Réforme financière : l’ouverture du capital des banques publiques n’est pas à écarter

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Aymen Benabderrahmane
Aymen Benabderrahmane
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L’ouverture du capital des banques publiques est une piste retenue dans le programme sur la réforme financière qui sera mis en application par l’Etat. « Vous m’avez parlé de l’ouverture du capital des banques. Je vous dirai qu’il n’y aura pas de tabous. Toutes les pistes seront étudiées. La banque publique n’a pas joué son rôle (dans le développement économique). Il y a eu des pratiques dans le passé qui ont fait que les banques étaient réduites à des tiroir-caisses malgré les efforts d’injecter une certaine technologie dans les transactions. Les gens constatent qu’il y a une certaine stagnation de la pratique bancaire. Nous voulons à travers la réforme implémenter des systèmes de gouvernance qui vont permettre l’innovation et la mise sur le marché de nouveaux produits. La première étape, c’est le segment de la finance islamique qui va nous permettre d’inclure une bonne partie de l’argent se trouvant dans l’informel », a déclaré ce dimanche 19 juillet, Aymen Benabderrahmane, ministre des Finances, à la chaîne 3 de la radio nationale. La finance islamique est, selon lui, un atout majeur et un levier certain pour le financement de l’économie algérienne.

Il a annoncé que deux banques mettront sur le marché le produit bancaire issu de la finance islamique à partir du mois d’août prochain. Pour Aymen Benabderrahmane, le réseau bancaire actuel en Algérie est faible. « Par rapport aux normes internationales, nous sommes les derniers dans la région. Nous avons 1670 agences bancaires alors que nos voisins nous dépasse de quatre fois. Ce n’est pas normal pour un pays continent comme l’Algérie », a-t-il noté.

Il a relevé que les agences bancaires sont concentrées dans la bande nord du pays au détriment de l’intérieur du pays comme les Hauts-plateaux. « Il sera exigé à tous les banques de se redéployer sur l’ensemble du territoire national. Les banques vont proposer d’autres produits spécifiques aux régions de leur implantation », a-t-il appuyé plaidant pour la reconquête de la confiance du citoyen. Il a indiqué que le gouvernement est favorable à l’ouverture de banques privées par des détenteurs de capitaux algériens.

« Il n’y aura pas d’augmentation d’impôts »

Le ministre a également annoncé la tenue pendant trois jours des assises nationales sur la réforme fiscale à partir de ce lundi 20 juillet 2020 à Alger, en présence des opérateurs économiques . « Nous allons battre en brèche l’ensemble des difficultés observées jusque là et des verrous bureaucratiques qui ont fait que les gens fuient l’impôt. Nous voulons des gens qui contribuent et non pas des gens imposables. Des gens qui adhèrent à l’impôt et à l’effort de bâtir la nation et de construire la nouvelle économique. Tout le monde va oeuvrer pour que l’impôt en Algérie soit juste», a-t-il précisé en disant que de certaines pratiques par le passé ont encouragé l’évasion fiscale.

Il a reconnu que la fiscalité ordinaire est composé « majoritairement » par la retenue à la source, l’IRG. « C’est anormal.  Il faudrait élargir l’assiette fiscale, reconsidérer le fichier national du contribuable et faire un recensement annuel juste de la population fiscale pour permettre un renforcement de notre capacité de recouvrement. Il n’y aura pas d’augmentation d’impôts, c’est l’élargissement de la base qui va nous donner plus de recettes. Cela va concerner toute la population qui est actuellement en dehors de la sphère fiscale, c’est à dire des centaines de milliers de personnes. Cette population n’est pas réticente à l’impôt. L’administration doit faire son travail d’approche et de sensibilisation envers cette population », a-t-il détaillé.

Abordant les incidences de la pandémie de la Covid-19 sur l’économie nationale, Aymen Benabderrahmane a précisé que le souci du gouvernement est la préservation de l’emploi et du capital production des entreprises publiques et privées. « Nous disposons d’une escarcelle qui sera destinée exclusivement à l’investissement productif. Tout ce qui est investissement productif qui va dans le sens d’une substitution des importations par une production nationale sera soutenu de manière accrue par l’Etat. Les fonds sont là. Il s’agit de l’injection de 1000 milliards de dinars et de dix milliards de dollars », a-t-il noté. Interrogé sur la valeur actuelle des réserves de change, il a évité de communiquer le chiffre se contentant de dire que ces réserves « sont à un niveau acceptable par rapport à d’autres pays »

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