SEAAL: vers la non reconduction du contrat avec le partenaire français

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Perturbation dans l’alimentation en eau potable à Alger et Tipaza
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Le contrat avec le partenaire français assurant la gestion déléguée de l’eau dans les villes d’Alger et Tipaza à travers la société SEAAL, qui arrive à terme en août prochain, pourrait ne pas être reconduit en raison des « irrégularités » constatées dans son application, a indiqué lundi à Alger le ministre des Ressources en Eau, Mustapha Kamel Mihoubi.

« Le partenaire français a failli à ses engagements, notamment dans le cadre de son troisième contrat, puisque il n’y a pas eu d’efforts en matière de lutte contre les fuites », a déploré M. Mihoubi qui s’exprimait sur les ondes de la Chaine III de la Radio algérienne.

Dans ce sens, le ministre a souligné que la SEAAL (Société des eaux et de l’assainissement d’Alger) n’a pas mis les moyens nécessaires pour évaluer et résorber le phénomène des fuites d’eau qui représente le « maillon faible » de cette société créée en 2006.

« Il n’y a pas eu d’actions que récemment. C’est l’un des points qui n’ont pas été pris en charge », affirme M. Mihoubi.

Pour appuyer ce constat, le ministère des Ressources en eau a engagé deux audits, sur la base desquels il va trancher sur la reconduction ou pas du contrat avec le partenaire français.

« Le contrat est en vigueur et les engagements doivent être respectés, nous verrons à la fin du contrat s’il sera reconduit ou pas. (…) Mais je pense que pour le contrat III,  il y a eu des irrégularités en matière de gestion. La SEAAL a géré quand la ressource a été abondante mais dans le contexte actuel de déficit, il y a un effort supplémentaire à faire », a-t-il déclaré.

En sus, le mode de montage actuel du contrat « ne répond pas aux exigences actuelles » et doit être revu, ajoute le ministre.

SEAAL est gérée par le groupe international Suez depuis sa création en 2006

Détenue respectivement par l’Algérienne des eaux (70%), l’Office national de l’Assainissement (30%), la SEAAL est gérée par le groupe international Suez depuis sa création en 2006 à travers trois contrats. Le dernier contrat a été signé en 2018 pour une durée de trois ans, et il porte sur la performance des services de l’eau et de l’assainissement d’Alger et de Tipaza et l’accompagnement des deux opérateurs nationaux (ADE et ONA) dans l’acquisition de savoir-faire métier.

Le ministre à également fait savoir que la raréfaction de l’eau ne laisse pas les pouvoirs publics indifférents qui commencent à agir selon une nouvelle vision de la gestion de l’eau en mettant en place une charte pour économiser l’eau et l’instauration d’une police de l’eau.

« Cette option est inévitable pour déterminer efficacement l’usage rationnel des différentes sources de l’eau par ces temps de déficit pluviométrique », indique lundi M. Mihoubi à l’émission Invité de la rédaction, expliquant qu’il faut effectuer d’abord une campagne de sensibilisation au niveau de plusieurs secteurs autour de cette charte, pour ensuite passer à la répression par le biais d’une police de l’eau ».

Quant aux prérogatives de cette police, qui sera instaurée en temps opportun, elle agira à la base d’une loi, dit-il ajoutant que le projet de loi est en cours de révision, précisant toutefois que son département va commencer par soumettre une charte à différents secteurs pour enrichissement avec des actions concrètes et adoption.

« Etant donné que cette police n’a pas ce pouvoir juridique d’agir, nous voulons donner, par le biais de cette loi, plus de force pour éradiquer ce fléau en régularisant ce qu’il y a à régulariser et éradiquer ce qu’il y a lieu de l’être, comme le piquage de l’eau, afin de lui donner plein pouvoir », note-t-il .

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