Nouveau code des investissements: des experts appellent à l’application concrète du texte sur le terrain

1
Loi relative à l'investissement: les textes d'application publiés au JO
Google Actualites 24H Algerie

Des experts ont plaidé, lors d’une conférence  sur l’investissement, pour l’amélioration du climat des affaires en Algérie.
Une première conférence sur l’investissement en Algérie a été organisée cette semaine, à l’hôtel Sheraton, à l’ouest d’Alger, par le cabinet de conseil algérien Djoussour Office pour aborder les nouvelles dispositions relatives au secteur économique et parlé du climat des affaires dans le pays, à la faveur de l’adoption récente du Conseil des ministres du projet de loi portant code des investissements.


“Nous avons organisé cette conférence pour évoquer la nécessité d’une relance économique dans le pays après une longue période d’arrêt et de retard à cause de la pandémie de Covid-19. C’est un nouveau départ avec le code des investissements qui va bientôt être discuté au Parlement. Un code portant des dispositions incitatives. Notre bureau cherche à mettre les investisseurs algériens et étrangers en relation. D’où l’idée de joussours (ponts)”, a précisé Nassima Abdellaoui, directeur de Joussour Office.


L’expert en économie Mohamed Chérif Daroui a estimé, lors des débats, que les textes de loi doivent être adaptés au nouveau code des investissements.
“Il faut également trouver les instruments pour appliquer réellement ce code sur le terrain loin du langage des chiffres et de l’encre sur papier”, a-t-il dit. 


“Il va falloir qu’on sache ce qu’on veut”

L’Algérie, selon lui, a des potentialités pour attirer les investissements directs étrangers (IDE). “Mais, il va falloir qu’on sache ce qu’on veut exactement dans ce domaine. Le nouveau code des investissements doit avoir tous les avantages pour attirer les investissements. Il est important de créer une agence indépendante pour faire de la promotion à l’internationale en faveur de l’investissement en Algérie. Il s’agit aussi de renforcer la diplomatie économique en impliquant davantage les représentations diplomatiques à l’étranger”, a-t-il soutenu.
Mohamed Chérif Daroui  a appelé à impliquer aussi les Algériens de l’étranger “qui représentent un grand potentiel d’investissement”.


“Certains ont cumulé des années d’expérience et de  savoir-faire. Ils ne demandent qu’à contribuer au développement économique de leur pays d’origine s’ils sont sollicités”, a-t-il noté en plaidant aussi pour l’amélioration du système d’enseignement et de formation en Algérie.
Les pays occidentaux détiennent, selon lui, plus de 80 % du volume des investissements dans le monde actuellement. “Ces pays exportent et importent les investissements financiers. La Russie, la Chine et l’Inde forment un bloc qui refuse cette hégémonie occidentale. Ces trois pays peuvent provoquer une vraie rupture avec le système financier mondial”, a prévu Mohamed Chérif Daroui.


“Protéger les entreprises stratégiques”

Saad Selami, expert en économie, a, pour sa part, insisté sur le renforcement des Petites et moyennes entreprises (PME) et des start’ups  algériennes aux fins de reconstituer “un véritable tissu industriel”.
“Il s’agit aussi de protéger les entreprises stratégiques et de se doter de tous les moyens pour attirer les capitaux étrangers. Cela pourrait être le rôle des agences bancaires algériennes à ouvrir en dehors du pays”, a-t-il relevé.


Il s’est interrogé sur le projet de réforme du système bancaire et sur les facilités à accorder pour le transfert des dividendes.
“Les établissements financiers doivent être techniquement à la hauteur pour traiter avec les investisseurs étrangers. L’Algérie a enregistré beaucoup de retard. Elle ne peut pas prétendre à l’heure actuelle jouer le rôle d’une locomotive économique en Afrique. L’Afrique où la Turquie, l’Inde et la Chine sont déjà de gros investisseurs. L’Algérie peut s’appuyer sur le projet chinois de “La route de la soie” ou ouvrir des zones franches avec les pays sahéliens pour avoir des fenêtres sur l’économie mondiale”, a proposé Saad Selami.


Il a estimé que les sociétés, qui souhaitent investir en Algérie, doivent d’abord traiter avec la Bourse d’Alger “en vue d’imposer la transparence”. 

“Les contrats relatifs au transfert de technologie doivent être transparents”


“Le succès d’une entreprise se mesure à travers ses actions, ses valeurs en bourse et la progression de son capital. Mais avant d’ouvrir notre marché à l’investissement étranger, il faut bien se préparer. Il faut se doter d’instruments pour protéger l’investisseur, le commerçant et le capital” algériens”, a-t-il prévenu.
Taleb Reda, expert en droit, a, de son côté, évoqué les difficultés que rencontrent les investisseurs étrangers pour accéder au foncier industriel, agricole ou touristique en Algérie.


Il a également parlé des “droits” liés au “transfert de technologie”. “Les contrats relatifs à ce transfert et au savoir-faire doivent être transparents pour que les droits de toutes les parties soient protégés. L’Etat se porte garant pour la protection de la propriété intellectuelle, selon le nouveau code d’investissement. Mais pour y parvenir, il faut harmoniser les textes relatifs à la propriété intellectuelle et industrielle (brevets d’invention, marque, modèle industriel, etc)”, a plaidé Taleb Reda.


Il a évoqué le manque d’experts algériens en matière de propriété intellectuelle capables d’intervenir en cas de litiges ou d’arbitrage commercial à l’international. 

Article précédentDécès de l’ancien ministre Sid-Ahmed Ferroukhi
Article suivantAir Algérie: Yacine Benslimane nouveau PDG

1 commentaire

  1. Tout n’est pas dans les conférences ou les symposiums, tout doit se faire sur le terrain . Pourtant il est si aisé d’appliquer ou de faire appliquer les lois , mais , c’est le grand mais qui fait son apparition . Les investisseurs sont légions , leurs dossiers une fois déposer se verront être attribués à des amis ou des relations des décideurs . Tant que la relation n’est pas trouvée , le dossier reste au fond du tiroir en attendant la relation d’une relation …. Voilà comment se font les affaires.

Laisser un commentaire