Participation algérienne au JO : de quoi la débâcle de Tokyo est-elle le nom?

2
Participation algérienne au JO : de quoi la débâcle de Tokyo est-elle le nom?
Twitter/AP
Google Actualites 24H Algerie

Alors que les lampions de la 32eme édition des JO de Tokyo se sont éteints, le tableau final des médailles nous offre une peu reluisante image de l’Algérie du sport. Zéro médaille au compteur et une humiliante dernière place, derrière des nations que l’on a du mal à situer sur la mappemonde. Après avoir longuement attendu une surprise pour l’honneur, les algériens se sont résignés à la dure réalité.

Tokyo 2021 évoquera irrémédiablement un souvenir au goût amer pour le sport national. Comment cette dégringolade dans la plus grande compétition omnisport de la planète aura été possible ? Comment on est-on arrivé à ne plus pouvoir assurer un minimum de représentation honorable avec des potentialités pourtant réelles ?     

La débâcle de Tokyo, parce qu’il faudrait bien parler de débâcle, n’est pas le fruit du hasard ni de la malchance. Beaucoup d’observateurs du sport n’y ont vu que cohérence et logique. 

Les résultats décevants des JO ne sont que le résultat d’un laisser aller devenu, sans jeu de mot, le véritable sport national. Il n’y avait qu’à interroger les principaux acteurs que sont les athlètes. L’écrasante majorité parle d’abandon pur et simple de la part des instances. Même à Tokyo les athlètes se sont sentis littéralement livrés à eux-même. Il est vrai que le désormais ex-ministre du sport invitait les Algériens « qui ne sont pas contents de changer de pays ». Une somme d’arrogance qui en dit long sur le cadre algérien accédant à des postes de responsabilité dans des secteurs sans en maîtriser les contours, faute de compétence. « L’important » étant évidemment ailleurs.   

La déconvenue nippone ne doit pas passer comme une lettre à la poste sans qu’on ne situe la responsabilité. La débâcle des jeux olympiques est une véritable écorchure pour l’image d’un pays en besoin impérieux de réussites et de notes d’espoir.     

Covid, le prétexte erroné   

Lorsque l’actuel président de la fédération d’athlétisme assène, agacé par les interrogations désabusées des journalistes, que la faute est à cette satanée pandémie qui aurait empêché les athlètes de bien se préparer, il y a à l’évidence maldonne. 

La pandémie a touché la planète entière et une grande partie des athlètes médaillés à Tokyo, dont des recordmans du monde, se sont juste adaptés et ont continué à travailler avec les moyens du bord afin d’être à la hauteur de l’évènement. Et honorer le drapeau.     

Prétexter le Covid pour justifier ses propres inaptitudes ne relève pas de l’esprit sportif. Des pays qui ont souffert lourdement des affres de la pandémie auront bien été au rendez-vous à Tokyo. Justifier l’échec avec autant de légèreté relève de la faute grave. 

Il est admis qu’une médaille olympique est le fruit d’un travail de plusieurs années à des niveaux divers. Les instances qui régissent le sport en Algérie, à commencer par le ministère des sports, le comité olympique et les différentes fédérations, se doivent d’expliquer aux algériens les raisons de la débâcles. Et prendre les décisions qui s’imposent.    

L’Algérie est à la veille d’accueillir les jeux méditerranéens à Oran. La plus importante compétition sportive depuis la CAN 1990. L’événement est important pour le sport algérien, et son image. Après la bérézina nipponne l’heure n’est plus à la sempiternelle rengaine « personne n’est responsable ». L’on ne peut corriger le tir si l’on refuse de demander des comptes. L’amère leçon de Tokyo 2020 doit être sérieusement méditée.  

Article précédentAfghanistan : trois nouvelles capitales provinciales du Nord aux mains des talibans
Article suivantCovid-19 : baisse du nombre de nouveaux contaminés, selon le ministère de la Santé

2 Commentaires

  1. On a beau médité et chercher les boucs émissaires , les choses ne bougeaient pas tant que la politique ne se mette pas sur rail . La politique ? Que vient faire la politique dans ce domaine ? Passer outre les élections dans diverses fédérations et garder le système de parrainage reste la diabolique destruction du sport en général.
    Outre le ministre des sports qui doit être un ancien sportif , les présidents de fédérations doivent être choisis par leurs pairs. De plus le sport d’élite doit être traité avec autant d’importance que les résultats escomptés au niveau mondial.
    On a eu deux anciens sportifs de haut niveau comme secrétaires d’État au sport d’élite , mais puisque dépendant du ministre des sports de l’époque , seul celui ci décidé et aucune prérogative n’est laissée à ces secrétaires d’État.
    La pâte existe, des athlètes qui ne demandent qu’a être encouragés sont là pour représenter dignement le pays , à condition qu’on leur fasse confiance et qu’on mette à leur disposition les conditions adéquates de préparation . La politique c’est d’écouter les vertables acteurs de la chose publique .

  2. Participation algérienne aux jeux de Tokyo , participation russe aux jeux de Tokyo , deux nations avec des résultats complètement différents : aucune contrainte sportive sur l’Algérie comparativement aux sanctions du T’AS sur la non participation des athlètes russes sous le drapeau et l’hymne national russe .
    Le président du Comité olympique russe s’est félicité des résultats des sportifs russes aux Jeux de Tokyo alors qu’ils évoluaient sans hymne, sans drapeau et sous l’acronyme étrange de ROC pour Russian Olympic Committee en raison des sanctions du Tribunal arbitral du sport (TAS). Malgré ces contraintes , l’équipe russe a gagné 71 médailles et a occupé la cinquième place au classement général. Les sportifs russes ont remporté 20 médailles d’or, 28 médailles d’argent et 23 médailles de bronze.
    Que dire de cette comparaison , si ce n’est qu’un pays arrive à placer ses athlètes dans de bonnes conditions alors que les nôtres sont partis au Japon en voyage touristique.
    Des comptes doivent être rendus et toutes les personnes qui ont failli doivent être … « promus ».

Laisser un commentaire