En Syrie, les forces américaines accusées de pillage du pétrole et du blé

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En Syrie, les forces américaines accusées de pillage du pétrole et du blé
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Les forces américaines basées en Syrie se livrent à un pillage du pétrole et du gaz, exportés frauduleusement vers l’Irak.


Selon l’agence syrienne Sana,  les soldats américains, installés au Nord-Est syrien, transportent du pétrole à bord de camions-citernes. Elle a publié sur sa chaîne youtube une vidéo montrant des camions-citernes sur une route.


En mars 2021, l’agence russe Sputnik a rapporté que les militaires américains volaient le brut dépendant de la Direction des champs de pétrole et du gaz à Rimelan dans la région d’El Hassaké, au nord-est de la Syrie. Ces champs sont les plus importants en Syrie.


« Le pétrole et le gaz sont pris quotidiennement des champs situés entre les villages de Souaidia Mohamed Daham et Souaidia Mohamed Al Aliane à côté de la localité de Al Yaaribia, non loin des frontières avec l’Irak, à l’extrême nord de la Syrie. Les cargaisons sont transportées vers le Kurdistan irakien à travers le passage frontalier d’El Walid « , précise Sputnik.


150.000 barils de pétrole détournés chaque jour


Selon la même source, un pipeline a été construit pour transporter le pétrole syrien détourné vers l’Irak en aval du Tigre, le fleuve qui traverse l’Irak, la Syrie et la Turquie.


Le gouverneur d’El Hassaké, le général Ghassan Khalil a déclaré à Sputnik que les américains détournaient jusqu’à 150.000 barils de pétrole par jour, aidés par les Forces démocratiques syriennes (FDS), équipées et entraînées par les Etats Unis.


Créées en 2015, les FDS sont essentiellement formées de kurdes, de chrétiens et d’anciens éléments de l’ASL (Armée syrienne libre). Selon Ghassan Khalil, les Américains et les FDS pillent de « grosses quantités » de blé dont une partie est illégalement exportées vers la Turquie ou envoyées à Idleb, au nord-ouest de la Syrie.  


« La loi César »


Il a cité « la loi César » (Caesar Syrian Civilian Protection Act), adoptée par les Etats Unis en juin 2020, dont l’objectif serait « d’affamer et d’humilier le peuple syrien ».


Cette « loi » porte des sanctions contre la Syrie et le régime de Bachar Al Assad. Toutes les personnes, entités ou entreprises qui apportent une aide financière à Damas tombent sous le coup de cette loi, adoptée à l’époque de Donald Trump. La Banque centrale de Syrie est considérée comme « un établissement de blanchiment d’argent ».  


Les sanctions touchent aussi toute personne pouvant contribuer à « améliorer et augmenter la production du pétrole, du gaz et produits d’hydrocarbures » en Syrie. L’objectif stratégique est d’asphyxier l’économie syrienne, déjà à terre après presque dix ans de guerre civile, et d’empêcher les autorités syriennes de lancer « les opérations de reconstruction des villes ».


La reconstruction est un immense marché qui a toujours attiré les entreprises occidentales notamment en Irak, au Liban et en Libye. La région du kurdistan syrien n’est pas touchée par les sanctions de « la loi César ». « Cela prouve qu’il existe une volonté de diviser la Syrie », a souligné un universitaire syrien.


Base militaire américaine au nord-est de la Syrie


L’armée américaine, pour rappel, a installé en 2015 une base aérienne dans la campagne orientale d’El Hassaké après avoir occupé l’aéroport de Abu Hajar qui servait pour le transport des produits agricoles. Des pistes d’atterrissage d’une longueur de 2.500 m et d’une largeur de 250 m ont été construites pour qu’elles soient utilisées par les avions de chasse.


La base est utilisée aussi comme un grand dépôt d’armes et de munitions qui servent notamment à équiper « les combattants kurdes » en Syrie et en Irak et d’autres groupes.


Selon l’AFP, un accord avait été conclu en 2020 entre une compagnie pétrolière américaine, Delta Crescent Energy, et « l’administration semi-autonome kurde » dans le nord-est de la Syrie pour permettre aux FDS « d’échapper aux sanctions que les États-Unis imposent au régime syrien ».


« Aider les partenaires locaux »


« Le 31 décembre 2021, la dérogation aux sanctions américaines accordée à Delta Crescent Energy expirera, mettant ainsi fin aux efforts de l’entreprise pour aider les partenaires locaux du nord-est de la Syrie à stabiliser leur économie grâce au commerce du pétrole », écrit un analyste de The Washington Institute for Near East Policy, un think tank de droite.


Et d’ajouter : « L’administration Biden a refusé de renouveler la licence au printemps dernier. Si Delta Crescent se retire et que Washington n’a pas de plan alternatif en place, le vide qui en résulte ouvrira la voie au retour de la société sous contrôle russe Gulfsands Petroleum, qui avait des contrats d’avant-guerre pour opérer en Syrie et aurait pour objectif de les faire respecter ».


Pour rappel, The Washington Institute for Near East Policy a été crée en 1985 par des proches de l’AIPAC (American Israel Public Affairs Committee), un comité représentant le lobby israélien aux Etats Unis
Le pillage du pétrole et du gaz syriens sont donc présenté comme « un acte commercial » pour financer « les partenaires locaux » qui sont les FDS. Sur internet, le site de Delta Crescent Energy est hors-service.


« Les soldat américains sont là où il y a du pétrole », selon Trump


En 2019, le président Donald Trump a clairement déclaré qu’il garderait les soldats américains en Syrie,  « là où il y a du pétrole ». Avec l’arrivée de Jo Biden à la Maison-Blanche, le Pentagone a tenté d’expliquer que les 900 militaires stationnés au nord-est de la Syrie ont pour mission…d’interdire l’accès au pétrole syrien au groupe État islamique (Daech), « et à permettre aux FDS de financer leurs efforts de reconstruction ».


« Les crimes de pillage du pétrole syrien commis par les forces d’occupation américaines sous prétexte de lutter contre le réseau terroriste “Daech” apportent une preuve évidente de la poursuite des anciennes politiques américaines fondées sur les invasions et les interventions pour contrôler les ressources naturelles et les capacités des peuples », écrit l’agence SANA.

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1 commentaire

  1. Que fait la Russie dans ce pillage grotesque des soldats américains ? Les États Unis ont cette nature de piller là où ils sont présents, c’est de leur présence en Ukraine pays riche en ressources naturelles, en faisant semblant de le protéger contre l’ogre Russe . Or c’est inadmissible de jeter des inquisition sur la Russie qui veut annexer l’Ukraine. Or il n’en est rien de ce mensonge puisque la Russie a maintes fois réitérer son niet à cette adresse des américains.
    Bachar El Assad doit adresser un message à là Russie pour mettre fin à ce pillage.

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