Révision constitutionnelle: la mise en garde de Sadek Hadjeres

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Révision constitutionnelle: la mise en garde de Sadek Hadjeres
Révision constitutionnelle: la mise en garde de Sadek Hadjeres
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Sadek Hadjeres a mis en garde contre la disposition de la révision constitutionnelle sur les interventions éventuelles de l’armée nationale (ANP) en dehors du territoire national: un « traquenard impérialiste », a-t-il affirmé dans une déclaration rendue publique ce jeudi 15 octobre 2020.

L’ancien dirigeant du PAGS (Parti de l’avant-garde socialiste) a qualifié le référendum de « mascarade » et de « travestissement » du « Grand novembre ». « A l’approche de l’anniversaire du grand Novembre, un double signal d’alarme alerte les Algériens. Il émane des actes et des intentions (affichées ou masquées) de cercles locaux et internationaux, tous deux foncièrement hostiles aux intérêts vitaux et aux espoirs que nourrit notre Nation », a-t-il déclaré.

Sadek Hadjeres affirme que ces « 3issabate de la corruption et de la répression antidémocratique, de concert avec les dirigeants des complexes militaro-financiers de plusieurs pays (…) tentent de remettre en cause les traditions et acquis algériens de souveraineté et de non-assujettissement aux ennemis de cette souveraineté. Ils voudraient ensemble, une fois pour toutes, resserrer les deux mâchoires du même piège. Celui d’une domination commune à la fois néo-coloniale et anti-démocratique ».

Pour cet ancien militant de la cause nationale, ces manoeuvres prennent forme à travers la « mascarade constitutionnelle ». De son avis, il s’agit d’une oeuvre d’une « conspiration, externe et interne » qui a pour objectif, à travers le référendum prévu le 01 novembre 2020, de « travestir grossièrement le premier Novembre officiel (…) au profit de la coalition des mafias algériennes et des prédateurs internationaux ». Cette conspiration s’est traduite par « la visite de « travail » à Alger du commandement  en chef américain de l’AFRICOM suivie de celle du Secrétaire d’Etat (Ministre) américain de la défense ( la première depuis 2006) et le forcing intensif des autorités françaises, n’ont pas d’autre sens que celui d’impliquer directement l’armée algérienne dans les problèmes politiques et militaires des peuples et Etats voisins du Nord de l’Afrique et du Sahel ».

L’ex-dirigeant du PAGS fustige particulièrement la disposition de la révision constitutionnelle sur les interventions éventuelles de l’armée nationale hors des frontières algériennes. « L’intervention des forces armées  sous tutelle étrangères est exécrée par les peuples du Sahel, de l’Afrique de l’Ouest et du Moyen Orient. C’est le moment choisi par nos dirigeants pour opérer un revirement constitutionnel qui conduirait l’armée algérienne à tomber dans ce traquenard ! », met-il en garde.

Dans son texte, Sadek Hadjeres affirme que « l’Algérie patriotique profonde affirme son opposition » à cette disposition et la révision constitutionnelle. Il en veut pour preuve les marches survenues le samedi 05 octobre dernier. « Aujourd’hui, le peuple et son Armée Nationale et Populaire n’accepteront jamais d’être transformés en « mourtaziqa », en mercenaires, soumis aux diktats conjoints de nouveaux bachagas-barons maffieux et de leurs maîtres », rajoute-t-il.

Préconisant d’accroître « nos capacités de défenses immunitaires » en cette période de crise sanitaire, il a rajouté que « l’Algérie, fière de sa victoire en 1962 sur le colonialisme français, n’acceptera pas d’être précipitée dans des engrenages et des bourbiers géopolitiques dont le résultat ne sera qu’un plus grand bradage de nos richesses nationales et un plus grand abandon de nos libertés les plus chères ».

Pour l’ex-militant du PPA puis du PCA, le peuple algérien « rejettera en masse la tragicomédie du pseudo « référendum constitutionnel » qui de fait, est une trahison des valeurs de la Nation et des Citoyens ». Il appelle les Algériens « politiquement et moralement régénérés » par « l’exaltant soulèvement d’après février 2019 », à favoriser « pour l’immédiat et dans la durée, les conditions de nouvelles avancées vers les solutions de Paix, de liberté, de droits humains, d’édification, de conquêtes sociales et culturelles ».

Le peuple, poursuit-il, doit « continuer à se consacrer à l’édification et au renforcement du Front Intérieur (…) Toutes générations confondues, ce sont les arabophones et berbérophones ensemble, les religieux et les non religieux, le monde des travailleurs et les sans emplois, les déshérités et les couches moyennes, les civils et les militaires intègres. Toutes et tous ont la charge de forger un Avenir Algérien dans une République cimentée par les valeurs d’un Etat de Droit, des droits humains sans exception et d’une démocratie réellement participative. Une République de citoyens libres, non théocratique et non antireligieuse, qui garantit sans ambiguïtés les libertés  de conscience et de culte, qui respecte la pluralité, la diversité culturelle et idéologique. Une République  au sein de laquelle la démocratie n’est pas « Kofr » et où la Justice n’est pas une  lubie « droit de l’hommiste » »,

Sadek Hadjeres rajoute que ce mois de novembre est une « occasion de faire progresser toutes ces valeurs », et ce, par la « non-participation sans équivoque à la mascarade du 1er novembre officiel ». Il s’agit, de son avis, d’une « mystification encore plus grossière et néfaste que celle du 12 décembre 2019 ». « Ce qui est à l’œuvre, aux yeux des Algériens et du monde entier, c’est la répression politique aggravée, la misère économique et sociale sans espoir, la crédibilité nulle », argue-t-il.

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