Journées du théâtre de rue d’Oran : Alloula, Kaki et Kateb “conviés” à la place du Premier novembre

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Journées du théâtre de rue d'Oran : Alloula, Kaki et Kateb
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Les premières journées du théâtre de rue, organisées par le Théâtre régional Abdelkader Alloula  d’Oran (TRO) , attirent de plus en plus de monde dans les places, jardins et cafés d’Oran.
Ce mardi 28 juin, la troupe Sens théâtre d’Ain Sefra est venue présenter son premier spectacle de rue à la place du 1er novembre, en plein centre ville, “Esarkha” (le cri). Une critique du monde actuel et les dominations qui cherchent à faire effacer les identités et à s’accaparer des richesses des pays du Sud.


A base de métaphore et de poésie populaire, la pièce souligne l’importance de l’art et de l’artiste dans la société contemporaine et invite le spectateur à la réflexion et aux questionnements. Posé au milieu, un bendir symbolise la halqa (le cercle), forme théâtrale développée en Algérie en puisant dans la tradition orale.


“Nous sommes ravis que ces journées de théâtre de rue se tiennent à Oran. Nous avons toujours voulu que le théâtre revienne dans les espaces ouverts. Nous voulons donner une dimension moderne à la halqa avec tous les éléments scéniques. Ce premier spectacle est un prélude à un renouveau artistique et culturel dans le pays”, a déclaré Abdelkader Djenah, leader de la troupe.
Il rappelle que la halqa, c’est une troupe, un accompagnement musical, des costumes et un texte puissant. Les six comédiens, certains habillés en noir, d’autres en tenue traditionnelle, étaient accompagnés par une musique vive interprétée par quatre musiciens, deux aux claviers, un à l’accordéon et un autre à la percussion.


“Ouvrir les rues aux arts”

“Jouer dans un espace public est un vrai défi. Nous n’avons pas assez travaillé dans ce sens. Et l’espace scénique est fermé. Peu de spectateurs assistent aux pièces dans les théâtres régionaux et au Théâtre national d’Alger (TNA), le TRO mis à part. On enlevé la voix du théâtre qui est la darija. Aujourd’hui, le théâtre est déserté”, a-t-il ajouté.
“Ces journées d’Oran est un premier pas pour ouvrir les rues aux arts. Il y a une certaine catégorie de la population qui assiste aux spectacles dans les salles de théâtre. Dehors, tout le monde peut venir, de la femme qui regarde de son balcon, à l’enfant qui joue, aux personnes âgée…C’est une manière de mener le théâtre vers la population d’où il émane”, a souligné, pour sa part, Merouane Tilouli, comédien et metteur en scène de la pièce “Esarkha”.


“L’humanité ne peut être sauvée que par l’art”

Pionnier du théâtre amateur en Algérie, Abdelkader Djenah a  travaillé avec Abdelkader Alloula, Ould Abderrahmane Kaki, Yacine Kateb et M’hamed Djellid. “Nous sommes dans leur sillage et dans la continuité des recherches qui ont été faites à l’époque”, a-t-il dit.
Et d’ajouter :
“Nous croyons à une chose : l’humanité ne peut être sauvée ni par la politique ni par la diplomatie ni  par la guerre ni par l’argent. L’humanité ne peut être sauvée que par l’art. Si nous étions tous des artistes, il n’y aurait ni querelle, ni colère ni guerre ni injustice. Aussi, l’artiste doit toujours faire des recherches, plaider pour le progrès, le développement…”.
Il faut, selon lui, que la parler algérien s’impose sur scène.


“Nous ne sommes pas contre la langue arabe classique, mais l’art algérien a sa propre langue. Les pièces d’Alloula, de Kateb ou de Kaki sont toujours là, parce qu’écrites en darija. La plupart des pièces écrites en langue arabe classique ont été oubliée”, a-t-il expliqué.
Le théâtre n’est pas un langage, pas une langue ? “Je suis d’accord, mais le public préfère écouter les pièces dans la langue de tous les jours. Cela est valable aussi pour la chanson”, a-t-il insisté.


Durant la même journée, Houari Abdelkhalek a présenté, dans les escaliers du quartier Derb, à côté du TRO, un spectacle de marionnettes destiné aux enfants, “Al malikou al hazine (Aigrette neigeuse).
Amine Missoum et la troupe Al Ibdaa (la création) ont animé, pour leur part, le train rapide reliant Oran à Alger. Le spectacle, inspiré d’un conte de Kalila wa dimana du prosateur omeyyade Abdallah Ibn al-Muqaffa, a commencé dans la gare d’Oran. Une première dans l’expression théâtrale en Algérie. 

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