Mohamed Bousmaha, commissaire du festival du Raï : “La chanson rai a toujours son public, un public large”

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Mohamed Bousmaha, commissaire du festival du Raï :
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Mohamed Bousmaha est chanteur. Il est aussi commissaire du festival culturel national de la chanson raï qui se tient depuis le 26 juin et jusqu’au 30 du même mois au Théâtre de verdure Hasni Chekroun à Oran.


24H Algérie: Qu’est-ce qui marque la 12ème édition du festival national de la chanson rai mis à part son déplacement à Oran à l’occasion de la tenue des 19ème Jeux Méditerranéens ?


Mohamed Bousmaha: Il est vrai que le festival du rai est organisé à Sidi Bel Abbes depuis 2008 (il se tenait à Oran auparavant). Le but de son déplacement à Oran cette année est de faire connaître mieux notre musique et notre culture bien que le raï soit mondialement connu. Le rai est le premier style de musique dans la région arabe à avoir franchi toutes les frontières depuis les années 1980 avec des stars tels que Mami, Khaled et autres. Ce qui est nouveau cette année est la mise en place de duo virtuels sur scène.


Comment ?

C’est une idée du maestro Amine Dahane. Ces duos permettent de rendre hommage aux artistes disparus tels que Hasni, Remitti, Akil, Azzeddine et Mazouzi. On écoute la voix du chanteur avec projection d’une vidéo et la musique est jouée en live sur scène. C’est donc un duo entre l’orchestre et la voix du chanteur.


L’année prochaine le festival reviendra-t-il à Sidi Bel Abbes ?

Oui, évidemment tant qu’il n’y a pas de décision qui plaide pour le contraire. L’édition oranaise du festival est exceptionnelle. C’est une manière de contribuer aux fêtes d’Oran. Oran doit devenir rose.


Comment s’est faite la programmation artistique (avec la contribution de Nada Djoundi) ?

Le chef d’orchestre Amine Dahane a établi avec nous la liste des chanteurs participants au festival avec les responsables concernés. Nous avons insisté sur le choix des chansons à interpréter sur scène. Les titres ont été choisis sur base de paroles respectables peuvent être écoutées par le grand public notamment les familles.


Vous avez fait appel à des artistes éloignés ces dernières années de la scène comme Houari Dauphin ou Houari Benchenet…

Oui. Nous avons  veillé aussi à ce qu’il y ait des duos entre artistes sur scène comme ce fut le cas pour la première soirée avec Cheikh Naâm et Houari Benchenet. Nous avons invité des artistes qui ont quelque peu disparu de la scène artistique ces dernières années avec le changement de générations… Nous avons invité par exemple Cheikh Nani qui n’a pas chanté sur scène depuis un certain temps. Idem pour Amine 31 ou Cheb Abbes.


Vous avez invité aussi des artistes faisant partie de la catégorie des personnes aux besoins spécifiques

Oui, à l’image de Cheb Naciro de Tiaret ou Narimane Akil qui chanté avec Cheb Akil. Nous avons toujours accordé de l’espace à des personnes aux besoins spécifiques. Cette année, Cheb Adoula n’est pas avec nous malheureusement.

Qu’avez-vous programmé pour la soirée de clôture, prévue jeudi 30 juin ?

Cheba Zahouania, Bilal Sghir, Kader Japonais et Manel Hadli. Nous avons programmé pour les soirées qui restent Cheb Houssem, Hakim Salhi, Raina Rai, Cheb Reda et Fethi Manar.


 Khaled n’a pas été invité au festival…

Cette année, nous avons sélectionné les chanteurs qui sont dans le trend musical en Algérie. Nous avons laissé les grandes stars pour d’autres fêtes. Peut-être qu’elles seront présentes lors de la cérémonie de clôture des Jeux Méditerranéens (prévue le 6 juillet 2022). Nous voulons donner l’occasion aux artistes de rencontrer le public. Evidemment, nous ne pouvons pas satisfaire tout le monde.


Certains estiment que la chanson raï est en régression tant sur le plan du texte que de la musique. Qu’en pensez-vous?


Pour moi, il n’y a pas de régression. La chanson rai a toujours son public, un public large. La chanson raï n’est pas du tarab. Elle n’exige pas un grand arrangement. Nous essayons à travers le festival de mieux professionnaliser cet art. Toutes les chansons sont écrites sur partition. Nous pouvons rendre cette chanson académique. Mais, il faut qu’il y ait plusieurs festivals et concerts en Algérie à longueur d’année. De cette manière, nous aurons plusieurs catégories de chanteurs, A, B, C, etc. On pourrait alors séparer entre les chanteurs de cabarets, chanteurs de fêtes de mariage, chanteurs de grandes scènes…

Actuellement, les chanteurs du rai évoluent dans les night clubs, les hôtels ou les soirées. Peu d’événements musicaux de grande dimension sont consacrés au rai en Algérie. Nous avons veillé au festival pour que les chanteurs travaillent avec un orchestre sur scène avec des répétitions quotidiennes. Une manière d’imposer le travail musical structuré. Le festival est une occasion d’améliorer ses connaissances et d’apprendre. 

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