Washington considère la société israélienne NSO comme « une menace à la sécurité nationale »

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La société israélienne NSO, qui a fabriqué le logiciel d’espionnage Pegasus, est classée dans la liste noire aux Etats Unis.


Le Bureau de l’industrie et de la sécurité (BIS)  département du Commerce des Etats-Unis a annoncé, mercredi 3 novembre,  avoir placé NSO Group, éditeur israélien de logiciels espions comme Pegasus, sur une liste noire, Entity List, « pour s’être livrées à des activités contraires à la sécurité nationale ou aux intérêts de la politique étrangère des États-Unis ».


Cela concerne également des entreprises situées en Russie (Positive Technologies), à Singapore (Computer Security Initiative Consultancy ) et en Israël (Candiru).


Candiru, qui est basée à Tel Aviv, commercialise aussi un logiciel espion qui infecte les smartphones des responsables politiques et des militants des droits humains, acheté par plusieurs gouvernements.  


Le département de commerce précise que NSO Group et Candiru ont été ajoutées à la « liste noire » sur la base de preuves que ces entreprises ont développé et fourni des logiciels espions à des gouvernements étrangers « qui ont utilisé ces outils pour cibler avec malveillance des représentants du gouvernement, des journalistes, des hommes d’affaires, des militants, des universitaires et des employés d’ambassade ».


« Répression transnationale »


« Ces outils ont également permis aux gouvernements étrangers de mener une répression transnationale, qui est la pratique de gouvernements autoritaires ciblant les dissidents, les journalistes et les militants en dehors de leurs frontières souveraines pour faire taire la dissidence. De telles pratiques menacent l’ordre international fondé sur des règles », a ajouté le département de Commerce.


Ces nouvelles mesures limitent les transactions avec NSO et Candiru sur le territoire américain et imposent aux opérateurs de demander une autorisation aux autorités américaines avant de « traiter » avec l’éditeur israélien sur le plan commercial (import-export).


« Les États-Unis sont déterminés à utiliser les contrôles à l’exportation pour tenir pour responsables les entreprises qui développent, font le trafic ou utilisent des technologies pour mener des activités malveillantes qui menacent la cybersécurité des membres de la société civile », souligne Gina Raimondo, secrétaire américaine au Commerce, dans un communiqué publié sur le site du département.


« Fuite massive de données »


« L’ajout sur cette liste de sanctions est, avant tout, un signal très fort envoyé par les Etats-Unis, principal allié d’Israël, vis-à-vis du fleuron de son industrie de la cybersurveillance. Il entre en contradiction frontale avec la défense de NSO Group, qui a toujours affirmé que son outil n’était utilisé que pour lutter contre le terrorisme et la criminalité organisée », souligne le journal français Le Monde.


Ce journal, avec d’autres publications internationales, a pointé du doigt, durant le mois de juillet 2021, NSO pour avoir fourni son logiciel espion Pegasus à plusieurs gouvernements pour « mettre sous contrôle » des téléphones portables.


« Une grande enquête sur des fuites massives concernant 50 000 numéros de téléphone désignés comme cibles potentielles du logiciel espion de NSO Group révèle que ce logiciel a été utilisé pour favoriser des atteintes aux droits humains à grande échelle partout dans le monde », a précisé, le lundi 19 juillet 2021,  Amnesty International, dans un communiqué.


L’enquête, qui a été menée conjointement par le consortium Forbidden Stories et Amnesty International, a identifié au moins 180 journalistes de 20 pays désignés comme cibles potentielles du logiciel espion de NSO entre 2016 et juin 2021, notamment en Azerbaïdjan, en Hongrie, en Inde et au Maroc, « des pays où la répression contre les médias indépendants s’est intensifiée ».


L’enquête a  identifié parmi les cibles potentielles des journalistes travaillant pour Associated Press (AP), CNN, New York Times, RFI, France 24, AFP, Mediapart, Al Jazeera et Reuters.


Pegasus utilisé par Rabat pour espionner les responsables Algériens


Le Maroc a été accusé d’avoir utilisé Pegasus pour espionner de hauts responsables algériens.


Alger a demandé des explications aux autorités marocaines sur cette affaire sans avoir de réponse.


« L’Algérie exprime sa profonde préoccupation suite aux révélations faisant état de l’utilisation à large échelle par les autorités de certains pays, et tout particulièrement par le Royaume du Maroc, d’un logiciel d’espionnage dénommé Pegasus contre des responsables et citoyens Algériens », a déclaré le ministère algérien des Affaires étrangères dans un communiqué en dénonçant « une pratique illégale, malvenue et dangereuse ».


« Etant directement concernée par ces attaques, l’Algérie se réserve le droit de mettre en œuvre sa stratégie de riposte et se tient prête à participer à tout effort international destiné à établir collectivement les faits et à faire la lumière sur la matérialité et l’ampleur de ces crimes qui menacent la paix et la sécurité internationales, ainsi que la sécurité humaine », a ajouté le département de Ramtane Lamamra. 

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