Tebboune : “la levée des subventions sociales concernera uniquement un tiers des citoyens”

0
Tebboune :
Google Actualites 24H Algerie

La prise en charge sociale par l’Etat des catégories les plus fragiles n’est pas remise en cause, selon le président Abdelmadjid Tebboune.


“La prise en charge sociale par l’Etat sera maintenue jusqu’à la fin des temps. Nous le disons par fidélité aux valeureux chouhadas (martyrs) et à la Déclaration du Premier novembre 1954. “, a-t-il dit à propos du caractère “démocratique et social” de l’Etat algérien, vendredi 26 novembre au soir, lors d’une rencontre avec la presse nationale, diffusée à la télévision et à la radio.
Il a regretté que la question du soutien de l’Etat aux couches les plus défavorisées fasse l’objet d’un débat public prématuré après “une déclaration mal interprétée d’un responsable”.


La loi de finance 2022, adoptée dernièrement par l’APN, a prévu la suppression des subventions généralisées sur les produits alimentaires comme l’huile, le pain, le sucre ou le lait.
Le gouvernement s’engage à poursuivre la politique des subventions mais avec un système de ciblage des couches sociales dans le besoin réel d’un soutien de l’Etat.


“Les smicards et milliardaires ne peuvent pas être traités à pied d’égalité”

“Il n’y a aucune remise en cause de la prise en charge sociale. Celle-ci ira à ceux qui en ont besoin. En Algérie, il y a des smicards et milliardaires. Ils ne peuvent pas être traités au même pied d’égalité. Nous devons introduire des réformes structurelles à l’économie nationale. Celui qui possède cinq voitures a-t-il besoin que le prix de l’essence soit soutenu ?L’enseignant, le médecin ou le marchand a besoin d’une voiture pour travailler. Donc, ce n’est pas la même chose. Il va falloir trouver une formule pour aider ceux qui ont besoin d’aide”, a-t-il détaillé.


Citant l’exemple du sucre, il a précisé que les fabricants de confiserie ou de boissons ont plus besoin de cette matière que le simple citoyen. “Ils en consomment plus. Et le soutien profite surtout à ces fabricants”, a-t-il dit.
Les tentatives de réduire des subventions de l’Etat par le passé ont, selon lui, échoué en raison de la politique d’improvisation menée par des “institutions non crédibles”.


“Aujourd’hui, nous avons besoin d’un débat national, pas au Parlement, sur la manière d’assurer une prise en charge sociale à ceux qui en ont réellement besoin. Le mécanisme n’a pas encore été fixé sur les catégories (devant profiter des subventions), la méthode et les objectifs. Cela fera partie des réformes qui seront engagées en 2022”, a-t-il annoncé souhaitant une implication des syndicats à ce débat.


17 milliards de dollars de subventions sociales

Et d’ajouter :”Après les élections locales, nous lancerons des réformes à caractère économique et social, en sus de la reconstruction des bases sociales et économiques de l’Etat afin de mettre en place un Etat moderne”.
Selon le chef de l’Etat, la levée des subventions sociales concernera un tiers des citoyens seulement. “Il s’agit de ceux qui ont un revenu élevé. Il va falloir fixer les revenus. Le pays doit se numériser. Nous devons avoir des statistiques précises sur les personnes démunies, à revenus moyens et fortunées”, a-t-il noté.
Le montant annuel des subventions sociales de l’Etat est estimé à 17 milliards de dollars, selon le Premier ministre Aymen Ben Abderrahmane.

Tebboune s’engage à “améliorer le pouvoir d’achat”

Le chef de l’Etat a estimé que l’augmentation du point indiciaire permettra une revalorisation des salaires d’une manière juste. “Je m’engage à améliorer le pouvoir d’achat (des citoyens). La hausse provoquée (des prix) et la spéculation seront combattues jusqu’au dernier souffle”, a-t-il promis.


Il a précisé que les salaires seront revalorisés mais cela est conditionné par une augmentation de la production pour éviter l’inflation. L’allocation chômage, retenue dans la loi de finances 2022, sera, selon lui, proche du Salaire national minimum garanti (SNMG) qui est de 20.000 dinars actuellement. Cette allocation sera assurée au chômeur jusqu’à obtention d’un poste de travail stable.


Prochaine création d’une inspection générale (IG) relevant de la Présidence de la République

Tebboune s’est plaint de la non application de certaines de ses décisions sur le terrain : “il y a ceux qui tirent le frein, d’autres qui souhaitent que votre jambe soit brisée, et d’autres encore qui aspirent à revenir à la mauvaise opulence du passé…Notre responsabilité est de conduire le navire jusqu’aux rivages sûrs”.


Il a cité l’exemple du retard pris dans l’application des décisions en faveur des personnels médicaux en lutte contre la pandémie de Covid-19 (primes). Situation qui justifie la mise à l’écart de certains walis et ministres. “Celui qui n’applique pas (les décisions), partira. Le terrain tranche. Je ne demande l’allégeance à personne. Il faut prêter allégeance à cette patrie et à ce peuple. Celui qui ne veut pas travailler, laissera sa place à celui qui travaille. Il y a des décisions prises en Conseil des ministres qui ne sont pas appliquées”, a-t-il regretté.


Il a cité un autre exemple : la décision de créer une école supérieure pour des enseignants spécialisés dans l’apprentissage des sourds-muets (annoncée en avril 2021). “Des mois sont passés et cette école n’a pas encore été ouverte. L’observation a été faite au ministre concerné”, a-t-il noté.


Tebboune a annoncé la création à terme d’une Inspection générale (IG) relevant de la Présidence de la République pour suivre de près les projets et les décisions sur le terrain au niveau national. Il a confié avoir été écarté en 2017 de son poste de Premier ministre (par Abdelaziz Bouteflika) après avoir proposé de créer cette Inspection au niveau de la Primature.

Article précédentDigitech: double distinction pour Ooredoo
Article suivantPluies orageuses dans le Sud, l’Ouest et le Centre du pays à partir de cet après-midi

Laisser un commentaire