Poursuivi et incarcéré pour “viol”, le journaliste marocain Omar Radi dénonce un “coup monté”

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Depuis le mercredi 29 juillet, le journaliste et militant des droits humain, Omar Radi, 33 ans, est en détention préventive à la prison d’Okacha Casablanca pour des chefs d’accusation de”viol” et de “réception de fonds étrangers dans le but de porter atteinte à la sécurité intérieure de l’État”. Son procès est prévu pour le 22 septembre prochain. 

Dans un communiqué rédigé à l’avance pour être publié en cas d’arrestation, Omar Radi, dénonce un “ coup monté savamment orchestré, préparé depuis des mois” Selon le bureau du procureur général marocain, Omar Radi fait l’objet d’une enquête pour des  «délits relatifs à l’attentat à la pudeur avec violence et viol» après une «plainte déposée par une citoyenne».Les faits se seraient déroulés dans la nuit du 12 au 13 juillet

.”Nul ne peut croire que l’activation de cette plainte malveillante, en ce moment précis, n’est qu’une innocente coïncidence, ou un dossier tout à fait séparé du harcèlement judiciaire dont je fais l’objet”, écrit Omar Radi dans son communiqué. Le journaliste assure qu’il s’agissait d’une “relation consentie” et qu’il a “présenté aux enquêteurs des éléments confirmant l’acceptation mutuelle de cette relation”.

“Mon seul crime dans ce dossier/coup monté est mon exercice de ma liberté individuelle avec une certaine indifférence face aux dangers qui me guettaient, et une insouciance vis-à-vis des oppresseurs qui me poursuivaient nuit et jour”, poursuit-il.

Les ennuis de Omar Radi, qui a été déjà condamné en mars dernier à 4 mois en prison avec sursis pour «outrage à magistrat» pour avoir vertement critiqué une peine lourde infligée au militants du Hirak du Rif, se sont subitement aggravés après les révélations d’Amnesty International que son téléphone portable avait été piraté par les services de renseignement marocains au moyen d’un logiciel espion israélien, Pegasus. 

Les autorités marocaines ont vivement démenti et ont décidé de mettre en branle la machine judiciaire contre le journaliste. Les chefs d’accusations contre Omar Radi, journaliste à l’indépendance affirmée, pourraient lui valoir des dizaines d’années de prison. 

“Bien que toutes les allégations de viol doivent faire l’objet d’enquêtes approfondies et équitables, le contexte fait craindre que les deux accusations contre Omar Radi soient une manipulation flagrante du système judiciaire pour réduire un journaliste critique au silence, alors que les attaques contre la liberté d’expression au Maroc se multiplient», déclare Eric Goldstein, directeur par intérim pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Human Rights Watch.

Le texte  préparé par Omar Radi en prévision d’une éventuelle incarcération a été diffusé sur Facebook par ses proches. 

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