Raina Raï continuent « la révolution musicale »:  les papys du rai toujours sur la route

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Raina Raï continuent
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Raina Rai a animé, avec d’autres artistes, la deuxième soirée du 42ème Festival international de Timgad. Les papys du rai entendent continuer la « révolution musicale ».
Au théâtre de plein air de Timgad, à 35 km de Batna, Lotfi Attar et ses musiciens ont interprété des titres connus du répertoire de Raina rai comme « Ya zina ».
«  »Ya Zina » a été créé, il y a quarante ans, elle est toujours là. Elle n’a pas vieillie. Aujourd’hui, il y a des jeunes qui chantent avec les mots de leur temps. Chacun a le choix d’écouter ce qu’il veut. Il faut de tout pour faire un monde. Dans les années 1980, nous faisions le choix de ce que nous allions interpréter. Le secret est de continuer de travailler, de faire des recherches, d’écouter « , a soutenu Hachemi Djellouli, membre fondateur de Raina rai et percussionniste, lors d’une conférence de presse à l’hôtel Messaoudi, à Batna.


« Nos chansons sont toujours d’actualité »

Raina Rai, qui a entamé ses tournées en 1984 à partir de l’Est algérien, est né en 1980 en France, à l’initiative de Tarik Naïmi Chikhi, Kaddour Bouchentouf, Lotfi Attar et Hachemi Djellouli. En quarante ans, le groupe a produit six albums : « Raïna Raï » (1982), « Hagda » (1983), « Rana Hna », (1985), « Mama » (1988), « Zaama » (1993), « Bye Bye » (2001). Il a participé à une trentaine de concerts à travers le monde : Canada, Maroc, Allemagne, Etats Unis, France, etc.


« Nos chansons sont toujours d’actualité, n’ont pas pris de rides. Raina Raï, c’était une révolution culturelle et musicale. Nous avons révolutionné la musique du rai. L’art du rai est sorti de Sidi Bel Abbes. Cette révolution a crée un mouvement. Et dès le début, Raina rai était un mouvement pour faire connaître notre musique à travers le monde entier. Raina rai a rassemblé toute l’Algérie et même le Maghreb. Toute la jeunesse attendait un groupe moderne comme ailleurs dans le monde. Raina rai a démarré à Paris et s’est redéployé au Maghreb », a rappelé Lotfi Attar, chanteur et guitariste.


« L’art doit rassembler. Lorsque Raina Rai a chanté « Ya zina » sur scène, le public était composé de jeunes et de familles. Raina rai est le résultat d’un travail intellectuel et musical. La chanson rai ne doit pas se détacher de la société, se mettre à la marge. Il y a un travail à faire sur les paroles », a enchaîné Hamida Attar, parolière.


« Ce qui se fait aujourd’hui n’est même pas une musique »

Elle a souligné que Raina Rai s’est appuyé sur la poésie Melhoun pour élaborer ses chansons. « Il fallait relever le défi de propulser la qcida melhoun pour qu’elle soit accessible à tous avec une musique internationale. Cette dimension internationale n’a été assurée que par Raina rai, Cheb Khaled et Cheb Mami. Ce qui se fait aujourd’hui n’est même pas une musique. La musique, c’est le résultat d’un travail élaboré. Aujourd’hui, on impose à travers la télévision et la radio un certain genre de chansons. Le public n’a pas choisi cela », a souligné Hamida Attar.


Lotfi Attar a sévèrement critiqué les chansons interprétées aujourd’hui.  « Le rai est une opinion. Le rai pratiqué aujourd’hui n’est pas du rai, c’est du style de cabarets. C’est du ملاهي, un amuse-gueule. Ni la musique ni les paroles ne peuvent servir à construire quoi que ce soit. Elles sont sans structure. Il y a un grand travail à faire sur le texte. Sincèrement, je ne sais pas ce qu’ils chantent aujourd’hui. Ce genre de musique ne peut pas aller loin », a-t-il regretté.


« Un rythme authentiquement algérien »

Hamida Attar a confié que Raina rai se pose aujourd’hui la question sur la continuité. « Comment rester est toujours notre souci. Et notre souci est concentré sur la musique. Une musique construite sur un rythme authentiquement algérien. On s’est intéressé aux paroles plus tard. Avec Amarna (groupe créé par Lotfi Attar et Djilali Rezkallah en 1987), on a donné de l’importance aux paroles avec notamment « Khelouni nebki ala rayi ». La musique à faire aujourd’hui doit aussi être internationale », a-t-elle insisté.
Dernièrement, Raina rai a interprété en featuring avec Didine Canon 16 et Anas, « Nawaya ». Dans le clip, qui a déjà récolté 2,5 millions de vues sur Youtube, on voit Lotfi Attar chanter avec Anas « Ya zina » dans un salon.  


« Nous allons poursuivre le travail avec la jeunesse. Raina rai continuera à faire une musique d’expression internationale. Une musique qui rassemble », a estimé Hamida Attar.
« Nous avons cru à ce que nous avons fait, travaillé. J’ai 70 ans aujourd’hui, Hachemi 68 ans. Nous sommes âgés mais sommes toujours sur le terrain parce que nous aimons ce métier. Raina rai est une révolution. Et les révolutions ne meurent jamais », a conclu Lotfi Attar. 

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