A Oran, le théâtre de l’improvisation investit les cafés, plaît au public

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A Oran, le théâtre de l'improvisation investit les cafés, plaît au public
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Le café “Le petit royal”, sur le boulevard Emir Abdelkader à Oran, non loin de la place du 1 novembre, est devenu l’espace de l’improvisation théâtrale.
A la faveur des premières journées du théâtre de rue, organisées par le Théâtre régional Abdelkader Alloula d’Oran, les jeunes de l’Association oranaise Al jamal al moumzih (Drôles Madaires) ont animé un après-midi estival dans ce café et invité les présents à goûter aux délices du théâtre.


Un jeu inattendu qui a plu aux consommateurs du Petit Royal. Il s’agissait de participer à une succession de tableaux où seuls les comédiens assurent tout, le décor, la scénographie, le texte, le son…dans un spectacle léger d’une quarantaine de minutes.
Tout en improvisant des situations à partir de mots dits par l’assistance, des souvenirs ou autres. Une improvisation basée sur l’interactivité avec le petit public du café. Le café Le Gitan, en plein centre-ville, a également abrité un spectacle de théâtre de l’improvisation.


“Nous avons trouvé les gens très réceptifs”

“Nous avons tenté cette expérience avec un peu d’appréhension, mais nous avons trouvé les gens très réceptifs. Nous avons réussi à capter leur attention. Les gens nous donnaient leurs opinions. Le concept de base est que nous entrons dans un café sans que les gens sachent qu’on va faire du théâtre. Après, on fait tout pour attirer leur attention. Nous avons acquis un nouveau public”, a assuré Yacine Noureddine Bendaoud, comédien.


Selon lui, la cohésion du groupe dans ce genre de spectacles est importante. “Il faut s’entendre quand parler et quand se taire et quand exprimer une idée pour construire une situation. Mais, le spectacle est bâti essentiellement sur les propositions du public. Rien n’est préparé à l’avance”, a-t-il indiqué.
Pour Samir Kibib, autre comédien, l’improvisation exige un certain travail de préparation mais sans texte. “Il y a des règles à suivre. Il faut qu’il ait une réceptivité, une écoute et un suivi. Sur scène, il n’y a pas de timidité. Le public vous suit sans vous juger. Partout, l’accueil du public était favorable surtout lorsqu’il comprend qu’il s’agit juste d’un jeu théâtral basé sur l’improvisation”, a-t-il relevé.


“L’improvisation aide à trouver des idées sur place”

Amina Bengrira a rejoint le groupe, il y a quatre ans, après avoir rencontré les comédiens de Drôles Madaires lors d’une activité de l’association Santé Sidi Houari. ” J’ai découvert une vocation pour le théâtre. J’ai participé à des ateliers d’initiation. J’ai développé plusieurs aspects pour surmonter les complexes et affronter le public sans timidité. La réceptivité est importante. L’improvisation aide à trouver des idées sur place, à l’épreuve du terrain”, a-t-elle souligné.


Bilel Abdelmalek dit que les comédiens de Drôles Madaires n’ont plus aucun problème à aller vers les espaces publics faire du théâtre. “Nous nous sommes habitués, c’est devenu même un quotidien. Nous faisons deux ateliers par semaine dans notre local à Castors et nous travaillons beaucoup sur les personnages. Nous appliquons sur le terrain, ce que nous faisons dans les ateliers”, a-t-il dit.
Il regrette que le théâtre de l’improvisation soit peu pratiqué en Algérie contrairement aux années précédentes notamment à Sidi Bel Abbes et Oran. “Les jeunes veulent faire vivre l’expérience du théâtre de l’improvisation”, a promis Bilel Abdelmalek.


“Le public est parfois étonné par nos spectacles”

Imadeddine Halimi est président de l’association Drôles Madaires. Une association née en 2012. “Elle a été créée après une rencontre à Oran avec une troupe de Bordeaux (France). Nous avons eu des expériences de jeu partout en Algérie, à Annaba, à Tlemcen, Sidi Bel Abbes, Laghouat…le public est parfois étonné par nos spectacles. Il se met à l’aise dès qu’il constate que ses idées nourrissent nos improvisations théâtrales. Au début, le public était constitué de jeunes. Là, tous les publics assistent à nos représentations. Nous voulons faire vivre la tradition algérienne de la halqa, le théâtre de rue, casser le quatrième mur….”, a-t-il souligné.
“Nous avons fait des formations à l’étranger, en Belgique et en France. Nous avons joué au TRO et au Théâtre national à Alger, joué aussi en Suisse, en Belgique, au Maroc, en Tunisie, en Allemagne et en France. Et nous avons participé au concours du théâtre de l’improvisation, nous nous sommes bien classés”, a indiqué, pour sa part, Yacine Noureddine Bendaoud. 

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