Variole du singe: l’Institut Pasteur fournit des explications et appelle à la prévention

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Variole du singe: l'Institut Pasteur fournit des explications et appelle à la prévention
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Des centaines de cas de la variole du singe ou « Monkeypox » ont été enregistrés ces derniers jours en Europe et en Amérique du Nord. A Alger, l’Institut Pasteur appelle à la prévention.
Dans une note publiée sur son site, l’Institut Pasteur d’Algérie précise que la variole du singe est une maladie rare causée par une infection par un virus qui appartient au genre Orthopoxvirus de la famille des Poxviridae.  


« Le genre Orthopoxvirus comprend également le virus de la variole (qui cause la variole), le virus de la vaccine (utilisé dans le vaccin contre la variole) et le virus de la variole bovine », est-il précisé.
L’Institut Pasteur rappelle que la variole du singe a été découverte en 1958, lorsque deux épidémies d’une maladie semblable à la variole se sont déclarées dans des colonies de singes élevés pour la recherche, d’où le nom de « variole du singe ».


Le premier cas humain de variole du singe remonte à 1970« 

Le premier cas humain de variole du singe a été enregistré en 1970 en République Démocratique du Congo (RDC), pendant une période d’intensification des efforts pour éliminer la variole. Depuis, le « Monkeypox » a été signalé chez des personnes dans plusieurs autres pays d’Afrique centrale et occidentale : Cameroun, République Centrafricaine, Côte d’Ivoire, RDC, Gabon, Liberia, Nigeria, République du Congo et Sierra Leone », est-il noté.
Des cas de variole du singe chez l’homme sont survenus en dehors de l’Afrique, liés à des voyages internationaux ou à des animaux importés, y compris des cas aux États-Unis, ainsi qu’au Royaume-Uni et certains pays européens et asiatiques.
« Le réservoir naturel de la variole du singe reste inconnu. Cependant, les rongeurs africains et les primates non humains (comme les singes) peuvent héberger le virus et infecter l’homme », est-il relevé.


Le 7 mai 2022, un premier cas de variole du singe a été confirmé chez un homme revenu au Royaume-Uni depuis le Nigeria. Depuis, les autorités sanitaires du Royaume-Uni ont notifié 09 cas confirmés de « Monkeypox » chez des personnes n’ayant pas voyagé dans une zone habituellement à risque (Afrique du Centre ou de l’Ouest).


Des centaines de cas déclarés en Europe et en Amérique du Nord« 

Ces cas mettent en évidence un virus « Monkeypox » appartenant au variant d’Afrique de l’Ouest. Par ailleurs, 05 cas de « Monkeypox » ont été confirmés le 13 mai 2022 au Portugal et 15 cas suspects supplémentaires sont en cours d’investigation. En Espagne, ce sont en totalité 30 cas qui ont été déclarés au 20 mai 2022″, précise encore l’Institut Pasteur.
D’autres cas sont apparus en Italie, en Suède, aux Etats Unis, au Canada, en Australie, en Allemagne, en Grèce, en Israël, en Suisse et en Belgique.


Selon une responsable de l’Agence britannique de sécurité sanitaire (UKHSA), le Royaume-Uni enregistre chaque jour de nouveaux cas de variole du singe. D’après la chaîne Skynews, des directives de l’UKHSA recommandent aux cas contact les plus exposés à des malades de variole du singe « de s’isoler pendant trois semaines et d’éviter tout contact avec des personnes immunodéprimées, des femmes enceintes et des enfants de moins de 12 ans ».
Selon l’Institut Pasteur Algérie, la transmission serait probablement due au déclin mondial de l’immunité aux virus du genre orthopoxvirus (responsables de la variole humaine), suite à l’arrêt de la vaccination antivariolique, dans les années 1980.


Éruptions cutanées et ganglions lymphatiques« 

La variole du singe pourrait donc devenir la plus importante infection à orthopoxvirus chez l’Homme. Les données de modélisation montrent que tant qu’une population dont l’immunité collective diminue contre les espèces orthopoxvirus, le potentiel épidémique de la variole du singe continuera d’augmenter », est-il précisé.


L’Institut Pasteur explique les principaux signes de la maladie :  éruptions cutanées (sous formes de pustules) et des ganglions lymphatiques enflés.
La transmission du virus, selon la même source, se produit lorsqu’une personne entre en contact avec le virus provenant d’un animal, d’un être humain ou de matériaux contaminés par le virus.


« Le virus pénètre dans l’organisme par une lésion de la peau (même non visible), des voies respiratoires ou des muqueuses (yeux, nez ou bouche). La transmission de l’animal à l’homme peut se faire par morsure ou griffure, par la préparation de viande de brousse, par contact direct avec des fluides corporels ou du matériel de lésion ou par contact indirect avec du matériel contaminé, par exemple par une literie contaminée », est-il détaillé.


« On pense que la transmission interhumaine se fait principalement par de grosses gouttelettes respiratoires. Les gouttelettes respiratoires ne peuvent généralement pas se déplacer à plus de quelques mètres, ce qui nécessite un contact prolongé en face à face. Les autres modes de transmission interhumaine comprennent le contact direct avec les liquides organiques et le contact indirect avec le matériel souillé, par exemple par des vêtements ou du linge de maison contaminés », est-il ajouté.


Le principal vecteur de la maladie encore inconnu

L’Institut Pasteur estime que l’hôte réservoir (principal vecteur de la maladie) de la variole du singe est encore inconnu, « mais on soupçonne les rongeurs africains de jouer un rôle dans la transmission ».
« Le virus responsable de la variole du singe n’a été retrouvé (isolé) que deux fois chez un animal dans la nature. Dans le premier cas (1985), le virus a été retrouvé chez un rongeur africain (écureuil à corde) apparemment malade dans la région de l’Équateur, en République Démocratique du Congo (RDC). Dans le second cas (2012), le virus a été retrouvé sur un bébé mangabe mort trouvé dans le parc national de Taï, en Côte d’Ivoire », est-il encore indiqué.

Selon l’Institut Pasteur, les diagnostics cliniques différentiels à envisager sont ceux des autres maladies à éruption cutanée, comme la variole, (même si elle est éradiquée) la varicelle, la rougeole, les infections bactériennes cutanées, la gale, la syphilis et les allergies médicamenteuses.


Comme dans le cas de la Covid-19, l’Institut Pasteur plaide pour la prévention active : port du masque dans les lieux fermés peuplés, lavage des mains, distanciation sociale, maintien d’une distance d’un mètre avec les autres personnes, « surtout si elles toussent, éternuent ou présentent de la fièvre ».


D’autres mesures sont recommandées : éviter tout contact avec les animaux susceptibles d’héberger le virus (notamment les animaux malades ou retrouvés morts), avec des matériaux, comme la litière, qui ont été en contact avec un animal malade et isoler les patients infectés des autres personnes qui pourraient être à risque d’infection.

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