“Taghanenet” comme mode de communication publique

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Omerta Monkey
Omerta Monkey
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Pourquoi nos responsables politiques communiquent-ils si mal? Cette question peut sembler très complexe pour ceux qui voudraient l’appréhender sous différents angles, simple pour d’autres qui choisissent la voie de la facilité en trouvant dans l’indice de l’échec du mode de gouvernement une réponse suffisante.

Mais, nous pouvons tenter d’apporter quelques éléments de réponse afin d’élucider le problème. Alors attardons-nous dans ce premier texte sur un des éléments que nous ne parvenons pas encore à gérer dans notre société : la reconnaissance des erreurs.

Si communiquer est une caractéristique de notre existence humaine, (mais pas que), les animaux communiquent aussi et pour les éthologues (ceux qui étudient le comportement des animaux) ils le feraient beaucoup mieux que nous, elle n’a rien de naturelle pour le monde d’aujourd’hui ! Cette faculté, devenue technique depuis la révolution industrielle, ne cesse de connaître des évolutions, au point où l’acte « naturel » semble disparaître dans les sociétés hautement technologisées, dites de communication.

En réalité « tout est mise en scène ». Nul besoin de rappeler que la communication est associée à la gestion démocratique de la cité et donc répond à des exigences de partage de pouvoir et de contrôle, du moins formellement. Donc, les gens font du théâtre et ils sont aidés dans leur entreprise par la technologie laquelle relativise l’aspect folklorique. Mais attention ce théâtre n’est pas à comparer avec le cirque de mauvais goût auquel s’adonnent certains de nos responsables politiques, et les exemples dans ce sens n’en manquent pas!

Lorsqu’on évoque la figure du président « clown de foire » représentée désormais par Trump, on oublie que cette société est à l’origine de la communication moderne. Ce président fait montre de compréhension et de maîtrise du nouveau système médiatique qu’il manipule à sa guise. Il l’a dit récemment « Je fais vivre les médias et les maisons d’édition ». C’est dire que ce « clown de foire » a ses adeptes. Mais oublions un peu la technologie et sa capacité de manipulation et attelons-nous sur la conception première de la communication pour que l’on puisse comprendre sa portée dans notre contexte.

Dans notre culture politique, il existe peu d’exemples d’expression de mea culpa émanant de responsables politiques. Bien au contraire, les exemples de taghanent (entêtement) de nos responsables politiques et administratifs sont légion. Il n’est pas rare de voir un responsable se comporter comme le voisin de palier du citoyen, faisant fi des règles élémentaires de la communication institutionnelle, laquelle communication est censée être froide, distanciée et rationnelle et bien évidemment agrémentée de quelques éléments esthétiques (ce dernier terme va désormais couvrir plusieurs actes communicationnels).

Comme la communication n’est plus réduite à son aspect verbal, les gestes, la posture, et l’attitude de nos responsables en disent long sur le degré de croyance aux principes de cette relation (nous sommes là à la première définition de la communication) que sont la liberté et la reconnaissance de l’autre. 

Alors que la reconnaissance constitue un des éléments favorisant l’échange verbal et dont l’absence produit le chaos. Si la régulation des demandes de reconnaissance dans les sociétés démocratiques passe par l’intégration du contre-discours, dans la nôtre ces demandes se doivent de se « confiner » dans l’espace privé. Lorsque les erreurs non reconnues, ou non assumées s’accumulent, cela produirait l’entropie (le désordre), comme le postule la théorie mathématique de la communication.

Il faut dire que la théorie mathématique de la communication (la cybernétique) a fortement influencé la communication dans les pays du nord. En proposant d’intégrer le chaos (en le reconnaissant d’abord et non en le considérant comme bruit à ignorer), tous les éléments du système de l’échange communicationnel deviennent signifiants et le public (citoyen) est considéré à sa juste valeur, il est écouté!

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