Peine de prison ferme requise contre trois journalistes de “Sawt El Akher”

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Peine de prison requise contre trois journalistes de
Peine de prison requise contre trois journalistes de "Sawt El Akher"
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Une peine de 6 mois de prison ferme a été requise contre trois journalistes du journal “Sawt El Akher” par le Procureur près le tribunal de Sidi M’Hamed, à Alger. Le verdict sera prononcé le 28 février en cours, a fait savoir le quotidien El Khabar, mercredi 17 février 2021.

Les trois journalistes, Mohamed Lemari, Mouhoub Rafik et Meriam Charfi ont été placés sous contrôle judiciaire en avril 2020 par le juge d’instruction. Le Procureur avait requis une détention provisoire. Ils sont accusés “d’atteinte à l’unité nationale” et “diffusion de publications pouvant porter atteinte à l’intérêt national”.

Les faits remontent à fin mars 2020, au début de l’épidémie en Algérie, lorsque le journal Sawt El Akher a publié en Une de son édition du jour un article attribués à deux des trois journalistes, faisant état d’une erreur dans les résultats de tests P.C.R. effectués par l’Institut Pasteur. L’article se basait sur les déclarations d’un député au ministre de la Santé, Abderahmane Benbouzid.

Les avocats de la Défense, rapporte El Khabar, ont fait remarquer que le accusations portées contre les trois journalistes n’ont aucune relation avec leur métier, “protégé par la Constitution et la loi”.

Prison, censure et amendes pour les médias et journalistes

Les trois journalistes avaient été mis sous contrôle judiciaire un peu plus de 2 semaines avant l’adoption d’une loi incriminant la propagation des fakes news.  La loi était aussi considérée comme “un argument pour limiter la liberté de la presse et d’opinion”.

La peine de prison ferme requise contre les trois journalistes n’est pas une première. Durant la première année de Abdelmadjid Tebboune à la tête de la Présidence a été marquée par la mise sous contrôle judiciaire et l’emprisonnement de professionnels des médias, à l’image de ces trois journalistes du quotidien El Hayat, le journaliste Khaled Drareni ou encore la condamnation du journal électronique TSA Algérie pour avoir diffusé un décret ministériel en 2016.

 Le cas de Khaled Drareni, ainsi que l’a souligné à plusieurs reprises son comité de soutien, est emblématique d’une intrusion du chef de l’Etat dans le cours de la justice. Tebboune a en effet laissé entendre à la télévision, alors que l’instruction était en cours, que Khaled Drareni était un “khbarji” alors que rien dans le dossier n’évoque une telle charge. Une sortie qui avait suscité une réaction indignée du collectif des avocats du journaliste.

Récemment, plusieurs médias en ligne ont été censurés, devenant inaccessibles en Algérie sans VPN. La censure, levée sur quelques médias, est toujours appliquée à plusieurs autres médias dont celui de Casbah Tribune, dont Khaled Drareni était le directeur. 

TSA Algérie se plaint régulièrement d’être toujours censuré.

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