

Après plusieurs années passées en France, il revient en Algérie en 2008 et continue son métier de reporter-photographe. Aujourd’hui il se consacre à l’édition et à ce nouveau projet qu’il entend développer.

« Il y aura constamment de nouvelles séries de photos sur l’Algérie. Il y aura même des séries inédites, en mettant de l’ordre dans mes archives je me rends compte que certaines images n’ont jamais été exploitées », s’enthousiasme Zinedine.

Des images et des histoires

À la question de savoir si un endroit l’a marqué plus qu’un autre, ou si une photo est plus expressive qu’une autre, il dira que chacune raconte une histoire, qui justement la sublime davantage.

Il revient sur son projet photographique autour des phares d’Algérie. Une aventure qu’il qualifie à la fois d’artistique et humaine. Les photos de phares prises durant ce périple sur toute la côte algérienne ont fait l’objet d’un beau livre intitulé « Les phares d’Algérie » et édité chez les éditions Casbah.

Mais ce que Zinedine retient de ce voyage, ce sont les histoires liées à ces abris atypiques et les liens qu’il a tissé avec les personnages rencontrés, qui partagent avec lui leurs histoires. Zinedine se souvient particulièrement du gardien du phare de Jijel dont Zinedine parle encore aujourd’hui avec affection et bonheur.

Ces histoires c’est peut-etre ce qui fait des photos que prend Zinedine Zebar des objets vivants qu’il aime partager avec ceux qui prennent le temps de faire une halte dans son échoppe.

Si vous visitez l’échoppe-galerie de Zinedine, ne vous contentez pas d’admirer les belles prises de l’artiste, mais cherchez l’histoire derrière l’image, vous trouverez, à coup sûr des anecdotes aussi improbables que passionnantes. Et votre hôte se fera un plaisir de vous les narrer.

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