Tamanrasset peine à sortir du” gel” culturel

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Tamanrasset peine à sortir du
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A Tamanrasset, la vie culturelle est réduite à presque rien. La capitale de l’Ahaggar souffre d’un manque  d’infrastructures.

Ce mois de janvier 2022, après des années d’arrêt, Tamanrasset a renoué quelque peu avec les activités culturelles avec la célébration des festivités du Yennayer 2972, le nouvel an amazigh, à l’initiative du Haut Commissariat à l’Amazighité (HCA). Le festival de la chanson amazighe est organisé à la même période.
“A longueur d’année, il ne se passe presque rien. Et là, on organise tout, au même moment. Et, après il ne se passe rien aussi”, regrette un artiste de la ville.


La Maison de la culture Dassine Walat Ihemma a besoin d’un coup de pinceau et d’une réhabilitation. La grande salle de cette Maison n’a pas été rénovée depuis longtemps.  
En visite à Tamanrasset, les 12 et 13 janvier 2022,   la ministre de la Culture et des Arts, Wafa Challal a constaté de visu les retards enregistrés dans les travaux de certains projets.


Le théâtre de plein air est en travaux depuis 2009 !

“Le théâtre de plein air est en travaux depuis 2009. J’ai regretté cette situation. J’ai donné instruction pour changer l’entreprise et le bureau d’études chargé du projet. Un engagement a été fait pour que le projet soit livré dans les délais les plus courts”, a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse à l’hôtel Tahat, à Tamanrasset.


La wilaya de Tamanrasset a souffert du gel de plusieurs projets culturels depuis 2015. Selon le directeur de la culture de Tamanrasset, Mohamed Balbal Lamine, le wali Mustapha Koriche a saisi le Premier ministère et le ministère de la Culture pour lever le gel sur ces projets, parmi lesquels le projet de construction d’un théâtre régional, une ancienne revendication du mouvement théâtral de la région.


Un mouvement très actif, à l’image du jeune metteur en scène Azzouz Abdelkader et la comédienne Wahiba Bâali.
Mahieddine Ben Mohamed, grand passionné du théâtre et ex-directeur de la Maison de la culture Dassine, regrette que ce projet de théâtre régional traîne depuis des années. “Ce projet n’a jamais été pris au sérieux. On a changé au moins deux fois le lieu où il devait être implanté. A l’heure actuelle, on ne sait pas encore quel sort lui sera réservé”, a-t-il dit. A un moment donné, le projet devait être implanté à côté de La Maison de l’Imzad de l’association présidée par Farida Sellal, épouse de l’ancien Premier ministre Abdelmalek Sellal.


Les appels des artistes de Tamanrasset restés sans écho

Après un petit “lobbying local”, le projet a été déplacé.  Résultat : Ce projet, décidé à l’époque de Khalida Toumi, ancienne ministre de la Culture, est gelé depuis 2008.
Les appels des artistes locaux n’ont pas été entendus. Un autre terrain a été dégagé pour le théâtre régional à côté de l’université Hadj Moussa Akhamokh. Un terrain livré aux vents sahariens à l’heure actuelle.
Wafa Challal a reproché implicitement au directeur Mohamed Balbal Lamine de ne pas faire suffisamment pour faire “bouger” les projets.
Réhabilitée dans un premier temps sans être ouverte au public, l’unique salle de cinéma de Tamanrasset Samadat Cheikh subit une seconde opération de rénovation (revêtement, sonorisation, etc).


Le théâtre communal fermé en permanence

“Un appareil DCP, qui sera importé, a été commandé pour équiper cette salle. Après la publication du cahier de charges, elle sera cédée aux privés avec certaines conditions. Dans l’attente, elle sera gérée par la direction de la culture”, a annoncé Wafa Challal.
Il n’existe encore aucune date à la réception du DCP et à l’ouverture de la salle.
Le théâtre communal de plein air, situé au centre-ville, ne s’ouvre que durant les campagnes électorales. Ses portes demeurent fermées en permanence.
Le directeur de la culture parle d’un projet de salles de lecture et de bibliothèques communales. “Nous attendons les textes réglementaires portant création de ces bibliothèques. Cela se fera durant l’année 2022”, a-t-il dit.


Le Ksar Moussa Ag Amastan livré à lui même

Autre projet “gelé”, celui relatif à la protection du site archéologique de Ksar Moussa Ag Amastan, un chef Touareg. Ce site se dégrade d’année en année. Une opération de réhabilitation, entamée en 2002, n’a pas été achevée en raison “d’un conflit” entre l’Office national du parc culturel de l’Ahaggar (OPNA) et des habitants. Aujourd’hui, le ksar est entouré d’habitats en béton et de détritus.


La casbah Badjouda à In Salah, un bel exemple d’architecture de terre, est menacée également. Un avis d’appel d’offre a été lancé en 2017 pour la réalisation des travaux de restauration de ce centre historique de la ville d’In Salah, à 665 km au nord de Tamanrasset. Travaux non entamés. Le Ksar d’Ahmed El Bekri à Tazrouk est dans la même situation d’abandon.
La sauvegarde et la protection du patrimoine matériel architectural et archéologique de l’Ahaggar ne sont-elles pas une priorité?

Reprise annoncée du Festival international des arts de l’Ahaggar

Wafa Challal a annoncé la reprise du Festival international des arts de l’Ahaggar  Abalessa-Tin Hinan, lancé en 2002 et brusquement arrêté en 2015, après apurement des dettes. Ce festival, qui est devenu une des grandes scènes de la région du Sahel, a accueilli plusieurs stars africaines dont Malouma ( Mauritanie), Bombino (Niger), Djéli Moussa Condé (Mali), Tinariwen (Mali- Algérie), Celeo Zipompa (Congo-Brazzaville), Bassekou Kouyaté (Mali) et d’autres. Il pourrait devenir un grand festival africain. 

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