Mali: La médiation internationale insiste sur l’application de l’Accord de paix d’Alger

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Mali: La médiation internationale insiste sur l'application de l'Accord de paix d'Alger
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La Médiation internationale au Mali, présidée par l’Algérie a tenu dernièrement une réunion virtuelle pour évaluer l’application sur le terrain de l’Accord de paix d’Alger signé en 2015.

 
L’Envoyé spécial algérien pour le Sahel et l’Afrique, Boudjemaa Delmi a présidé une réunion virtuelle, le 25 novembre 2021, avec les membres composant la Médiation internationale au Mali. L’Algérie est le chef de file de cette Médiation crée après la signature à Alger par les différentes parties de la crise malienne de l’Accord de paix et de réconciliation en 2015.


 « Les membres de la Médiation internationale ont, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères, rendu public ce lundi 29 novembre,  réaffirmé l’importance cruciale que revêt l’accélération de la mise en œuvre de cet Accord  « pour la stabilisation durable du Mali ».


« Pouvoir d’arbitrage »


« Dans ce contexte, ils ont réitéré leur détermination à jouer pleinement leur rôle, y compris, le cas échéant, l’exercice du pouvoir d’arbitrage dévolu à la Médiation internationale », est-il souligné.


À ce titre, les membres de la Médiation internationale se sont réjouis, d’après la même source, de l’initiative prise par l’Algérie d’accueillir, du 22 au 24 octobre 2021, à Alger, une délégation malienne, composée du ministre de la Réconciliation nationale et de la Cohésion sociale le Colonel-major Ismail Wagué et des représentants des mouvements signataires de l’Accord de paix, à l’effet « de les aider à aplanir toutes les difficultés et lever les obstacles entravant la mise en œuvre totale, équilibrée et consensuelle de l’Accord ».


Il a été rappelé qu’à l’occasion de la 45ème réunion du Comité de suivi de l’accord (CSA), tenue à Bamako le 5 octobre 2021, le ministre de la Réconciliation nationale et de la Cohésion sociale avait annoncé la tenue, dans les quinze jours suivant la réunion du CSA, d’une réunion de niveau décisionnel pour discuter de l’ensemble des questions devant aider à lever les entraves et « aller de l’avant dans la mise en œuvre de l’Accord ».  


Intégration de 13.000 ex-combattants en 2021


Les membres de la Médiation internationale ont formé l’espoir que cette réunion se tienne « aussi rapidement que possible », pour convenir de la marche à suivre pour « la réalisation du DDR global » (désarmement, démobilisation et  réintégration).


« Ils ont encouragé les parties à s’engager dans ces discussions de manière constructive et sincère sur la base de l’offre concrète faite par le gouvernement en vue de l’intégration de 13.000 ex-combattants en 2021, et de 13.000 autres dans les deux à trois années à venir (à l’armée malienne). En attendant, ils ont souligné l’impératif du parachèvement du DDR accéléré, ayant en vue les prises de position du Conseil de sécurité des Nations Unies sur cette question », est-il noté.  


Les membres de la Médiation internationale ont, aussi, appelé à des avancées rapides sur les autres aspects du processus de paix, y compris les réformes institutionnelles que requiert la mise en œuvre complète et équilibrée des quatre piliers de l’Accord de paix.


« Ils ont convenu, dans le prolongement de leur réunion virtuelle, d’entreprendre des démarches auprès des parties maliennes pour les encourager à imprimer une dynamique renforcée et de bonne foi à la mise en œuvre de l’Accord, et marqué la disponibilité de la Médiation à les accompagner et à les appuyer de toutes manières possibles », est-il noté dans le même communiqué.


Les blocages identifiés


Un séminaire est prévu à la mi-décembre 2021 entre le gouvernement malien et l’Observateur indépendant sur l’appropriation, par les parties maliennes, des rapports et recommandations de ce même observateur. En 2017, le Carter Center, ONG créée  en 1982 par Jimmy Carter, ancien président des États-Unis, et Rosalynn Carter, ancienne première dame, en partenariat avec l’Université Emory, a été désigné comme « Observateur indépendant ». Son rôle est d’identifier les blocages dans le processus de mise en œuvre de l’Accord de paix d’Alger. Ce rôle est reconnu par le Conseil de sécurité des Nations Unies dans les résolutions 2391 (décembre 2017), 2423 (juin 2018) et 2480 (juin 2019.


En 2020, le Carter Centrer a présenté un rapport dans lequel il identifiait deux obstacles à la mise en œuvre de l’Accord : « le retardement d’un nouveau découpage administratif et électoral, et les problèmes persistants qui empêchent le redéploiement complet des unités intégrées de l’armée » (au Nord Mali). Il relevait aussi que les populations du Nord Mali  étaient « sous-représentées » au sein des institutions nationales.


La réunion présidée par l’Algérie avait justement pour objectif d’examiner la situation sécuritaire prévalant au Mali, les obstacles persistants et « d’explorer les meilleures voies et moyens à même d’aider à accélérer la mise en œuvre les actions prévues par l’Accord pour la paix » afin d’assurer le retour de la paix et de la stabilité dans ce pays.

La Médiation internationale, dont l’Algérie est le Chef de File, est composée des représentants des pays ainsi que des organisations internationales et régionales suivantes :

1. Pays du voisinage :
– Burkina Faso
– Mauritanie
– Niger
– Nigeria
– Tchad

2. Pays membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU :
– Chine
–   États-Unis.
–   Russie
– France
– Royaume-Uni

3. Pays représentants les partenaires techniques et financiers du Mali (PTF) :
– Allemagne
– Canada

4. Organisations internationales, continentale et régionale :
– Les Nations-Unies (à travers la MINUSMA)
– L’Organisation de la coopération islamique (OCI)
– L’Union africaine (à travers la Mission de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel , MISAHEL)
– La Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

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