Tebboune au New York Times: “J’ai décidé de frapper fort …”

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Tebboune au New York Times:
Tebboune au New York Times: "J'ai décidé de frapper fort ..."
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Adam Nossiter, chef du bureau du quotidien américain The New York Times à Paris, spécialiste du Sahel et du Maghreb, a rencontré, à Alger, le président Abdelmadjid Tebboune, des responsables de l’État, des leaders de l’opposition et des figures du Hirak, et a consacré un article publié dans l’édition du 4 octobre 2020 sous le titre : “Un an après le Hirak, l’espoir d’un renouveau retombe en Algérie”.

“Nous construisons ici un nouveau modèle”, explique le président Abdelmadjid Tebboune, 75 ans, au cours d’une entrevue de plusieurs heures dans son somptueux bureau, entouré de conseillers et fumant à la chaîne. “J’ai décidé de frapper fort en instituant une nouvelle politique et une nouvelle économie”, écrit le journaliste. “Mais les habitudes ont la vie dure dans ce pays du Maghreb qui a connu près de 60 ans de répression, d’ingérence militaire, d’élections truquées, et très peu de démocratie. Dans les rues voisines de la présidence, les vieilles réalités de l’Algérie ont repris le dessus(…) L’opposition, elle, est affaiblie par son manque de leaders et l’absence d’un projet alternatif cohérent pour le pays”, ajoute-t-il. 

Le journaliste précise qu’un an après qu’un soulèvement populaire ait chassé du pouvoir Abdelaziz Bouteflika, “l’autocrate au pouvoir depuis 20 ans, et conduit l’armée à emprisonner une grande partie de l’oligarchie dirigeante , l’espoir d’un changement radical du système politique et d’une vraie démocratie en Algérie retombe”.

“Comment voulez-vous que nous soyons impliqués en politique ?”

Adam Nossiter souligne que l’Algérie, “pièce maîtresse et insulaire du Maghreb”, est le dixième producteur mondial de gaz naturel et possède la deuxième plus grande force armée d’Afrique, d’après certaines estimations (après l’armée égyptienne). “Le pays est un des meneurs des pays non-alignés depuis qu’il a arraché son indépendance à la France il y a 58 ans », écrit-il.Il revient sur l’affaire Khaled Drareni. 

“L’arrestation et la condamnation de l’un des plus célèbres journalistes du pays, Khaled Drareni, 40 ans, a durci le ton dans la rue et répandu la peur dans la presse algérienne(…) M. Drareni couvrait le Hirak avec un mélange de militantisme et de détachement”, note le journaliste. Interrogé sur la liberté de la presse, le président Tebboune a répondu : «Tout le monde a droit à la liberté d’expression, mais seulement s’ils respectent l’ordre. Il est normal que quelqu’un qui insulte et qui attaque les symboles de l’état finisse au tribunal ».

L’envoyé spécial de The New York Times a rencontré le général de corps d’armée Said Chengriha, chef d’état-major de l’ANP. “Comment voulez-vous que nous soyons impliqués en politique ? Nous ne sommes pas du tout formés pour ça”, assure ce général de 75 ans depuis le camp de l’armée sur les hauteurs d’Alger », rapporte le journaliste (« le camp de l’armée » signifie siège du ministère de la Défense nationale).

La rencontre publique d’un officier supérieur de l’armée algérienne avec un journaliste étranger est une première. “Le général et le président affirment se réunir au moins deux fois par semaine pour s’entretenir de la situation du pays, qui est de plus en plus instable en raison de la baisse du prix du pétrole. Le pétrole et le gaz constituent plus de 90% des exportations de cette nation majoritairement désertique”, relève-t-il.

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