A Timgad, Mouh Milano confirme la grande popularité du chant zenkaoui

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A Timgad, Mouh Milano confirme la grande popularité du chant zenkaoui
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La 42ème édition du Festival international de Timgad est bel et bien lancée après un report, jeudi 28 juillet, des concerts de la soirée d’ouverture, en raison d’une panne technique.


Mouh Milano,  star actuelle du style zenkaoui, a fait sensation, vendredi 29 juillet au soir. Une petite tempête est passée par les gradins archi combles du théâtre de plein air de Timgad, à 35 km de Batna. Monté sur scène vers minuit, Mouh Milano, accompagné par le public, a interprété ses titres les plus connus comme « Machafouhach », « Deghri deghri », « Balak », « Aalem tani » et « Nadh el bourkane ».


Des chansons popularisées par la plateforme Youtube grâce à des clips réalisés notamment par Amine Boumediène et Alla Benyahia, produits aussi par Tarek Bourahli et Tarik Hachemane.


« Machafouhach » a enregistré un record jamais égalé : plus de 400 millions de vues sur Youtube. Et, « Deghri » a été vue 118 millions de fois en onze mois.


« Le succès du zenkaoui est lié aux tribunes des stades »

« Les plateformes comme Youtube donnent de la chance aux jeunes artistes pour travailler et montrer ce qu’ils peuvent faire. Auparavant, ils dépendaient de producteurs. Ce succès sur Youtube n’est qu’un début. Attendez-vous à voir d’autres choses. Chaque chose vient en son temps. Et pour être franc, le succès du zenkaoui est lié aux tribunes des stades. Il y a cinq ans, on accusait les jeunes qui sortaient du stade en chantant d’être des voyous, sans niveau scolaire. Comme en Angleterre ou en Espagne, on peut trouver dans un stade  en Algérie le médecin et celui qui n’a jamais été à l’école », a déclaré Mouh Milano, lors d’une conférence de presse, à l’hôtel Messaoudi, à Batna, vendredi 29 juillet.


Il a critiqué « l’image négative » qui colle parfois au supporters des clubs de football.
Mouh Milano est connu pour être un fan de l’USM Alger. Il a d’ailleurs réservé une chanson au club algérois, « Qoloulou » (dites-lui). L’artiste est également un grand supporter de l’AC Milan, d’où son nom de scène inspiré de la ville italienne.


« Une musique urbaine….

« Mouh Milano, qui n’a pas l’habitude de rencontrer les journalistes, est revenu sur le style zenkaoui, un style qui rassemble le raï, le rap et les chants du stade. « C’est une musique urbaine où l’on trouve un peu de chaâbi, de rap, de rai, d’oriental etc. C’est une musique différente mais, pour moi, ce n’est pas vraiment un style. J’écris et compose mes propres chansons pour que je transmette au public ce que je ressens, pas ce que je ressentent d’autres », a-t-il confié.


Et d’ajouter : « les gens regardent et écoutent les chansons à travers les clips sur Youtube. Par le passé, on achetait des CD pour écouter de la musique. Le clip facilite le passage du message véhiculé par la chanson. La musique porte un message qui, parfois, peut être difficile à déchiffrer. L’image facilite la compréhension ».


Mouh Milano a précisé que la conception de ses clips se fait en concertation avec les réalisateurs. « Je communique mon idée de base que le réalisateur élabore en alimentant par ses propres visions. C’est un travail d’équipe », a-t-il précisé.


« Les chansons zenkaoui sont écoutées en Egypte »

Il a souligné que le zenkaoui a désormais une audience dans le monde arabe. « Les chansons zenkaoui sont écoutées en Egypte, un pays où on écoutait uniquement Cheb Khaled par le passé. Il y a un public aussi au Maghreb. On peut internationaliser davantage notre musique avec des featuring. Nous voulons imposer la darija algérienne en dehors de nos frontières surtout dans les pays arabes. Les algériens comprennent et écoutent tous les dialectes arabes. Ils faut que les autres nous comprennent eux aussi », a relevé le jeune chanteur.


Interrogé sur la reprise de ses chansons dans les pays arabes, comme « Machafouhach », Mouh Milano a estimé que ces covers ne le gênaient pas. « Au contraire, je suis ravi qu’on reprenne mes titres en Corée ou en Egypte. Ce qui est important est que nous n’achetons pas les « vues » sur Youtube. Je suis par exemple derrière la chanson « Casaba City » qui a eu aussi un succès en 2019 avant « Machafouhach », beaucoup de gens ne le savent pas », a-t-il dit.


« Nous n’avons aucun problèmes avec les médias »

Mouh Milano est revenu aussi sur la non présence des artistes du zenkaoui dans les médias algériens. « Nous n’avons aucun problème avec les médias. Mais, si je viens sur les plateaux le matin, que vais-je dire ? Quand j’ai quelque chose de nouveau, j’accorde une interview à la télévision », a-t-il soutenu.


Selon lui, le rôle des médias « classiques », comme la radio et la télévision, est important dans le succès des artistes. « Mais, aujourd’hui, les jeunes utilisent les plateformes numériques. C’est de notre époque. Cela dit, la presse aide à la promotion des artistes. Elle est incontournable », a-t-il insisté.  Sur le contenu de ses chansons, Mouh Milano, qui s’est appuyé sur des arrangeurs tels que Zinou Kendour et Saïd Bouchelouche pour ses compositions,  a estimé qu’il faut éviter « le discours moralisateur ». « Il faut trouver la bonne formule et choisir le sujet. Il faut aussi comprendre la situation actuelle des jeunes algériens… », a-t-il plaidé.   

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