Témoignage choc de l’ancien DG de Lafarge-dz sur les aberrations de l’économie algérienne

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Témoignage choc de l’ancien DG de Lafarge-dz sur les aberrations de l’économie algérienne
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L’événement est encore marqué sur le site de Lafarge Algérie : le 17 octobre 2017, LafargeHolcim associé au groupe privé algérien Souakri inaugurent à Biskra une cimenterie de classe mondiale ». Quatre ans après, un livre publié par l’ancien dirigeant de Lafarge Algérie, Luc Callebat, « Entreprendre, donc servir. Carnet de route d’un dirigeant d’entreprise (Algérie 2010-2014) » apporte un éclairage inédit sur cette affaire où il est manifeste que la règle du 51/49% sert à l’ancien ministre, Abdesselam Bouchouareb de levier pour imposer au groupe français le partenaire algérien majoritaire.

Lafarge, le 51-49 et… les « informels »

Luc Callebat ne cite ni Bouchouareb, ni les associés de Lafarge, mais il est aisé de le deviner à travers l’article publié sur le site Orient XXI. « Pour sa nouvelle usine de Biskra, Lafarge a été « associé » d’autorité, au nom du 49/51 %, avec deux frères que l’auteur ne cite pas. Propriétaires d’une modeste briqueterie, appuyés par un ministre de l’industrie fort influent à l’époque et aujourd’hui en fuite, ils ont, à ce titre, bénéficié d’un crédit bancaire d’un quart de milliard d’euros. »

Un crédit de 250 millions d’euros et sans faire dans la religion du secteur public, on peut se demander pourquoi ce ne serait pas le groupe public GICA (Groupe Industriel des Ciments d’Algérie) qui est plus sérieusement dans le métier du ciment qui en aurait profité ? Cela ne fait que conforter ceux qui ont dénoncé l’usage, appelé pompeusement « patriotisme économique » qui a été fait de la règle du 51/49% dont l’effet le plus avéré a été d’avoir tarit totalement les IDE (investissement directs étrangers) en Algérie.

Orient XXI relève que l’auteur reste « discret sur la réussite financière de Lafarge en Algérie, qui éclipse ses concurrents et domine le marché de la tête et des épaules ». Il tire cette conclusion sur la domination, coûteuse et dispendieuse de l’informel sur le fonctionnement de l’économie algérienne: « Ce livre décrypte de l’intérieur le fonctionnement de l’économie algérienne. L’administration, puissante, intervient quand les “autorités supérieures”, forcément anonymes, se sont accordées sur une position. La justice, la police, les préfectures, où les personnes de qualité ne manquent pas, sont sur la même longueur d’onde : pas de décision sans un feu vert parfaitement imprévisible venu d’ailleurs que des hiérarchies formelles. »

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