Yennayer 2972 : des couleurs, des rythmes et des danses pour célébrer le nouvel an amazigh dans l’Ahaggar

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Yennayer 2972 : des couleurs, des rythmes et des danses pour célébrer le nouvel an amazigh dans l'Ahaggar
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Du son, des couleurs et des rythmes au quartier Sersouf à Tamanrasset, dans l’après-midi du dimanche 9 janvier, pour célébrer le Yennayer 2972.


Pendant deux heures, un cortège a été organisé à la faveur de la célébration du nouvel an amazigh, à l’initiative du Haut commissariat à l’amazighité(HCA) en collaboration avec l’Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC) et la wilaya de Tamanrasset.


Une parade inédite dans la capitale de l’Ahaggar qui a commencé avec le passage de la troupe de la Garde Républicaine, suivie de celle de la Protection civile. Formés en carrés, des élèves de plusieurs écoles et collèges ont pris part au défilé portant des habits traditionnels de la région. 

Des troupes folkloriques de la région telles que  « Amawadhan An Toufat », « Takrist An Ahaggar », « Afilal N’Ahaggar », ont participé à la fête en exécutant de célèbres danses des Touareg comme celles de « Takouba » (la danse de l’épée) ou de « Jakmi ».

« La disparition de l’artisanat signifie la perte de notre identité »


Dans la matinée, les célébrations de Yennayer 2972 ont débuté à la Maison de la culture Dassine avec les allocutions du wali de Tamanrasset Mustapha Koriche et du secrétaire général du HCA, Si El Hachemi Assad.


« La célébration de Yennayer est le fruit d’une participation institutionnelle et des efforts fournis par l’Etat pour la promotion de la langue et la culture amazighes et la valorisation du legs culturel ancestral », a souligné le SG du HCA.


Plusieurs expositions d’artisanat local et de livres sont organisées dans le hall de cet établissement culturel et dans des khaimas à côté de la place du Premier novembre. Mos d’art de Beni Isguen à Ghardaïa présente des accessoires de décoration en bois alors  Tichbert Nalach et Tacha, une boutique de la même région devenue un Club des artisans, expose des travaux exécutés par des femmes au foyer.


« Nous voulons créer une fondation. Souvent, ces artisanes peinent à vendre leurs produits.

La crainte est que le savoir-faire artisanal disparaisse avec le temps, faute de marché. Et la disparition de l’artisanat signifie la perte de notre identité », alerte Salah Bendaoud Tirichine, représentant du Club des artisans de Beni Isguen.


Apprendre le tissage à sept ans ! 


Il souligne que le tapis de Ghardaïa est un élément important de la culture algérienne. « C’est un élément vivant d’un héritage civilisationnel qui remonte à plusieurs siècles. Par notre présence, nous voulons encourager les femmes au foyer à continuer à produire et donc à sauvegarder cet héritage », note-t-il.


Et d’ajouter : « Par le passé, les femmes achetaient la matière première avant de tisser les tapis, ensuite elles faisaient du porte-à-porte pour les vendre, souvent à bas prix. Aujourd’hui, nous avons changé cette méthode. Nous procurons nous mêmes la matière première aux tisserands. Une fois le produit fini, nous l’achetons avec un prix convenable. De cette manière, les femmes travailleront à l’aise, rassurées d’écouler facilement leur marchandise. Aussi, voulons sauvegarder les femmes et les tapis en même temps ».


Salah Bendaoud Tirichine précise que Tichbert Nalach et Tacha s’occupe actuellement de l’apprentissage du tissage à des fillettes de 7 ans et plus en accord avec les parents. « Nous rachetons ce que ces fillettes produisent, une manière également de les soutenir », note-t-il.


Selon lui, les femmes, à Ghardaïa, reviennent petit à petit aux métiers à tisser. « Nos tapis sont parmi les plus beaux au monde. Nous voulons qu’ils soient connus, reconnus et exportés », plaide-t-il.


Les tisseuses de tapis sont payées au…filet social


La situation actuelle des tapis d’Ait Hichem (Tizi Ouzou), du Mzab (Ghardaïa) et de Babar (Khenchela) a été évoquée, lors d’une conférence de presse de Si El Hachemi Assad, samedi 8 janvier. « Les tisseuses de ces tapis, notamment dans les Aurès, sont toujours payées au filet social. Cette situation n’est pas normale. Récemment, l’ambassadeur d’Autriche, en fin de mission à Alger, est venu à Babar acheter un tapis par respect à ces femmes et à leur travail », a regretté le journaliste, photographe et auteur Rachid Hamatou, installé à Batna.


« Les dossiers des tapis d’Ait Hichem, de Babar et de Mzab sont en attente. Ils méritent d’être inscrits en priorité. Le ministère de la Culture et des Arts a créé des espaces comme le festival du tapis d’Aït Hichem. Que le ministère du Tourisme s’implique aussi. D’ailleurs, ce ministère est chargé aussi du Travail familial. Et bien, il faut donner un sens à cette appellation. Malheureusement, ce segment n’est pas pris en charge », a constaté Si El Hachemi Assad.


Il a estimé que l’effort et le travail des femmes artisanes doivent être valorisées. « Il faut trouver une formule pour atteindre cet objectif. C’est également le rôle du ministère (du Tourisme) », a-t-il appuyé.

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