Ouverture du Festival européen à Alger : Samira Brahmia revendique “l’identité plurielle”

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Ouverture du Festival européen à Alger : Samira Brahmia revendique
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La chanteuse algérienne Samira Brahmia  a ouvert, jeudi 23 juin au soir, le 22ème Festival européen qui se déroulera jusqu’au 1 juillet 2022.
“La musique est un art universel qui réunit les gens à travers tous les continents et toutes les diversités culturelles, sociales et linguistiques. Pendant ce festival, vous pouvez écouter des artistes venant de quinze pays européens sans même connaître leurs différentes langues maternelles. A travers la musique, on se comprend tout de suite”, a déclaré Thomas Eckert, ambassadeur de l’Union européenne en Algérie, lors de l’ouverture du festival au Théâtre national Mahieddine Bachtarzi à Alger (TNA).


Il a rappelé que les concerts du festival se dérouleront à Alger, à Oran et à Constantine. Le festival, qui a invité uniquement des artistes femmes, a choisi comme titre “Musiqu’elles”. Après une brève présentation du festival, face à une salle archicomble, par Manel Gherbi et Yamna, Samira Brahmia s’est installée sur scène avec ses musiciens pour “faire” la fête en entamant son tour de chants avec “Alala”. Elle a ensuite interprété des titres de son nouvel album “Awa” (pour Hawa), un opus dédié aux femmes qui sortira cette semaine. 


“Je défends l’universalité”

“C’est l’album de la maturité. Un album qui vient après un questionnement sur mon identité. Et mon identité est plurielle. Je suis un artiste algérienne, nord-africaine, une africaine, une européenne, une femme du monde. Je défends l’universalité, la tolérance et le partage. Et cet album vient pour rendre hommage à toutes les femmes qui se battent à travers le monde”, a expliqué Samira Brahmia, lors de la conférence de presse après le concert, à l’espace M’Hamed Benguettaf au TNA.


“Nous avons envie de parler d’amour, de la société et de ses maux, des droits de la femme”, a-t-elle ajouté.
“Pays de poussière” est un titre qui évoque le départ, la recherche de meilleures perspectives d’existence. “Mariama”, est une chanson dédiée à Miriam Makeba, l’artiste sud-africaine qui a lutté contre le régime raciste de l’Apartheid.


“L’Algérie a ouvert ses portes à Miriam Makéba. L’Algérie a toujours été du côté des opprimés”, a rappelé Samira Brahmia. Miriam Makeba a obtenu la nationalité algérienne en 1972 et n’est entrée en Afrique du Sud qu’en 1990, après plus de trente ans d’exil.
Le public a découvert le clip de la chanson “Mama” diffusé à travers un écran installé sur scène.
“67 femmes ont participé au tournage de ce clip. C’est une chanson dédiée à toutes les mamans”, a précisé la chanteuse. Elle a ensuite repris avec un nouvel arrangement un titre célèbre du hawzi, “Koum Tara”.


Hommage à la  sénégalaise Penda Niang

Samira Brahimia a invité sur scène la guitariste Soumia Ghechami pour l’accompagner pour la chanson “Ad ezzi Essaa” qui se termine avec une reprise du célèbre “Fragile” de Sting. Elle a également convié Hind Boukella pour chanter ensemble “Allah yehdik” avant d’appeler Nouria pour reprendre un titre de Na Chérif et un autre d’Idir, “Essendou”.
“Idir était un homme qui croyait tellement à la parité qu’il a mis sa  fille (Tanina) au devant de la scène”, a soutenu la chanteuse.
 La  sénégalaise Penda Niang a également accompagné Samira Brahmia durant le concert avec des mouvements de danse contemporaine à forte expression africaine.  


“Penda Niang est une artiste qui représente la femme dans toute sa beauté, sa force, sa fougue, sa détermination. Je voulais absolument qu’une langue  comme le peul soit présente dans mon album. L’africanité fait partie de nous. On est à un moment où il faut que (re)découvre nos racines africaines. Je suis fière d’avoir défendu cet album ce soir, j’espère que je reviendrai en Algérie et que je pourrai comme aujourd’hui accueillir des artistes féminines émergentes qui font de l’Algérie une richesse et un trésor”, a souligné Samira Brahmia.


Pieds nus sur scène, Samira Brahmia, qui a chanté en arabe, en français, en anglais et en kabyle, s’est éclatée portée par une vague “d’énergie positive”. Elle a interprété aussi son célèbre titre “Ahmed el gadarmi”, repris le fameux “Wahran rohti khsara” d’Ahmed Wahbi (rendu célèbre par Khaled) et chanté “Le destin” en rappelant le combat continu des femmes pour leur émancipation. La chanson évoque l’histoire d’une fille opprimée par son frère et son père.
Elle a clôturé le concert par la reprise du fameux “Koubou” de Cheb Khaled.

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