Le Mali exige le retrait immédiat des soldats français de son territoire

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Le Mali exige le retrait immédiat des soldats français de son territoire
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Après la décision de la France de mettre fin aux opérations militaires Barkhane et Takuba, annoncées jeudi 17 février,  le Mali exige le départ immédiat des troupes françaises et européennes du pays.


La crise entre la France et Mali s’intensifie. Dans un communiqué lue à la télévision malienne (ORTM),  ce vendredi 18 février, Bamako accuse  Paris d’avoir pris d’une manière unilatérale la décision de procéder au retrait des forces militaires Barkhane et Takuba « en violation des accords liant la France et le Mali et impliquant d’autres partenaires ».


« Cette décision fait suite aux annonces également unilatérales de la France, le 3 juin 2021, de la suspension des opérations conjointes avec les Forces armées maliennes et le 10 juin 2021 de la fin de l’opération Barkhane, sans préavis et sans consultation préalable de la partie malienne. Ces décisions unilatérales constituent des violations flagrantes du cadre juridique liant la France au Mali », est-il souligné dans le communiqué.


A la télévision, le porte-parole des autorités de transition a répété trois fois cette annonce :  « au regard de ces manquements répétés aux accords de défense, le gouvernement invite les autorités françaises à retirer, sans délai, les forces Barkhane et Takuba du territoire national, sous la supervision des autorités maliennes ».


Macron refuse la demande de Bamako


A Bruxelles où se tient le sommet Union Européenne-Union africaine, le président français Emmanuel Macron a rejeté cet appel des autorités maliennes.


« Nous avons annoncé la réarticulation du dispositif et il s’appliquera en bon ordre afin d’assurer la sécurité de la mission des Nations unies et de toutes les forces déployées au Mali. Je ne transige pas une seconde sur leur sécurité », a déclaré le chef de l’Etat français lors d’une conférence de presse  à Bruxelles.


Macron a déclaré jeudi 17 février que le retrait des soldats français du Mali prendra de « quatre à six mois » mais sans donner plus de détails. Il s’agit de la fermeture des bases de Gao, Ménaka et Gossi, situées au nord du Mali.


« Le Mali a risqué la partition », selon Bamako


Le gouvernement de transition malien, qui exhorte les forces armées à faire preuve « de plus de vigilance »,  souligne que les résultats annoncés par les autorités françaises n’ont pas satisfaits en matière de lutte contre le terrorisme « ni en 2013 (opération Serval) ni en 2016 (opération Barkhane) ».


« Malgré la présence de l’opération Barkhane et des forces internationales, de 2013 à 2021, le Mali a risqué la partition et la menace terroriste initialement localisée au Nord du Mali, s’est répandue sur l’ensemble du territoire national. Le gouvernement du Mali rappelle que l’opération Serval n’aurait pas été nécessaire si l’OTAN n’était pas intervenue en Libye en 2011 », est-il souligné dans le communiqué.


Bamako estime que l’intervention de l’Alliance atlantique nord en Libye pour accélérer la chute du régime de Mouamar El Kadhafi a « fondamentalement modifié la donne sécuritaire dans la région et dans laquelle la France a joué un rôle de premier plan et au grand dam des africains, est à la base des problèmes sécuritaires actuels au Mali en particulier et du Sahel en général ».


« Montée en puissance des forces armées maliennes »


« Contrairement aux allégations relative à la dégradation de la situation sécuritaire, les autorités de la transition, dans l’exercice de leur droit souverain, ont entrepris des actions volontaristes pour diversifier les partenariats, consenti d’énormes efforts, permettant ainsi la montée en puissance des forces armées maliennes et l’amélioration significative de la situation sécuritaire sur le terrain, depuis six mois, notamment, en vue de créer les conditions sécuritaires de la tenue d’élections », est-il relevé dans le communiqué.


En décembre 2021, Bamako a demandé la révision des accords de défense signés avec Paris, sans avoir de réponse. La France a critiqué la présence des para militaires russes du groupe Wagner au Mali à la demande des autorités de Bamako pour contribuer à la formation des troupes.


Hostilités anti-françaises au Sahel


En novembre 2021, un convoi militaire français, composé de 80 véhicules, a été arrêté par les populations au Burkina Faso et au Niger en signe de protestation contre la présence de soldats français au Sahel. Les manifestants voulaient savoir ce que transportaient les véhicules militaires.


Sur les réseaux sociaux, les maliens, les nigériens et les burkinabés accusent la France de fournir des armes aux groupes terroristes « pour justifier son maintien durable au Sahel et en Afrique de l’Ouest ».  


Le président français Emmanuel Macron a accusé, mercredi 17 février, la Russie de financer le discours « anti français » sur internet.


« Actuellement, quelque 2 400 militaires français sont déployés au Mali, sur un total de 4 600 dans la bande saharo-sahélienne. Le désengagement de ces hommes, des matériels déployés, dont des centaines de véhicules blindés, et le démantèlement des bases représente quelque 6 000 containers », précise le quotidien Le Parisien. 

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