Le Mali accuse de nouveau Paris de soutenir le terrorisme au Sahel

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Le Mali accuse de nouveau Paris de soutenir le terrorisme au Sahel
Republic of Mali's Prime Minister Abdoulaye Maiga addresses the 77th Session of the United Nations General Assembly at U.N. Headquarters in New York City, U.S., September 24, 2022. REUTERS/Eduardo Munoz
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Le Mali accuse de nouveau la France d’agresser le pays et de soutenir le terrorisme » . Le Mali sera en mesure de prouver que la junte française a fourni des renseignements et des armes à des groupes terroristes », a déclaré, samedi 24 septembre, Abdoulaye Maïga, Premier ministre intérimaire du Mali, la tribune de l’ONU, à l’occasion de la tenue de la 77ème session de l’Assemblée générale.


« Le monde se souviendra qu’après avoir été abandonné en plein vol, le 10 juin 2021, par la France qui a décidé unilatéralement de retirer la force Barkhane du Mali, mon pays a été ensuite poignardé dans le dos par les autorités françaises. Nous refusons tout amalgame avec le peuple français que nous respectons », a-t-il dit.  


Et de poursuivre :  « Les autorités françaises, profondément anti françaises pour avoir renié les valeurs morales universelles et trahi le lourd héritage humaniste des philosophes des lumières,  se sont transformées en une junte au service de l’obscurantisme. Obscurantisme de la junte française nostalgique de pratiques néocoloniales condescendantes, paternalistes et revanchardes qui a commandité et prémédité des sanctions inédites illégales, illégitimes et inhumaines de la Cédéao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest)  et de l’UMOA (Union monétaire ouest-africaine) contre mon pays ».


Il a cité la fermeture des frontières et la saisie des comptes financiers du Mali à l’étranger après le coup d’Etat d’août 2020.


« Génocide contre les Tutsis au Rwanda »


« La junte française s’est rendue coupable d’instrumentalisation des différends ethniques en oubliant assez vite sa responsabilité dans le génocide contre les Tutsis au Rwanda. Coupable également de tenter désespérément de diviser les maliens. La junte française a violé l’espace aérien malien en faisant voler des drones, des hélicoptères et des avions de chasse plus d’une cinquantaine de fois en apportant des renseignements, des armes et des munitions aux groupes terroristes », a encore accusé Abdoulaye Maïga.


Il a évoqué l’intervention de la France en Libye (en 2011), « décriée par toute l’Afrique », rappelé « la mobilisation de force » des africains lors deux grandes guerres du dernier siècle et « la traite négrière qui explique l’essor économique de beaucoup de pays ».


Viol « répétitif » de l’espace aérien malien


« En égard à la gravité des faits commis par la junte française, le Mali dans sa lettre en date du 15 août 2022, a demandé la tenue d’une réunion d’urgence du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Cette réunion a pour objet de permettre au Mali de présenter les éléments de preuve en sa possession, démontrant que l’armée française a agressé à de maintes reprises, mon pays en violant d’une manière répétitive l’espace aérien malien sans autorisation des autorités maliennes et parfois en falsifiant des documents de vol », a-t-il déclaré reprochant au Conseil de sécurité de « faire obstacle au débat » pour « la manifestation de la vérité ».


« Le Mali est le seul pays au monde dans lequel se superposent et se déroulent simultanément quatre types d’insécurité : le terrorisme, les conflits communautaires manipulés par les terroristes et leurs sponsors étatiques étrangers, la criminalité transnationale organisée et les actions violentes d’individus isolés », a-t-il analysé.


« Les groupes terroristes ont été sérieusement affaiblis « 


« Au Mali, les groupes terroristes ont été sérieusement affaiblis et la peur a même changé de camps. Cependant, ces groupes criminels gardent encore et toujours une certaine capacité de nuisance dans leur désespérée tentative de porter atteinte à notre intégrité territoriale et de terroriser la population », a-t-il ajouté.


Il a salué « le rôle active » de l’Algérie et celle de la médiation internationale pour l’application sur le terrain de l’Accord d’Alger sur la paix et la réconciliation au Mali, signé en 2015.


Abdoulaye Maïga a critiqué également le secrétaire général de l’ONU en raison de sa position dans l’affaire dite des « mercenaires Ivoriens ». « Ils sont entrés au pays avec des passeports où il est écrit peintre ou maçon en dissimulant leur identité de militaires avec le dessein funeste de déstabiliser le pays », a-t-il dit. En juillet 2022, Bamako a arrêté 46 soldats Ivoriens accusés de faire du mercenariat.


Thèse réfutée par Abidjan qui a parlé d’une prise d’otages « qui ne restera pas sans conséquence ». Abdoulaye Maïga a mis en garde contre « toute instrumentalisation de la Cédéao par les autorités ivoiriennes « pour se soustraire à leur responsabilité vis-à-vis du Mali ».


« Le peuple malien a décidé de prendre son destin en main. Il soutient pleinement le gouvernement dans la refondation du Mali ainsi que le retour à un ordre constitutionnel apaisé et sécurisé en mars 2024, à l’issue d’élections libres, transparentes et crédibles », a promis Abdoulaye Maïga. 

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